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torrent. Lausanne, Soleure, Fribourg, Morat, tombèrent en son pouvoir, et après deux mois de campagne il entra victorieux dans Berne. D. Menard commanda-t-il jusqu'à la fin de la campagne ?

R. Il fut successivement remplacé par les généraux Brune et Schawenbourg; tandis qu'après quelques opérations Brune quittait la Suisse pour aller combattre en Italie, le directoire imposait, par les mains de Schawenbourg, une constitution aux divers cantons helvétiques. Le Valais et le pays des Grisons furent les derniers qui l'acceptèrent. On ne parvint à les réduire que par la force des armes; et cette force fut déployée d'une manière d'autant plus sanglante, que nous avions une foule de perfidies à venger.

CAMPAGNE DE 1799,

En Allemagne.

D. Que faisait l'empereur d'Autriche ? R. Influencé par la Russie et l'Angleterre, il rejetait la paix négociée à Campo-Formio, sous prétexte que la France avait totalement

détruit en sa faveur l'équilibre européen, chargeait le prince Charles de marcher contre les Français, et fondait l'espoir de reconquérir ce qu'il avait perdu sur la coopération de cette armée avec celle de Suworow qui s'avançait à grands pas vers la Suisse.

D. Quelles mesures prit le directoire ?

R. Il confia un corps d'armée considérable à chacun des généraux Jourdan, Bernadotte et Masséna. Jourdan les commandait tous trois en chef. Le premier était placé sous Mayence, le second sur le Haut-Rhin, le troisième dans les montagnes de la Suisse.

D. Quel fut le premier mouvement de ces trois corps?

R. L'occupation de Manheim et le blocus de Philipsbourg par Bernadotte, le passage du Rhin sur le pont de Kehl par Jourdan, un combat sanglant à Reichenau par Masséna.

D. Comment manœuvrait l'archiduc?

R. De manière à ce que sa gauche tint Jourdan et Masséna totalement séparés par le lac de Constance.

D. Détaillez-moi les opérations de nos divers généraux?

R. Voyant qu'un corps ennemi voulait couper ses communications avec le Rhin, Mas

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séna l'écrasa près de Steig, et acheva de le détruire en avant de Coire, où il s'était retiré. D. Qui vint au secours du corps défait ?

R. Le général Hotze, qui occupaitFeldkirch. Il fut battu lui-même et forcé de rentrer dans ses retranchemens. Oudinot l'y attaqua, mais vainement, huit jours après (14 mars 1799.) D. Que faisait Jourdan?

R. Battu sur l'Ortrack, où quelques succès l'avaient porté, il se reployait entre le Danube et le lac de Constance.

D. L'archiduc n'inquiétait-il pas sa retraite? R. Il commit la faute de ne pas le faire, et donna par son éloignement au général Masséna la facilité d'attaquer de nouveau les retranchemens de Feldkirch.

D. Masséna réussit-il?

R. Il perdit, sans fruit, 2000 hommes au pied des ouvrages, et se vit, par un-mouvement de Jourdan sur Engen, forcé de repasser le Rhin pour occuper le pays des Grisons. D. Que faisait Jourdan?

R. Des traits mille fois répétés d'une valeur inutile. Battu à Stockach (25 mars), il quitta cette position pour se reployer par Schaffhausen vers les Montagnes - Noires. La situation de son corps d'armée était si désespérante,

qu'il donna sa démission pour n'avoir plus sous les yeux tous les genres de calamités! Masséna eut dès-lors le commandement en chef.

D. Comment opéra Masséna?

R. Comme on devait l'attendre d'un géné→ ral tel que lui. Secondé par Lecourbe, Menard, Soult, Humbert, Oudinot, Molitor, il battit l'ennemi à Zernetz, à Lucisteig et sur le lac de Lucerne.

D. L'archiduc ne remporta-t-il aucun avantage?

R. Malheureusement pour nous il réattaqua le général Humbert dans Lucisteig, et nous rendit désormais impossible l'occupation du pays. des Grisons. Masséna s'en vengea sur la rive gauche de la Thur. Par lui, les Autrichiens furent taillés en pièces, et deux de leurs princes tombèrent en nos mains.

D. Masséna conserva-t-il long-temps la position qu'il avait conquise?

R. Jusqu'au lendemain. Se voyant sur le point d'être tourné, il en partit pour se reployer successivement sur les rives de la Toss, et dans le camp retranché de Zurich.. D. L'ennemi le poursuivit-il?

R. Qui, et très-ardemment. C'est là que

Masséna vengea sa gloire offensée (2 juin. ) Par lui, les Autrichiens furent chassés avec une perte énorme de Waltiker, de Zoliken et de Ripach.

D. Quels mouvemens faisait le général Lecourbe?

R. Il s'emparait de la vallée d'Urseren pour appuyer la droite de notre ligne.

D. Et l'archiduc?

R. Il venait camper sur la rive orientale du lac de Zurich.

D. Si près de l'ennemi, que fit Masséna?

R. I sortit de ses retranchemens pour attaquer l'archiduc ce coup audacieux n'eut aucun succès. Repoussé, Masséna dut abandonner ses ouvrages et la ville, pour se porter sur les montagnes de l'Albis.

D. Que fit alors le prince autrichien?

R. Il conçut le projet de se joindre à l'armée de Suworow, qui n'était plus qu'à une légère distance; mais il en fut constamment empêché, et, de dépit, le prince quittà la Suisse avec une forte partie de son armée pour aller secourir les villes de Philipsbourg et de Manheim, qui étaient vivement pressées par Bernadotte.

D. Où était Suworow?

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