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de l'Europe partout couvert des ossemens confondus de Français et de peuples qui n'avoient rien à se demander les uns aux autres, qui ne se haïssoient pas, que les distances affranchissoient des querelles, et qu'il n'a précipités dans la guerre que pour remplir la terre du bruit de son nom.

Que nous parle-t-on de ses victoires passées? Quel bien nous ont-elles fait ces funestes victoires? La haine des peuples, les larmes de nos familles, le célibat forcé de nos filles, la ruine de toutes les fortunes, le veuvage prématuré de nos femmes, le désespoir des pères et des mères à qui, d'une malheureuse postérité, il ne reste plus la main d'un enfant pour leur fermer les voilà ce que yeux; nous ont produit ses victoires! Ce sont elles qui amènent aujourd'hui, jusque dans nos murs toujours restés vierges sous la paternelle administration de nos rois, les étrangers dont la généreuse protection nous commande la reconnoissance, lorsqu'il nous eût été si doux de leur offrir une alliance désintéressée.

cœur,

Il n'est pas un d'entre nous qui, dans le secret de son ne le déteste comme un ennemi public; pas un qui, dans ses plus intimes communications, n'ait formé le vœu de voir arriver un terme à tant d'inutiles cruautés.

Ce vœu de nos cœurs et des vôtres, nous serions des déserteurs de la cause publique si nous tardions à l'exprimer..

L'Europe en armes nous la demande. Elle l'implore comme un bienfait envers Ihumanité, comme le garant d'une paix universelle et durable.

Parisiens, l'Europe en armes ne l'obtiendroit pas de vos magistrats, s'il n'étoit pas conforme à leurs devoirs.

Mais c'est au nom de ces devoirs mêmes et des plus

sacrés de tous que nous abjurons toute obéissance envers l'usurpateur pour retourner à nos maîtres légitimes.

S'il y a des périls à suivre ce mouvement du cœur et de la conscience, nous les acceptons. L'histoire et la reconnoissance des Français recueilleront nos noms. Elles les lègueront à l'estime de la postérité.

En conséquence,

Le conseil général du département de la Seine, conseil municipal de Paris spontanément rénni,

Déclare, à l'unanimité de ses membres présens,

Qu'il renonce formellement à toute obéissance envers Napoléon Bonaparte ;

Exprime le vœu le plus ardent pour que le gouvernement monarchique soit rétabli dans la personne de Louis XVIII et de ses successeurs légitimes;

Arrête que la présente déclaration et la proclamation qui l'explique seront imprimées, distribuées et affichées à Paris, notifiées à toutes autorités restées à Paris et dans le département, et envoyées à tous les conseils généraux de département.

Fait en conseil général à Paris, en l'hôtel-de-ville',, 1er avril.

le

Signe BADENIER, BELLARD, BARTHELEMY, BONHOMET,
BOSCHERON, DELAÎTRE, GAUTRIER, D'HARCOURT,
DE LAMOIGNON, LEBEAU, president; MONTAMANT,
secrétaire; PÉRIGNON, VIAL,

Lettre de M. le Président du Sénat à MM, les Membres du Gouvernement provisoire,

2 avril 1814, neuf heures et demie du soir,

Messieurs les membres du gouvernement provisoire, Le sénat me charge de vous prier de faire connoître dès demain au peuple français que le sénat, par un décret rendu dans sa séance de ce jour, a déclaré la déchéance de l'empereur Napoléon et de sa famille, et délié en conséquence le peuple français et l'armée du serment de fidélité. Cet acte vous sera adressé dans la journée de demain, avec ses motifs et ses considérans,

J'ai l'honneur de vous saluer,

Le président du sénat, signé BARTHÉLEMY,

Lettre de Louis XVIII à S. M. l'Empereur Alexandre,

Le sort des armes a fait tomber dans les mains de V. M. plus de cent cinquante mille prisonniers : ils sont pour la plus grande partie Français; peu importe sous quels drapeaux ils ont servi: ils sont malheureux, je ne vois parmi eux que mes enfans, je les recommande à la bonté de Votre Majesté Impériale; qu'elle daigne considérer combien un grand nombre d'entre eux a déjà souffert, et adoucir la rigueur de leur sort. Puissent-ils apprendre que leur vainqueur est l'ami de leur père!

V. M. I. ne peut me donner une preuve plus touchante de ses sentimens pour moi.

Signé Louis.

Audience de S. M. l'Empereur de Russie au Sénat, après avoir reçu les hommages de ce

corps.

Un homme qui se disoit mon allié, a dit l'empereur Alexandre, est arrivé dans mes états en injuste agresseur: c'est à lui que j'ai fait la guerre et non à la France; je suis l'ami du peuple français; ce que vous venez de faire redouble encore ces sentimens; il est juste, il est sage de donner à la France des institutions fortes et libérales, qui soient en rapport avec les lumières actuelles: mes alliés et moi nous ne venons que pour protéger la liberté de vos décisions.

L'Empereur s'est arrêté un moment, et S. M. a repris avec la plus touchante émotion:

Pour preuve de cette alliance durable que je veux contracter avec votre nation, je lui rends tous les prisonniers français qui sont en Russie; le gouvernement provisoire me l'avoit déjà demandé ; je l'accorde au sénat, d'après les résolutions qu'il a prises aujourd'hui.

ACTES DU GOUVERNEMENT PROVISOIRE,

Commissaires nommés par le Gouvernement provisoire.

Pour la justice, M. Henrion de Pensey.

Les affaires étrangères, M. le comte de La Forêt, et M. le baron Durand, adjoint.

L'intérieur, M. le comte Beugnot, et jusqu'à son arrivée M. Benoît.

La

a guerre, eny réunissant l'administration de la le général Dupont.

guerre,

La marine, M. le baron Malouet, et jusqu'à son arrivée M. Jurieu.

Les finances, le trésor, et les manufactures et commerce, M. le baron Louis.

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La police générale, M. Anglès, maître des requêtes. Le secrétariat - général du gouvernement provisoire, M. Dupont de Nemours, membre de l'Institut, et M. A. Roux de Laborie, avocat en la cour impériale, adjoint.

M. de La Vallette s'étant absenté, M. de Bourienne, ancien conseiller d'état, est nommé directeur général des postes.

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Considérant que dans une monarchie constitutionnelle monarque n'existe qu'en vertu de la constitution ou du pacte social;

le

Que Napoléon Bonaparte, pendant quelque temps d'un gouvernement ferme et prudent, avoit donné à la nation des sujets de compter pour l'avenir sur des actes de sagesse et de justice; mais qu'ensuite il a déchiré le pacte qui l'unissoit au peuple français, notamment en levant des impôts, en établissant des taxes autrement qu'en vertu de la loi, contre la teneur expresse du serment qu'il avoit prêté à son avènement au trône, conformément à l'art. 55 de l'acte des constitutions du 28 floréal an 12;

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