Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[blocks in formation]

-

[ocr errors]

[ocr errors]

France et Autriche. Note de M. de Bubna du 15 juin. — Réponse du duc de Bassano. Entrevue de Napoléon et de M. de Metternich. Réflexions. Notes de M. de Metternich relatives à l'alliance de 1812 et à l'acceptation de la médiation. Napoléon renonce à l'alliance autrichienne. Convention du 30 juin et contre-projet français. — Effet des nouvelles de Vittoria. — Projet de convention pour étendre la médiation autrichienne à la paix générale. Négociations de l'Autriche avec les alliés. - Traité de Reichenbach. - Réflexions. - Retards apportés par l'Autriche à la réunion des plénipotentiaires. — Départ de M. de Narbonne pour Dresde. — M. d'Anstett, plénipotentiaire russe. Arrivée de M. de Metternich à Prague, le 11 juillet. Napoléon transporte à Neumarck la négociation relative à la prolongation de l'armistice. - Acceptation de cette prolongation par les puissances, communiquée par M. de Metternich. — Difficultés survenues à Neumarck. — Incident du major de Lutzow. Ravitaillement des places assiégées. Note de M. de Metternich du 22 juillet. — Réponse du duc de Bassano le 24. - Excursions de Napoléon. Instructions des plénipotentiaires français en date du 22 juillet. Lettre patriotique du duc de Vicence à Napoléon, du 26. — Froideur croissante de M. de Metternich. Note des plénipotentiaires français, du 28 juillet, relative à l'échange des pouvoirs. Note de M. de Metternich, du 29, qui reproduit la proposition de l'emploi exclusif des notes écrites. — Conversations particulières avec M. de Metternich. Conférence avec le médiateur qui s'appuie sur l'exemple du congrès du Teschen. Nouvelle note de M. de Metternich du 31. - Dépêche de M. de Bassano du 4 août. - Note de M. de Metternich du même jour. Nouvelles plaintes sur les lenteurs de la France. - Dépêche du duc de Bassano, 5 août. Concessions faites par Napoléon. Note des plénipotentiaires français du 6 août. plénipotentiaires alliés. — Note inconvenante du plénipotentiaire russe. - Note du médiateur. de M. de Metternich.

--

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Pour bien apprécier l'effet moral que va produire en Allemagne la bataille de Vittoria, il importe de préciser l'état des négociations au moment où arrive cette fatale nouvelle.

Le comte de Bubna, parti le 4 juin pour Vienne, en était revenu le 10, encore sans pouvoirs. Le 15, il remit enfin une note, par laquelle l'Autriche, offrant à la France sa médiation déjà acceptée par la Prusse et la Russie, déclarait borner ses vues à un arrangement continental, promettait de communiquer à Napoléon les bases de pacification voulues par les alliés, et l'engageait à en énoncer d'autres. Au mois de juin, cette puissance était à bout de ses lenteurs calculées. Il lui fallait définir nettement la manière dont elle entendait exercer son intervention, et ce qu'elle voulait conserver du traité de 1812, dont déjà elle avait négligé les obligations, sous le prétexte au moins prématuré d'incompatibilité de son nouveau rôle avec celui d'alliée d'une des puissances belligérantes. Napoléon, tout en acceptant la médiation, repoussa le mode proposé,

qui faisait du cabinet autrichien, non plus même un médiateur, mais un arbitre1. Il voulait un congrès de plénipotentiaires, qui, après l'échange de leurs pouvoirs, pussent entrer en explication. En même temps, il demandait ce qu'il y avait déjà de fait relativement à la nomination des plénipotentiaires, à la fixation du temps et à l'époque du congrès, et il exprimait la crainte que la singulière prétention de l'Autriche relativement au mode de négociation n'occasionnât de nouvelles lenteurs. Ce langage était pressant comme les circonstances. Napoléon avait de plus fait inviter M. de Metternich à venir lui-même à Dresde. Muni des pleins pouvoirs si longtemps attendus, ce ministre arrive en effet, désirant couvrir, par cette démarche, les engagements que M. de Stadion prenait en ce moment même à Reichenbach.

