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vez mis seul en face des étrangers, en disant que c'est à moi seul qu'ils font la guerre ; c'est une atrocité. Vous vous dites les représentans de la nation, mais vous n'êtes que des députés au Corps législatif. Vous avez éloigné les gens qui tiennent au gouvernement dans vos nominations, cela ne prouve-t-il pas de mauvaises intentions? Vous avez nommé votre commission extraordinaire, celle des finances, celle de l'adresse, et vous avez choisi mes ennemis.

M. Laíné, je le répète, est un méchant homme; les autres sont des factieux. Je rends justice aux onze douzièmes, qui, je l'ai dit, sont bons; mais je connois les méchans, et je les poursuivrai. Je vous le demande, étoit-ce pendant que les ennemis sont chez nous qu'il falloit faire de pareilles choses? La nature m'a doué d'un courage fort, il peut résister à tout. Il en a beaucoup coûté à mon orgueil.... Je l'ai sacrifié; mais je suis audessus de vos misérables déclamations. J'avois besoin de consolations, et vous m'avez déshonoré.... Mais non, mes victoires écrasent vos criaill eries.

J'attendois que vous seriez, réunis d'intention et d'efforts pour chasser l'ennemi, vous l'avez appelé. J'avois conclu la paix en acceptant les conditions de l'ennemi, et c'est vous qui l'avez fait changer. J'aurois perdu deux batailles que cela n'eût pas fait plus de mal à la France. Sous trois ou quatre mois nous aurons la paix, et vous vous repentirez de votre mauvaise conduite. Je suis de ces gens qui triomphent ou qui meurent. Je porte dans mon cœur les onze douzièmes d'entre vous.

Retournez dans vos départemens. Je ferai quelque jour imprimer le rapport de vos commissions, et il sera jugé ce qu'il est. S'il paroît dans vos départemens, je le ferai imprimer dans le Moniteur avec des notes. Je ferai nom

mer les députés des deux séries qui manquent, et je réunirai le Corps législatif. Les habitans de l'Alsace et de la Franche-Comté ont un meilleur esprit que vous; ils. me demandent des armes, je leur en fais donner. Je leur e. oie de mes aides-de-camp pour les conduire en partisans.

Proclamation de Louis XVIII.

LOUIS XVIII, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous nos amés féaux, les archevêques, évêques et prêtres de notre sainte Église apostolique et romaine, membres et présidens des consistoires calvinistes, luthériens et israélites, et tous autres nos sujets exerçant paisiblement toutes autres sectes religieuses, maintenant tolérées dans nos états; nos présidens, gens du roi, parquets et conseillers et juges de nos cours de cassation, des comptes, d'appel et autres juridictions quelconques, et toutes autres généralement établies en France, sous telles dénominations que ce soit, conseillers d'état, ministres, administrateurs civils, militaires, et tous autres Français exerçant publiquement fonctions et états quelconques en notre royaume, etc. etc. etc., et tous les Français dépendant de notre domination, salut:

Savoir faisons que le moment est enfin arrivé où la divine Providence semble prête à briser l'instrument de sa colère. L'usurpateur du trône de saint Louis et de Henri IV, le dévastateur de l'Europe, a éprouvé à son tour des revers; ne feront-ils qu'aggraver les maux de la France, et n'osera-t-elle renverser un pouvoir odieux que ne protégent plus les prestiges de la victoire? Quelles préventions

