aucune autre ne pouvait s'égaler, était une plus solide garantie contre l'envahissement des états du second ordre, que le système variable des contrepoids que chacun voulait établir à son profit; c'était peut-être le principe le plus conservateur de cet équilibre si vanté, et totalement rompu par l'accroissement des richesses et la domination maritime de l'Angleterre. on retursun, TH Aussi, l'issue de la guerre de la neutralité avait-elle pour les peuples une bien autre importance que les conquêtes de quelques provinces, les changemens de gouvernement ou d'administration, les cessions et rétrocessions de territoire, objets d'une véritable guerre civile entre les membres de la grande famille du continent européen. Sans la mort de l'empereur de Russie, le bombardement de Copenhague, soutenu avec tant d'énergie par les braves Danois, n'eût fait qu'irriter les esprits. On assure que le soir même de sa mort, deux heures seulement avant d'être frappé, Paul Ier, qui ignorait enebre le départ et la destination de l'escadre aux ordres des amiraux Nelson et Hyde Parker, donnait un libre essor à sa haine contre le cabinet de Londres; il refusait d'écouter aucune explication, renvoyait les dépêches sans les ouvrir, et préparait, de concert avec la Prusse et la France, les moyens de fermer tous les ports du continent. Ce système laissait peu de prise à l'agression; la coalition soutenue d'un côté par l'influence et la persévérance du premier Consul; et de l'autre, par l'emportement et l'obstination de l'empereur Paul, devenait de jour en jour plus formidable; l'Angleterre, menacée dans le principe de son existence, ne pou Nant former 'aucune alliance, aurait peutêtre vainément prodiguéses intarissables ressources pour conjurer cet orage; sous le noble motif d'une cause évidemment juste, l'envie que fait naître la prospérité, le ressentiment de longues injures inspiraient les plus fortes résolutions: on armait dans tous les chantiers, et bientôt les escadres de -lá Grande-Bretagne n'auraient ph suffire à ¿combattre tant d'ennemis, à prévenir leur réunion, et bien moins encore à protégér son commerce contre des armemens și multipliés. Cependant, la conduite passionnée du cabinet de Saint-Pétersbourg, et ses liaisons de jour en jour plus étroites avec le gouvernement français, froissaient beaucoup d'intérêts particuliers, brisaient les liens les plus anciennement formés, et blessaient dans toutes les cours de l'Europe Forgueil d'un parti nombreux et puissant, déjà trop humilié, et qui mettait ses dernières espérances dans la protection et la prépondérance de l'Angleterre. Le coup de foudre qui changea l'atmosphere politique, fut (pour nous servir des expressions des papiers nouvelles de ce temps), une matière inépuisable de soupçons, de conjectures et de rapprochemens ; en France, cet événement fut annoncé officiellement dans les termes suivans: -Paul I est mort dans la nuit du 23 au 24 mars!! L'escadre anglaise a passé le Sund, le 50!!! L'histoire nous apprendra les rapports qui peuvent exister entre ces deux événemens !!! : Les historiens qui rechercheraient un jugement plus impartial dans les meilleures chroniques anglaises, telles que l’Annual regis. ter, l'une des plus estimées, trouveront au Chapitre vi, history of Europe, année 1801, ce passage remarquable, que nous traduisons littéralement. :'i !}"! Per « Dans les gouvernemens les plus arbi» traires, la stabilité du pouvoir dépend de » l'opinion publique : quand tout respect » pour la personne, fût-ce même un despote , ») asiatique, est une fois perdu, les combi» naisons et les intrigues des courtisans, rom» part aisément la faible, barrière de l'éclat » de la cour, qui n'en impose que de loin, » manquent rarement de produire une ré» volution de gouvernement. La connexité » de ce mépris de la personne du souverain, » avec une telle révolution, devient encore » plus nécessaire dans un pays où le com» 'merce, le progrès des lumières, et les » įdées libérales ont à la fois disposé et au» torisé de nombreuses corporations à tracer » les rapports qui doivent exister entre leurs » propres intérêts, et la conduite du souve>> rain; mais on doit craindre surtout que » la folie et l'extravagance de la cour n'amè» nent une révolution dans un pays tel que la » Russie, où la succession à la couronne a été >> si irrégulière, et dans lequel ces révolutions » ont été si fréquentes.... La cour publia que >> l'Empereur avait été subitement frappé >> d'un coup d'apoplexie, et de public crut >> que sa mort était l'effet d'une conspiration. >>> Laissons cette question à décider aux histo >> riens à venir; elle appartient plutôt à des » mémoires particuliers, qu'à l'histoire polis >>tique de l'Europe; Pannaliste doit s'oc>> cuper principalement des résultats de la >> mort de Paul, et non de l'enchaînement » de circonstances dans lequel cet événe>>ment fut enveloppé »lit 3 Paul I, parvenu à sa quarante-sixième année, avait régné seulement quatre ans et quatre mois ; il avait mal rempli la tâche difficile de succéder à Catherine II, et n'avait point imité la sage et profonde politique de cette illustre princesse la durée et les mé¬ |