M. de Metternich est porteur d'une lettre de l'empereur d'Autriche qu'il remet à Napoléon dans une

'M. de Bassano, 15 juin.

[ocr errors]
[ocr errors]

nant, c'est lui-même qui les prononce aux conditions du mois précédent, il ajoute l'abandon de l'Espagne et la Hollande, le retour du pape à Rome, la restitution de la moitié de l'Italie à l'Autriche. Qui ne comprendra l'indignation de Napoléon à ce mot d'Italie? L'Italie a été le théâtre de ses plus belles victoires; c'est en Italie qu'il a commencé naguère à se créer une puissance personnelle, en s'attachant à lui-même plus qu'au gouvernement d'alors ce pays, arraché par des prodiges à la domination autrichienne, et qui maintenant recueille chaque jour de nouveaux avantages de la domination française. Sa possession importe à la gloire du législateur comme à celle du guerrier ; et l'Autriche voudrait profiter des circonstances pour lui arracher sans combat sa plus noble conquête! « Voilà >> votre esprit de modération! s'écrie amèrement » l'empereur; vous ne pensez qu'à profiter de toutes » les chances; vous n'êtes occupés qu'à transporter >> votre alliance... du côté où se font les partages...; » la paix n'est qu'un prétexte; vous n'aspirez tous qu'au démembrement de l'empire français..., et >> c'est mon beau-père qui accueille un tel pro» jet!!...» Napoléon déclare énergiquement que l'intervention hostile de l'Autriche ne suffira pas pour obtenir de tels sacrifices; il éclate en récriminations justes, mais intempestives, et, s'exaltant de plus en plus, lance au ministre qui l'écoute un de ces reproches qui, mérités ou non, ne s'oublient jamais.

audience confidentielle, le 28 juin; audience qui | prononcer les noms d'Espagne et d'Italie; maintese prolonge pendant neuf heures 1. Dès son entrée, Napoléon lui reproche sa lenteur à venir, à s'expliquer sur ses prétentions. L'intervention autrichienne entre la France et ses ennemis, étonnés de leurs nouvelles défaites, ne fait que retarder et compliquer les négociations. L'armistice n'est un avantage pour Napoléon, que si tout le monde veut sincèrement la paix comme lui; depuis l'armistice, au contraire, la guerre est devenue plus probable que jamais, grâce aux deux traités de subsides, que la Russie et la Prusse viennent de conclure avec l'Angleterre à Reichenbach; on parle aussi d'un trailé avec une troisième puissance, dont M. de Stadion peut donner des nouvelles 2. Du jour où l'Autriche a pris l'attitude d'une médiation armée, elle est contre la France. La bataille de Lützen a seule retardé l'exécution de ses nouveaux projets. Aujourd'hui votre armée est prête, elle est là, » s'écrie Napoléon, montrant à son interlocuteur, du jardin Marcolini où ils se trouvaient alors, l'horizon des montagnes de Bohême, d'où bientôt, en effet, les masses ennemies allaient descendre. « Vous » venez, maintenant que vous vous voyez en état » de dicter la loi, vous venez voir s'il n'y aura pas > plus d'avantages pour vous à me rançonner sans » combattre. » Ainsi parlait l'empereur, marchant précipitamment de long en large, entraînant M. de Metternich à sa suite, des jardins dans les appartements du palais, exhalant avec impétuosité sa colère profonde, presque toujours dissimulée depuis six mois. A ce langage si ardent, si incisif, à ces dures vérités, M. de Metternich essaye de répondre par des paroles de protocole sur la nécessité du rétablissement de l'équilibre européen... « Parlez clair,» interrompit Napoléon. Il est assez fort contre ses ennemis actuels; tout ce qu'il désire de l'Autriche, c'est sa neutralité : il l'achèterait par l'abandon de l'Illyrie. M. de Metternich rejette bien loin cette proposition: il faut que l'Autriche soit avec la France ou contre elle. Il suit l'empereur dans le cabinet des cartes, et c'est là qu'il articule enfin ses conditions. Dans le mois de mai, M. de Bubna avait parlé de l'abandon de la 32o division militaire, de la dissolution de la confédération du Rhin, de la destruction du grand-duché de Varsovie. Ces propositions, disait alors M. de Metternich à Vienne, étaient pour empêcher la Russie de