et quelles craintes pourroient aujourd'hui l'empêcher de se jeter dans les bras de son roi, de reconnoître dans le rétablissement de sa légitime autorité le seul gage de l'union, de la paix et du bonheur que ses promesses ont tant de fois garantis à ses sujets opprimés. Ne voulant, ne pouvant obtenir et tenir que de leurs efforts le trône que ses droits et son amour seuls peuvent affermir, quels vœux seroient contraires à ceux qu'il ne cesse de former? Quel doute pourroit-on élever sur ses intentions paternelles ? Le roi dit dans ses déclarations précédentes, et il réitère aujourd'hui l'assurance que tous les corps administratifs et judiciaires seront maintenus dans la plénitude de leurs attributions, qu'il conservera leurs places à ceux qui en seront pourvus et qui lui prêteront serment de fidélité; que les tribunaux dépositaires des lois s'interdiront toutes poursuites relatives à des temps malheureux, dont son retour aura scellé l'oubli pour jamais; qu'enfin le code souillé du nom de Napoléon, qui ne renferme en grande partie que les anciennes coutumés et ordonnances du royaume, restera en vigueur, si l'on en excepte les dispositions contraires aux dogmes de la religion catholique, apostolique et romaine, assujettie long-temps, ainsi que la liberté du peuple, aux caprices du tyran. Le sénat, où siégent des hommes que leurs lumières et leurs talens distinguent, et que tant de services peuvent encore illustrer aux yeux de la France et de la postérité; ce corps, dont l'utilité et l'importance ne seront bien connues qu'après la restauration du trône, peut-il manquer d'apercevoir la destinée glorieuse qui l'appelle à être le premier instrument du grand bienfait qui deviendra la plus solide, comme la plus honorable garantie de son existence et de ses prérogatives? A l'égard des propriétés, le roi qui a

déjà annoncé l'intention d'employer les moyens les plus propres à concilier les droits et les intérêts de tous, vu les nombreuses transactions qui ont eu lieu entre les anciens propriétaires, rendra ce soin superflu. Il s'engage maintenant à interdire aux tribunaux toutes procédures contraires auxdites transactions, à encourager les arrangemens volontaires, et à donner lui-même, ainsi que sa famille, l'exemple de tous les sacrifices qui pourroient contribuer au repos de la France et à la réunion sincère de tous les Français. Le roi garantit à l'armée la conservation des grades, emplois, soldes et appointemens dont elle jouit à présent; il promet aussi aux généraux, officiers et soldats qui se signaleront en faveur de sa cause, inséparable des intérêts du peuple français, des récompenses plus réelles, plus honorables que celles qu'ils ont pu recevoir d'un imposteur toujours disposé à méconnoître ou même à redouter leurs services.

Le roi prend de nouveau l'engagement d'abolir cette conscription funeste qui détruit le bonheur des familles et l'espoir de la patrie. Telles ont toujours été, telles sont encore les intentions du roi. Son rétablissement sur le trône de ses ancêtres ne sera pour la France que l'heureuse transition d'une guerre que perpétue la tyrannie aux bienfaits d'une paix solide, dont les puissances étrangères ne peuvent trouver la garantie que dans la parole du souverain légitime.

Signé LOUIS.

Donné à Hartwell, dans le comté de Buckingham, le 1er janvier 1814.

Proclamation du marquis de Chabannes, premier aide-de-camp du Roi, muni de pleins pouvoirs dans les provinces du Nord.

FRANÇAIS,

Le moment de votre délivrance approche; votre roi, accompagné de la fille de Louis XVI, et suivi du prince de Condé et du père du duc d'Enghien, est sur le point de paroître parmi vous. Monsieur, frère de Louis XVIII, et ses illustres fils, l'ont déjà précédé dans l'est, le sud et l'ouest de la France; ils font connoître les vues bienfaisantes de votre roi, et vous garantissent, en son nom, le rétablissement du bonheur, de la paix, sous un gouvernement paternel qui sera le protecteur des lois et de la liberté publique.

Le cri de vive le Roi! si cher à nos pères, se fait entendre de tous côtés, et retentit dans tous les cœurs; le drapeau blanc flotte dans vos villes. Il annonce aux habitans le retour de l'ordre, la renaissance du commerce, la sécurité des familles et l'union des Français.

Vous n'aurez plus à craindre la guerre, la conscription, l'odieux impôt des droits réunis; tout ce qui fait le malheur de la nation cessera avec l'existence du tyran.

raux,

Le roi assure à la garde impériale et à tous les généofficiers et soldats qui se joindront à sa cause, la jouissance de leur rang, de leur paie et de leurs émolumens, et à tous les magistrats des branches administratives et judiciaires qui se déclareroient pour lui la jouissance de leurs places; il récompensera honorablement tous ceux qui rendent des services à l'état. La religion

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