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» Tabago ; et dans ce cas, Demerary, Esse» quibo, Berbice seront des ports francs'; » ou bien elle retiendra la possession de » Sainte-Lucie, Tabago, Demerary , Esse» quibo, Berbice.

Cette espèce d’ultimatum embarrassa le prenier Consul: s'il abandonnait la Trinité, il causait à l'Espagne la perte la plus considérable qu'elle pût faire; l'entrepôt de son commerce, la clef de ses vastes états d'Amérique, et de la navigation de l'Archipel des Antilles, et du golfe du Mexique : si pour sauver la Trinité, il abandonnait à l'Angleterre les établissemens de la Guyane hollandaise, Demerary , Essequibo, Berbice, il accablait la Hollande dans les Deux-Indes, de tout le poids des sacrifices exigés pour la paix, et n'en portait pas moins un coup funeste à la puissance et au commerce des Espagnols, en laissant aux Anglais une si grande part au commerce du continent américain,

Trois points principaux demeuraient con: venus; la cession de Ceylan, la neutralité de Malte, et le désistement de la Martini

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que : sur tous les autres, la discussion traînait. Le gouvernement français, pour échapper à l'alternative de blesser si sensiblement les intérêts de l'un ou de l'autre de ses alliés, offrit vainement l'abandon des îles de Tabago et de Curaçao. Le gouvernement anglais persista à exiger celle de la Trinité; et le premier Consul ayant enfin consenti à imposer ce sacrificc à l'Espagne, le rapprochement devint plus facile. Les notes officielles ne suffisant plus à la fréquence des communications, les plénipotentiaires convinrent de s'expliquer sur les points encore en litige, dans des conférences, et d'ouvrir un protocole. La première et la plus importante eut lieu le 7 septembre 1801; le procès-verbal de cette conférence est un monument historique, puisque les intérêts politiques et commerciaux des deux nations alors les plus puissantes sur terre et sur mer, et par-là même les intérêts du monde, y furent traités avec une entière indépendance, et, quoiqu'on en ait dit depuis, avec franchise et loyauté, de part et d'autre. L'analyse succinte de celle

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pièce (que nos lecteurs trouveront rapportée à la suite de ce Volume), nous conduira naturellement à la conclusion de cette longue et épineuse négociation.

M. Otto, ouvrit la séance par la communication, qu'il avait ordre de faire à lord Hawkesbury, d'un projet de traité préliminaire; il fut adopté comine base, et discuté article par article.

Le ministre français, après avoir établi qu'il n'était pas au pouvoir de son gouvernement de disposer d'aucune colonie appartenant à ses alliés, voulait que, dans les articles relatifs aux restitutions et compensations, on se bornât à énumérer les conquêtes que le gouvernement britannique s'engageait à restituer, et qu'on omît celles qui, par le traité définitif éventuel, seraient censées devoir rester à la Grande-Bretagne, stipulant seulement, que la France ne s'opposerait pas aux arrangemens d'après lesquels sa majesté britannique pourrait obtenir du congrès futür, telle ou telle possession.

Le ministre anglais repoussa le raisonne

la question, la fixa par une note explicative et catégorique, dans laquelle il énonçait les conditions auxquelles il était prêt à signer les articles préliminaires de la paix. Cette note, remarquable pour sa clarté et sa concision, fut remise par M. Otto à lord Hawkesbury, le 23 juillet. En voici la substance: Dans la Méditerranée, l'Égypte restituée La république des Sept-Isles

à la Porte.

reconnue.

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Les ports de l'Adriatique et de la Méditerranée restitués au roi de Naples et au Pape. Mahon rendu à l'Espagne.

Malte restituée à l'Ordre, et ses fortifications rasées, si le roi d'Angleterre juge cette clause conforme à ses intérêts.

Aux Indes, l'Angleterre gardera Ceylan. -Les autres établissemens y compris le de Bonne-Espérance restitués aux alliés. En Amérique, tout sera restitué aux anciens possesseurs.

cap

Le Portugal sera conservé dans son intégrité.

La note était terminée par la déclaration solennelle « que la France ne renoncerait

» jamais à la restitution de la Martinique ». Cette île, disait-on, n'avait pas été conquise par les Anglais, mais déposée entre leurs mains par les habitans, à l'époque de l'effroyable révolution de Saint-Domingue, par un motif d'intérêt général, et seulement jusqu'à l'époque où la France aurait un gouvernement. Quoique les termes de la capitulation donnassent lieu de démentir cette assertion, le fait passait pour certain, malgré les formes dont cette transaction avait été révêtue.

Ces nouvelles propositions, ainsi divisées, ouvraient du moins à la discussion un champ plus étendu ; il était probable que la cessión de Ceylan, n'étant plus contestée, le ministère anglais consentirait à entrer en explication relativement à l'île de Malte, et ne soutiendrait pas la prétention de conserver dans la Méditerranée la même domination exclusive, qui lui était aban-· donnée dans les Indes orientales.

En effet, lord Hawkesbury, en répondant à la note explicative qu'il avait demandée,

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