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ments. L'empereur Alexandre, le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche, suivent en personne les mouvements de cette armée, qui doit commencer par envahir l'Alsace et la Franche-Comté.

La seconde armée est commandée par le maréchal Blücher: c'est l'armée prussienne de Silésie; des divisions russes et saxonnes y ont été ajoutées. Ces troupes, rassemblées autour de Francfort, attendent sur les bords du Rhin que le prince de Schwartzenberg ait réussi dans son entreprise sur la Suisse. Du moment que le maréchal Blücher recevra la nouvelle que les Autrichiens ont surpris le passage du Rhin, il tentera de son côté le passage à Manheim et se jettera sur la Lorraine.

Les généraux Saint-Priest, Langeron, York, Saken et Kleist, sont les lieutenants de Blücher.

La troisième armée, composée des troupes du prince de Suède, des Russes du général Voronzof et du général Wintzingerode, et des Prussiens du général Bulow, vient de traverser le Hanovre et la Hesse; elle a détruit le royaume de Westphalie. Renforcée par les Anglais du général Graham, elle est destinée à prendre la Hollande, et doit ensuite pénétrer en Belgique.

Il est convenu qu'on ne s'arrêtera pas devant les places de guerre, et qu'on passera par-dessus

toutes nos anciennes lignes de défense. C'est un hourra général qu'il s'agit de faire sur Paris.

Le 21 décembre à Loerrach, les souverains alliés publient les proclamations qui donnent le signal des hostilités.

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CHAPITRE IV.

UN PARTI D'OPPOSITION ÉCLATE A PARIS.

LÉON RENVOIE LE CORPS LÉGISLATIF.

RATION INTÉRIEURE.

(Fin de décembre 1813.)

NAPO

CONSPI

La nouvelle de l'entrée du prince Schwartzenberg en Suisse arrive à Paris peu de jours après l'ouverture du corps législatif. Dès ce moment, tout espoir de paix est perdu. Devant le développement de tant de forces, le prestige des nôtres tombe; et désormais ce n'est plus qu'à force de soumissions... ou d'énergie qu'on pourra sauver la France. Se soumettre à tout, ou tout risquer! dans cette rigoureuse alternative, le choix de Napoléon ne pouvait être douteux. Bien des gens ont regretté qu'on n'eût pas cédé : bien des gens auraient regretté qu'on ne se fût pas défendu. Ne vaut-il pas mieux périr que de se soumettre au joug de l'étranger? Est-ce d'ailleurs d'arrêter l'ennemi que de montrer à

un moyen

1 Le sénateur Lambrechts, Principes politiques, 1815.

quel point de faiblesse on est tombé? Enfin les souverains resteront-ils sur nos frontières pour nous écouter, s'ils apprennent de notre bouche même qu'ils sont les maîtres de venir dicter la loi dans Paris?

Un beau désespoir peut encore nous secourir. Tout est donc mis en œuvre par le gouvernement pour porter les esprits à de grandes résolutions.

Entourée de débris, la France lève une tête >> encore menaçante : elle était moins puissante, » moins forte, moins riche, moins féconde en » ressources en 1792, quand ses levées en masse » délivrèrent la Champagne!... en l'an vii, quand VII, >> la bataille de Zurich arrêta une nouvelle inva»>sion de toute l'Europe!... en l'an vIII, quand » la bataille de Marengo acheva de sauver la » patrie'!» Napoléon tient dans ses mains les mêmes ressorts; mais, il faut en convenir, ils ont perdu leur trempe républicaine. La plupart de nos chefs sont fatigués; cependant le feu sacré anime toujours la jeunesse française et brille encore sur quelques fronts chauves consacrés à la gloire : c'est le dernier espoir de la patrie!

Napoléon veut, avant tout, se concilier la confrance des députés des départements. Il n'a pu

'Discours du comte Regnauit de Saint-Jean-d'Angely au corps législatif.

leur annoncer la paix, il veut du moins les con-` vaincre qu'il a fait ce qui dépendait de lui pour la négocier mais sa parole ne suffit plus; il se croit obligé de communiquer les pièces à une commission tirée du sénat et de la chambre des députés. MM. de Lacépède, Talleyrand, Fontanes, Saint-Marsan, Barbé-Marbois et Beurnonville, sont les commissaires du sénat; MM. le duc de Massa, Raynouard, Lainé, Gallois, Flaugergues et Maine de Biran, sont les commissaires du corps législatif. Ils se réunissent, le 4 décembre, chez l'archichancelier; les conseillers d'état Regnault de Saint-Jean-d'Angely et d'Hauterive leur communiquent les pièces.

En prouvant que le gouvernement avait fait tout ce qu'il pouvait faire pour négocier, Napoléon avait espéré qu'un cri d'honneur en appellerait aux armes mais le sénat, sur le rapport de ses commissaires, le prie de faire un dernier effort pour obtenir la paix. « C'est le vœu de >> la France et le besoin de l'humanité. Si l'en» nemi persiste dans ses refus, ajoute le sénat, » eh bien! nous combattrons pour la patrie, >>> entre les tombeaux de nos pères et les berceaux » de nos enfants! >>

Dans sa réponse au sénat, Napoléon cherche à expliquer de nouveau ses véritables dispo

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