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évita de rien articuler sur la restitution de la Martinique: mais il admit l'arrangement relatif aux Indes comme la juste base des négociations, et déclara « que sa majesté » britannique était prête à entrer dans des » négociations ultérieures relativement à » l'île de Malte, et qu'elle désirait sérieu>> sement de concerter les moyens de faire >> pour cette île un arrangement qui la >> rendit indépendante de la Grande-Bre>> tagne et de la France ».

L'affaire mûrissait, la difficulté ne portait plus que sur l'Amérique, et là comme aux Indes, la France, après avoir vainement insisté sur la restitution de ses anciennes possessions et de celles de ses alliés, pouvait faire supporter à ceux-ci les sacrifices nécessaires. L'Angleterre ne consentait à se désister de la possession de la Martinique, présentée par le gouvernement français comme un obstacle insurmontable, qu'en offrant l'alternative suivante, « ou sa ma»jesté britannique conservera dans les Indes >> occidentales les îles de la Trinité et de

» Tabago; et dans ce cas, Demerary, Esse» quibo, Berbice seront des ports francs; » ou bien elle retiendra la possession de » Sainte-Lucie, Tabago, Demerary, Esse» quibo, Berbice.

Cette espèce d'ultimatum embarrassa le premier Consul: s'il abandonnait la Trinité, il causait à l'Espagne la perte la plus considérable qu'elle pût faire; l'entrepôt de son commerce, la clef de ses vastes états d'Amérique, et de la navigation de l'Archipel des Antilles, et du golfe du Mexique : si pour sauver la Trinité, il abandonnait à l'Angleterre les établissemens de la Guyane hollandaise, Demerary, Essequibo, Berbice, il accablait la Hollande dans les Deux-Indes, de tout le poids des sacrifices exigés pour la paix, et n'en portait pas moins un coup funeste à la puissance et au commerce des Espagnols, en laissant aux Anglais une si grande part au commerce du continent américain,

Trois points principaux demeuraient con venus; la cession de Ceylan, la neutralité de Malte, et le désistement de la Martini

que sur tous les autres, la discussion traînait. Le gouvernement français, pour échapper à l'alternative de blesser si sensiblement les intérêts de l'un ou de l'autre de ses alliés, offrit vainement l'abandon des îles de Tabago et de Curaçao. Le gouvernement anglais persista à exiger celle de la Trinité; et le premier Consul ayant enfin consenti à imposer ce sacrifice à l'Espagne, le rapprochement devint plus facile. Les notes officielles ne suffisant plus à la fréquence des communications, les plénipotentiaires convinrent de s'expliquer sur les points encore en litige, dans des conférences, et d'ouvrir un protocole. La première et la plus importante eut lieu le 7 septembre 1801; le procès-verbal de cette conférence est un monument historique, puisque les intérêts politiques et commerciaux des deux nations alors les plus puissantes sur terre et sur mer, et par-là même les intérêts du monde, y furent traités avec une entière indépendance, et, quoiqu'on en ait dit depuis, avec franchise et loyauté, de part et d'autre. L'analyse succinte de cette

pièce (que nos lecteurs trouveront rapportée à la suite de ce Volume), nous conduira naturellement à la conclusion de cette longue et épineuse négociation.

M. Otto, ouvrit la séance par la communication, qu'il avait ordre de faire à lord Hawkesbury, d'un projet de traité préliminaire; il fut adopté comme base, et discuté article par article.

Le ministre français, après avoir établi qu'il n'était pas au pouvoir de son gouvernement de disposer d'aucune colonie appartenant à ses alliés, voulait que, dans les articles relatifs aux restitutions et compensations, on se bornât à énumérer les conquêtes que le gouvernement britannique s'engageait à restituer, et qu'on omît celles qui, par le traité définitif éventuel, seraient censées devoir rester à la Grande-Bretagne, stipulant seulement, que la France ne s'opposerait pas aux arrangemens d'après lesquels sa majesté britannique pourrait obtenir du congrès futür, telle ou telle possession.

Le ministre anglais repoussa le raisonne

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ment et la proposition; il observa, que les engagemens de la France avec ses alliés, ne pouvaient lier le gouvernement britannique; que la simple omission des objets à conserver, donnerait au traité un sens équivoque que les plénipotentiaires alliés pourraient tourner à leur avantage. Le moyen présenté par M. Olto, de ne désigner nominativement que dans un article secret, les colonies quidevraient rester entre les mains des Anglais,

pas micuxaccueilli. Lord Hawkesbury, s'opposa nettement à toute espèce de réserve et de clandestinité : les débats continuèrent.

La restitution et la franchise du cap de Bonne - Espérance , furent consenties des

ne fut

deux parts,

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Le mode et l'époque de l'évacuation de Malte , furent le sujet des plus sérieuses difficultés. Le premier Consul ne se refusait pas à admettre la garantie de la Russie, mais il voulait ôter tout prétexte aux délais de l'évacuation; il désirait que l'ordre de SaintJean fût immédiatement remis en possession, et jugeait inutile de charger l'empereur

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