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de Russie d'une protection qu'il avait déjà formellement avouée, en se déclarant chef de l'ordre. Le ministre anglais soutenait que le schisme qui existait dans l'ordre de SaintJean, et le grand sacrifice que faisait l'Angleterre, en renonçant à Malte, rendaient nécessaires toutes les précautions possibles, pour empêcher que cette possession importante ne se trouvât sous l'influence éventuelle du gouvernement français. En laissant cette île sous la protection d'un gouverne ment fort et désintéressé dans la question, on écartait tout motif de jalousie. Il fut convenu qu'on attendrait, à ce sujet, la réponse du premier Consul.

La restitution de l'Égypte à la sublime Porte, et l'intégrité du Portugal furent consenties.

Les époques des évacuations respectives furent réciproquement adoptées, à l'exception de celle du royaume de Naples, et des États romains par les troupes françaises. On ne pouvait s'accorder sur ce dernier point, que lorsque le mode d'évacuation de Malte serait déterminé.

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L'article relatifau renvoi des prisonniers et aux avances faites pour leur entretien, donną lieu à M. Otto, de protester contre la clause proposée par lord Hawkesbury; savoir : que conformément aux préliminaires de 1783, les deux gouvernemens s'engageraient à rembourser respectivement les avances faites pour l'entretien des prisonniers de leur nation. Cet article et celui relatif aux arrangemens pour les pêcheurs, et à la franchise hautement réclamée par la France,

la France, furent ajournés pour être résolus au traité définitif.

Lord Hawkesbury, d'après les points convenus et l'avis du conseil sur ceux qui restaient en discussion, rédigea et remit à M. Otto un contre-projet qui fut adressé avec le procès-verbal de la conférence au ministre des relations extérieures de France. M. de Talleyrand répondit sur-le-champ, et chargea M. Otto de transmettre à lord Hawkesbury, et de faire insérer au protocole des conférences, les dernières observations du premier Consul sur le contre-projet. C'était l'ultimatum du gouvernement français : lo.

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ministre résumait les discussions sous le triple rapport de la Méditerranée, des Indes orientales et de l'Amérique : « On ne pouvait ») croire, disait-il, que dominant dans les » mers d'Asie , l'Angleterre voulût acquérir » la même prépondérance exclusive dans les » mers d'Amérique. Le premier Consul avait » déclaré qu'il ne s'arrêterait pas à une île » du second ordre, s'il n'y avait que cet ob» stacle qui retardât la fin des malheurs de » la guerre. Aujourd'hui ce n'est plus une » ile du second ordre

que

le » anglais demande, ce sont deux îles ; c'est » à la fois Tabago et la Trinité, cette colonie ») si importante par sa position, par ses ri» chesses , par ses rapports avec le continent » de l'Amérique méridionale; et cette im» mense acquisition ne lui suffit pas en» core : pour en étendre les avantages, il » veut que Demerary , Berbice, Essequibo » et les principaux débouchés du commerce » de l'Amérique méridionale, soient et de» meurent ouverts à ses vaisseaux ».

On pouvait aisément apercevoir, dans

gouvernement

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l'amertume et l'éclat de ces plaintes, la résolution prise de conclure la paix au prix des sacri. fices que les alliés de la France supporteraient seuls, et le soin de les convaincre, que rien n'avait été négligé pour les leuréviter; mais si le premier Consul cédait à regret à la nécessité sur les compensations, il se montrait plus difficile sur l'évacuation de Malte , qui le touchait plus directement; c'était le véritable objet de la lettre ou note officielle de M. de Talleyrand , et c'était aussi le noeud de l'affaire. Voici comment il argumentait pour rejeter la clause de l'occupation militaire de Malte, par la Russie.

Le souverain de Malte était l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Cet ordre, par son institution, était de temps immémorial sous la protection et la direction immédiate du Pape : si donc, il était vrai, que l'ordre dans son état actuel se trouvât livré à des dissensions dangereuses, ce serait à l'intervention et à l'influence du Saint-Siége qu'il faudrait recourir pour

les faire cesser. Lorsqu'il a été convenu que l'île de Malte serait res

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tituée à l'ordre sous la garantie d'une grande puissance, il n'a

ра

être entendu que cette puissance entretiendrait des troupes dans la forteresse de Malte , puisque cette ile est suffisamment reconnue pour être en état de se défendre, et que toute occupation matérielle , par une puissance étrangère serait attentatoire à la souveraineté de l'ordre.

<< Comment, ajoutait le ministre, peut-on » subordonner, 'en quelque façon, le réta» blissement de la paix entre la France et » l'Angleterre, à une condition qui se trou>> verait dépendre d'une tierce puissance!.... » S'il faut absolument une garantie, et que » celle de la Russie soit admise, cette ga» rantie ne doit entraîner aucune occupa»tion militaire et aucune autre protection, » que celle qui résultera du traité même; et » >> si en résultat il y avait encore quelques >> points à décider à l'égard de Malte, la » discussion devrait en être remise aux négoa) ciations pour le traité définitif ».

La dernière replique de lord Hawkesbury,

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