[ocr errors][merged small]

Ce reproche, nous n'avons pas à en vérifier l'exactitude; nous n'avons point à examiner si l'Angleterre avait acheté les négociateurs, comme les armées de la coalition. Ce reproche, vrai ou faux, a été l'une des plus grandes fautes de Napoléon. II était bien à lui, dans sa position, de laisser voir au ministre autrichien, par une allusion au traité de Reichenbach, qu'il ne s'abusait pas sur les termes où l'Autriche pouvait en être avec nos ennemis. Mais descendre soudain de toute la hauteur du débat politique à une personnalité aussi blessante, cela était indigne de la sagesse du grand politique, de la dignité du souverain. L'entretien se termina bientôt après cet emportement. Napoléon s'en était repenti à l'instant même, mais le coup était porté. Le ministre autrichien avait gardé le silence, mais il s'est souvenu 3.

[merged small][ocr errors]

Dans le cours de cet ouvrage, nous n'avons perdu aucune occasion de signaler et de blâmer ces longs entretiens de Napoléon avec des ambassadeurs et des hommes d'État d'autres puissances; entretiens dans lesquels il aimait à traiter à fond les grandes questions du moment. Dans la chaleur de semblables discussions, un souverain, en livrant sa pensée, peut compromettre les plus graves intérêts de ses peuples. Chaque mot porte coup; il n'est pas jusqu'aux inflexions de voix, jusqu'au jeu de la physionomie, qui n'aient une immense portée, où un interlocuteur pénétrant ne cherche à lire tout un avenir politique. Cela était vrai surtout pour un homme aussi complétement souverain que l'était Napoléon. Aussi, nous l'avons vu, chacune de ces conférences a été une faute; mais cette dernière passe de bien loin les autres.

Indépendamment de la démarche confidentielle qui échouait d'une manière si déplorable, la présence de M. de Metternich à Dresde avait pour but de terminer tout ce qui était relatif à la médiation et aux réserves de l'alliance. Il remit deux notes à M. de Bassano. Par l'une, l'Autriche renonçait à la prétention d'être le seul intermédiaire des propositions qui seraient faites de part et d'autre; regardait un arrangement continental comme seul possible, tout en annonçant l'intention de faire une nouvelle tentative à Londres 1. Napoléon voulait la paix générale; un traité auquel l'Angleterre n'accédait pas ne pouvait être complet pour aucune puissance ayant des intérêts maritimes d'ailleurs, ses nouvelles victoires ayant rétabli l'équilibre entre les parties belligérantes, il devait s'attendre à trouver, dans les restitutions de l'Angleterre, l'indemnité des sacrifices qu'il ferait sur le continent. Cependant, malgré tout le désavantage d'une paix continentale, il la préférait encore à la guerre, même avant de connaître la bataille de Vittoria. La deuxième note de M. de Metternich offrait de régler, en raison des circonstances nouvelles, les conditions de l'alliance. Quand il fallut en venir à l'application de ce dernier objet, M. de Metternich, qui au fond voulait se débarrasser de l'alliance française tout entière, proposa de suspendre, non plus,

:

» mille hommes, nous en avions le double. Il a fallu lui » déclarer la guerre. Dans une conférence de neuf » heures, je l'en avais prévenu cinq fois; mais rien ne » pouvait le lui faire croire. » (Passage retranché du rapport imprimé de M. de Saint-Aignan.)

M. de Metternich, dans des mémoires encore inédits, rend compte à sa manière de l'entrevue de Dresde.

'Le 9 avril, lord Castlereagh avait répondu par un refus formel à la mission autrichienne de M. de Wessem. berg... « Les espérances pacifiques ont dû s'évanouir, quand celui qui gouverne la France a déclaré au corps

