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tration et préparer la constitution qui conviendra au peuple français.

Les intentions que je viens d'exprimer me sont cơmmunes avec toutes les puissances alliées.

ALEXANDRE.

Par S. M. L., le secrétaire d'état comte DE NESSELRODE.

Copie d'une note adressée le 31 mars 1814, par M. le comte de Nesselrode, à M. le baron Pasquier, préfet de police:

Par ordre de S. M. l'empereur, mon maître, j'ai l'hon neur de vous inviter, monsieur le baron, à faire sortir de prison les habitans de Coulommiers, MM. de Varennes et de Grimberg, détenus à Ste.-Pélagie, pour avoir empêché de tirer sur les troupes alliées dans l'intérieur de leur commune, et avoir sauvé ainsi la vie de leurs concitoyens et leurs propriétés.

S. M. désire également que vous rendiez à la liberté tous les individus qui, par attachement à leur ancien es leur légitime souverain, ont été détenus jusqu'ici.

Vous voudrez bien, M. le baron, faire insérer cette lettre dans tous les journaux.

Signé le comte DE NESSELRODE.

S. M. l'empereur de toutes les Russies est informé que beaucoup de militaires de tous grades sont dans ce moment à Paris, où ils ont été conduits, soit par suite des événemens de la guerre, soit par le besoin de soigner leur santé altérée par de grandes fatigues ou d'honorables blessures.

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Il ne suppose pas qu'ils puissent avoir cru un moment qu'il leur fût nécessaire de se cacher; dans tous les cas il se plaît à déclarer, en son nom et en celui de ses alliés, qu'ils sont libres, parfaitement libres, et que, comme tous les autres citoyens français, ils sont appelés à concourir aux mesures qui doivent décider la grande question qui va se juger pour le bonheur de la France et du monde entier.

Par S. M. l'Empereur.

Signé ALEXANdre.

Le comte de NESSELRODE, secrétaire d'état.

Le sénat s'est assemblé hier à trois heures. Aucune troupe des alliés n'a paru autour du palais du Luxembourg ni avant ni pendant la séance. Jamais le peuple de Paris n'a été plus calme, jamais le sénat n'a été plus libre.

Extrait des registres du Sénat Conservateur.

Séance du vendredi 1er avril, après midi.

A trois heures et demie, les membres du sénat se réunissent en vertu d'une convocation extraordinaire, sous la présidence de S. A. S. le prince de Bénévent, vicegrand-électeur. La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de celle du 28 mars dernier.

Le prince vice-grand-électeur, président, prend ensuite la parole en ces termes :

SÉNATEURS,

La lettre que j'ai en l'honneur d'adresser à chacun de

vous pour les prévenir de cette convocation leur en fait connoître l'objet. Il s'agit de vous transmettre des propositions; ce seul mot suffit pour indiquer la liberté que chacun de vous apporte dans cette assemblée. Elle vous donne les moyens de laisser prendre un généreux essor aux sentimens dont l'âme de chacun de vous est remplie, la volonté de sauver votre pays, et la résolution d'accourir au secours d'un peuple délaissé. Sénateurs, les circonstances, quelque graves qu'elles soient, ne peuvent être au-dessus du patriotisme ferme et éclairé de tous les membres de cette assemblée, et vous avez sûrement senti tous également la nécessité d'une délibération qui ferme la porte à tout retard, et qui ne laisse pas écouler la journée sans rétablir l'action de l'administration, le premier de tous les besoins, pour la formation d'un gouvernement dont l'autorité formée pour le besoin du moment ne peut qu'être rassurante.

Le prince vice-grand-électeur ayant cessé de parler, diverses propositions sont faites par plusieurs membres. La matière mise en délibération, le sénat arrête,

1° Qu'il sera établi un gouvernement provisoire chargé de pourvoir aux besoins de l'administration et de présenter · au sénat un projet de constitution qui puisse convenir au peuple français;

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2° Que ce gouvernement sera composé de cinq membres. Procédant de suite à leur nomination, le sénat élit pour membres du gouvernement provisoire S. A. S. le prince de Bénévent, M. le sénateur comte de Beurnonville, M. le sénateur comte de Jaucourt, M. le duc Dalberg, conseiller d'état, M. l'abbé de Montesquiou.

ils sont proclamés en cette qualité par S. A. S. le prince de Bénévent, président.

Il est ensuite arrêté,

1° Que l'acte de nomination du gouvernement provisoire sera notifié au peuple français par une adresse des membres de ce gouvernement;

2o Que cette adresse contiendra les propositions faites par divers sénateurs, et adoptées par le sénat dans la présente séance.

Les président et secrétaires, le prince de BÉNÉVENT,
Le comte de VALENCE, PASTORET.

Proclamation du Conseil général du département de la Seine, Conseil municipal de Paris.

HABITANS DE PARIS,

Vos magistrats seroient traîtres envers vous et la patrie, si, par de viles considérations personnelles, ils comprimoient plus long-temps la voix de leur conscience.

Elle leur crie que vous devez tous les maux qui vous accablent à un seul homme.

C'est lui qui, chaque année, par la conscription, décime nos familles. Qui de nous n'a perdu un fils, un frère, des parens, des amis? Pour qui tous ces braves sont-ils morts? Pour lui seul et non pour le pays. Pour quelle cause? Ils ont été immolés, uniquement immolés à la démence de laisser après lui le souvenir du plus épouvantable oppresseur qui ait pesé sur l'espèce humaine.

C'est lui qui, au lieu de quatre cent millions, que la France payoit sous nos bons et anciens rois pour être libre, heureuse et tranquille, nous a surchargés de plus de quinze

cent millions d'impôts, auxquels il menaçoit d'ajouter

encore.

C'est lui qui nous a fermé les mers des deux Mondes; qui a tari toutes les sources de l'industrie nationale; arraché à nos champs les cultivateurs, les ouvriers à nos manufactures.

A lui nous devons la haine de tous les peuples, sans l'avoir méritée, puisque, comme eux, nous fùmes les malheureuses victimes, bien plus que les tristes instrumens de sa rage.

N'est-ce pas lui aussi qui, violant ce que les hommes ont de plus sacré, a retenu captif le vénérable chef de la religion; a privé de ses états, par une détestable perfidie, un roi son allié, et livré à la dévastation la nation espagnole, notre antique et toujours fidèle amie?

N'est-ce pas lui encore qui, ennemi de ses propres sujets long-temps trompés par lui, après avoir tout à l'heure refusé une paix honorable dans laquelle notre malheureux pays du moins eût pu respirer, a fini par donner l'ordre parricide d'exposer inutilement la garde nationale pour la défense impossible de la capitale, sur laquelle il appeloit ainsi toutes les vengeances de l'ennemi?

N'est-ce pas lui enfin qui, redoutant par-dessus tout la vérité, a chassé outrageusement, à la face de l'Europe, nos législateurs, parce qu'une fois ils ont tenté de la lui dire avec autant de ménagement que de dignité.

Qu'importe qu'il n'ait sacrifié qu'un petit nombre de personnes à ses haines ou bien à ses vengeances particulières, s'il a sacrifié la France, que disons-nous la France? toute l'Europe à son ambition sans mesure?

Ambition ou vengeance, la cause n'

n'est rien. Quelle que soit cette cause, voyez l'effet; voyez ce vaste continent

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