comme on avait dit jusque-là, certaines stipulations du traité, mais le traité lui-même, pendant le cours des négociations, sauf à en faire revivre plus tard les stipulations, en les modifiant selon les circonstances. Ayant déjà plus que des soupçons sur les nouveaux engagements de l'Autriche, Napoléon eût pu voir dans cette démarche l'indice d'une défection prochaine, ou même déjà commencée; il ne voulut y voir que le désir d'une impartialité propre à rendre la médiation plus efficace, et, pour prouver qu'il ne voulait pas imposer à ses amis une alliance qui leur fùt onéreuse, il renonça sans difficulté à celle qui le liait à l'Autriche 2. Il ne s'agissait plus que de régler ce qui concernait la médiation. Une convention à cet effet fut signée le 30 juin. La médiation était acceptée pour la paix géné. rale ou continentale. M. de Metternich demanda et obtint de l'empereur, qu'il ne dénoncerait pas l'armistice avant le 10 août, et il fut ajouté que l'empereur d'Autriche se réservait de faire agréer le même engagement à la Russie et à la Prusse. Le duc de Bassano, signataire de cette convention, avait remis la veille un contre-projet, qui présente des variantes importantes avec le texte définitif de la convention. Il n'y était question que de la paix générale 3. En conséquence, la médiation s'étendait à l'Angleterre, aux États-Unis, à la régence de Cadix (art. 3). L'empereur d'Autriche devait déclarer formellement, qu'en offrant sa médiation, il n'entendait pas se porter comme arbitre; et enfin, un article 6o portait, que si, au 20 juillet, l'une des parties dénonçait l'armistice, conformément à la convention de Pleswitz, les négociations du congrès n'éprouveraient pour cela aucune interruption. Nous avons déjà vu combien Napoléon tenait à cette condition : il en avait encore parlé à M. de Metternich en le congédiant le 28; mais le 29 au soir, des nouvelles de Vittoria étaient arrivées; avec les dispositions connues du médiateur, et sous l'influence d'un pareil événement, une discussion qui aurait retardé encore la signature d'une convention quelconque pouvait avoir des suites funestes. On accepta donc le projet autrichien, tel à peu près qu'il fut présenté, malgré la position

[blocks in formation]

embarrassante où nous plaçait l'Autriche, en nous laissant incertains sur la prolongation de l'armistice, prolongation qu'elle promettait seulement de faire agréer. La mention d'une nouvelle démarche autrichienne en Angleterre fut supprimée, sur l'observation de M. de Bassano, que cette démarche était importante, et méritait plus de réflexion 1. Enfin, dans sa dernière conférence avec M. de Metternich, le duc de Bassano lui remit un nouveau projet de convention destiné à être soumis à l'empereur d'Autriche, et, s'il était agréé par lui, à remplacer la convention qui venait d'être signée. D'après ce projet, l'empereur d'Autriche devait offrir à toutes les puissances belligérantes sa médiation pour un congrès général. Tout plénipotentiaire des puissances qui auraient accepté la médiation, se présentant avant le 10 août, aurait été admis. C'était, comme on le voit, la reproduction du contre-projet français, sur l'adoption immédiate duquel Napoléon n'avait pas jugé convenable d'insister, voulant éviter des lenteurs préjudiciables à la marche des négociations. Mais il avait voulu tenter ce dernier effort pour écarter toute négociation pour un arrangement continental, négociation qui ne pouvait convenir qu'à ses ennemis. Aussi M. de Metternich se garda bien d'en proposer une autre, et il ne fut plus question de la nouvelle proposition française, dont il avait emporté la copie avec lui 2.

Voyons maintenant comment les alliés se préparaient à négocier, avant même que l'événement de Vittoria fùt venu confirmer leurs résolutions belliqueuses. On sait déjà que l'armistice de Pleswitz avait été considéré par eux comme un achemine ment, non pas à la paix, mais à une guerre plus heureuse. Deux nouveaux traités ou marchés, signés le 15 juin avec l'Angleterre, mettaient la Russie et la Prusse à même de réparer les pertes du commencement de la campagne 3. Du côté de l'Autriche, les espérances s'étaient changées en certitude; M. de Stadion avait apporté à l'empereur Alexandre des promesses dont le choix d'un tel intermédiaire garantissait déjà l'exécution. Les deux entrevues secrètes de M. de Metternich avec ce souverain avaient achevé d'établir un parfait accord entre les vues des puissances, et le 27 juin, le plénipotentiaire autrichien avait signé l'accession de l'Autriche à la coalition. L'exécution de ce traité,

'Lettre du duc de Bassano à M. de Narbonne, du 9 juillet.

2

* Plus tard, le manifeste autrichien a fait un grief à l'empereur de s'être refusé à la nouvelle démarche que le cabinet de Vienne annonçait l'intention de tenter près de l'Angleterre. Le silence gardé par la France sur cette proposition répondit au silence gardé par l'Autriche sur celle d'étendre sa médiation à la paix générale. Dans

premier engagement authentique que l'Autriche ait contracté avec les souverains alliés, était, il est vrai, subordonnée à la ratification de l'empereur François; mais les ministres autrichiens prévoyaient déjà qu'il serait facile de l'y décider, en imputant à Napoléon tous les torts dans les négociations fallacieuses qu'ils préparaient. La plupart des dispositions de ce traité, mal connu jusqu'ici, donnant lieu à d'importantes réflexions, nous donnons le texte dans son entier.

Traité de Reichenbach.

«S. M. l'empereur d'Autriche et LL. MM. l'empereur de Russie et le roi de Prusse, également animés du désir de mettre fin aux malheurs et aux bouleversements qui agitent l'Europe, sont convenus des moyens propres à y établir une paix solide, de nature à rassurer sur sa durée, et à conduire à une pacification générale.

>> Néanmoins, comme l'Autriche, dont la médiation a été pleinement acceptée par l'empereur de Russie et le roi de Prusse, pourrait, malgré les soins qu'elle y voue et la modération des bases qu'elle propose, ne point parvenir à atteindre ce grand but par des voies conciliatoires et de négociation, S. M. l'empereur d'Autriche a jugé avantageux au bien-être de l'Europe et aux intérêts de sa monarchie d'appuyer, s'il le fallait, sa médiation du poids de toutes ses forces, et de les réunir à celles des puissances alliées.

» A cet effet, il s'est concerté avec LL. MM. l'empereur de Russie et le roi de Prusse sur les mesures préalables à prendre pour le cas où l'Autriche, ayant épuisé les voies susdites, se verrait obligée de recourir à celle des armes, afin d'obtenir l'objet important auquel tendent les constantes sollicitudes des trois augustes souverains. Dans cette intention, ils ont nommé, pour leurs plénipotentiaires respectifs, savoir: S. M. l'empereur d'Autriche, le comte de Stadion.... S. M. l'empereur de Russie, le comte de Nesselrode.... S. M. le roi de Prusse, le baron de Hardenberg;

» Lesquels, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, ont arrêté et arrêtent d'un commun accord les articles suivants :

» ART. 1er. S. M. l'empereur d'Autriche ayant

la pensée de Napoléon, l'Angleterre, ayant des intérêts à débattre avec l'Europe entière, ne devait paraître qu'à un congrès auquel l'Europe entière prendrait part.

Par l'article 7 du traité entre l'Angleterre et la Russie, les puissances contractantes s'engageaient à ne pas négocier séparément avec l'ennemi commun. La Russie s'étant ainsi interdit le droit de traiter seule, qu'est-ce qu'un plénipotentiaire russe venait faire à Prague?

invité les cours de Russie et de Prusse à entrer, sous sa médiation, en négociation avec la France pour une paix préalable, et qui puisse servir de base à une paix générale, et S. M. ayant fixé les conditions qu'elle croit nécessaires au rétablissement d'un état d'équilibre et de tranquillité durable en Europe, elle s'engage à déclarer la guerre à la France, et à joindre ses armes à celles de la Russie et de la Prusse, si, jusqu'au 20 juillet de cette année, la France n'a point accepté ces conditions 1.

» ART. 2. Les conditions mentionnées dans l'article précédent sont les suivantes : 1o la dissolution du duché de Varsovie et le partage des provinces qui le forment entre l'Autriche, la Russie et la Prusse, d'après des arrangements à prendre par ces trois puissances, sans aucune intervention du gouvernement français; 2o l'agrandissement de la Prusse en suite de ce partage, et par la cession de la ville et du district de Danzig; l'évacuation de toutes les forteresses, qui aujourd'hui se trouvent encore occupées par les troupes françaises dans les États prussiens et dans le duché de Varsovie; 3° la restitution des provinces illyriennes à l'Autriche; 4° le rétablissement des villes hanseatiques, du moins de Hambourg et de Lubeck avec leurs anciens territoires, comme villes indépendantes et n'appartenant à aucune ligue ou confédération étrangère, et un arrangement éventuel, lié à la paix générale, sur la cession des autres parties de la 32o division militaire.

» ART. 3. Dans le cas où ces conditions ne seraient point acceptées par la France, l'Autriche s'engage à poursuivre immédiatement, par la voie des armes, le but qu'elle n'aurait pu obtenir par celle des négociations, et à employer à cet effet toutes les forces dont elle pourra disposer.

» ART. 4. Réciproquement, les deux cours de Russie et de Prusse promettent d'agir dès lors en commun avec l'Autriche en qualité d'alliés, et chacune avec toutes les forces qu'elle aura pu rendre disponibles jusqu'à ce moment.

» ART. 3. Quoiqu'elles viennent de s'obliger à entrer en campagne avec la totalité de leurs forces, elles y ajoutent encore l'engagement qu'elles les tiendront au grand complet, pendant toute la durée de la guerre, et nommément l'Autriche avec au moins cent cinquante mille hommes, la Russie cent

Ce délai fut prorogé, en même temps que l'armistice, au 10 août, terme de rigueur. Nous verrons dans le chapitre suivant que l'Autriche ne se réserva pas même, pour dernier délai, six jours qui avaient été ajoutés pour la dénonciation de l'armistice; de sorte que l'adhésion de l'Autriche à la coalition précéda la reprise des hostilités.

* Restitution du Hanovre à l'Angleterre, reprise des

cinquante mille hommes pour le moins, et la Prusse quatre-vingt mille hommes, sans compter les garnisons destinées à la défense de l'intérieur ; bien entendu qu'en exécution des articles précédents, S. M. l'empereur et LL. MM. l'empereur de Russie et le roi de Prusse promettent mutuellement, et avec la bonne foi qui les caractérise, d'augmenter ce nombre, autant que leurs moyens le permettront.

» ART. 6. La guerre une fois commencée, les trois cours alliées poseront, pour but de leurs efforts communs, les articles énoncés par les cabinets russe et prussien, dans leurs notes du 16 mai, en leur donnant la plus grande étendue 2.

» ART. 7. Les trois cours s'engagent formellement à n'entrer dans aucun arrangement ou négociation, soit pour la paix, soit pour la guerre, que d'un commun accord.

» ART. 8. L'on procédera, aussi promptement qu'il sera possible, à établir un accord militaire sur les opérations de la campagne, et, à cet effet, les cours alliées nommeront de leur côté des officiers supérieurs, afin de prendre et d'arrêter les arrangements éventuels et nécessaires avec le général en chef de l'armée autrichienne.

» ART. 9. Les cours alliées promettent de la manière la plus solennelle de n'écouter aucune insinuation ou proposition qui leur serait adressée directement ou indirectement par le cabinet français, pendant la durée de l'armistice.

» ART. 10. La cour de Vienne s'engage également à ne consentir à aucunes propositions de la part de la France qui seraient contraires aux intérêts des cours alliées ou en opposition avec les principes qui font la base de la présente convention.

» ART. 11. Les cours alliées s'obligent à garder à jamais le plus strict secret sur la convention actuelle, et à ne la communiquer même à aucun de leurs alliés, sans le consentement préalable de l'Autriche.

» ART. 12. La présente convention sera ratifiée par les hautes puissances contractantes dans le terme de six jours, ou plus tôt si faire se peut.

» En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs ont signé la présente convention de leur propre main, et y ont opposé le cachet de leurs armes. pays réunis à la France sous le nom de 32e division militaire, et des provinces allemandes possédées par des princes français; indépendance absolue des États intermédiaires entre le Rhin et les Alpes d'un côté; et, de l'autre, les frontières d'Autriche et de Prusse rétablies sur les bases de 1805 (articles secrets du traité de Tæplitz, signé le 9 septembre 1813).

« ZurückWeiter »