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ques venaient d'être consenties par l'Empire. La nouvelle forme de la république de Hollande excluant le stathoudérat, élevait une forte barrière politique, une puissance auxiJiaire nécessairement soumise à l'influence de ses redoutables voisins. Les états du roi de Sardaigne, dont l'Angleterre avait garanti l'intégrité, avaient passé en entier sous la domination de la France : la réunion de la Savoie et du comté de Nice, complément si naturel de la frontière des Alpes, était le moindre avantage qu'elle put retenir de ce côté. La Lombardie érigée en république, et la couronne de Toscane décernée à un prince espagnol, n'étaient plus des change : mens éphémères; la maison d'Autriche les avait reconnus, elle en avait accepté les dé. dommagemens; elle avait scellé le tombeau de l'ancienne république de Venise. L'occupation militaire du royaume de Naples et des meilleurs ports de l'Adriatique, acheyait de mettre l'Italie inférieure dans la dépendance du

gouvernement français. Enfin, l'Égypte n'était point encore évacuée.

!

Les acquisitions de l'Angleterre n'étaient ni moins importantes, ni moins consolidées; elle avait détruit l'empire de Tippoo-Saïb, et subjugué les autres princes, qui se ralliaient au Mithridate des Indes orientales. Les riches colonies hollandaises et espagnoles dans cette partie du monde étaient, ainsi que les comptoirs français, tombées en son pouvoir. Celles des îles du Vent, restées sans défense ou sans aucune protection maritime, avaient eu le même sort : l'occupation du cap de Bonne-Espérance avait mis entre les mains des Anglais la clef du commerce des deux hémisphères, et celle de l'île de Malte, et des îles Baléares, assurait leur domination dans la Méditerranée.

Ces diverses conquêtes ne dépendaient plus des chances de la guerre. Le sort des armes pouvait décider encore de quelques points peu importans, en Égypte, en Portugal, dans la Baltique; mais dans la situation où se trouvait l'Europe, aucun événement militaire, aucune combinaison politique, ne pouvaient changer les intérêts respectifs des deux puis

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sances contractantes, et influer sur les conditions de la paix. Les intérêts des alliés ne pouvaient donc être que d'une importance très-secondaire pour l'une et l'autre puissance, et tout au plus servir de prétexte pour appuyer leurs prétentions respectives, et les demandes de rétrocessions. L'Angleterre, si l'on en excepte la garantie qu'elle avait donnée au roi de Sardaigne, et que la nouvelle situation de l'Italie rendait illusoire, n'avait, à l'égard de ses autres alliés, que des engagemens faciles à remplir; car la restitution de l'Égypte à la Porte-Ottomane, n'était plus douteuse, et la maison d'Orange, ne conservant plus aucune espérance de faire valoir ses anciens droits sur le gouvernement des Provinces-Unies, ne pouvait prétendre qu'au dédommagement de la perte de ses domaines. La tâche de la France était plus difficile; elle ne pouvait satisfaire ses alliés, l'Espagne et la Hollande, qu'en leur faisant restituer les précieuses possessions que les Anglais leur avaient enlevées dans les Deux-Indes, et ces restitutions ne pouvaient être com

parvint à obtenir des modifications au contre-projet d'armistice naval, présenté par lord Grenville. Ces concessions auraient pu satisfaire le premier Consul, si, trop certain de porter à l'Autriche des coups plus profonds, il n'eût déjà rengagé la querelle et dénoncé l'armistice en Allemagne et en Italie. On a vu comment de nouveaux triomphes justifièrent sa politique et contraignirent la cour de Vienne à séparer enfin sa cause de celle de l'Angleterre.

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La paix de Lunéville mit hors de doute la nouvelle existence politique de la France. Cette mémorable transaction qui, dictée par la force, ne put fonder la confiance, établit cependant une croyance générale au nouvel ordre de choses, c'est-à-dire, que toutes les puissances continentales regardèrent la paix de Lunéville comme le dénoûment de la révolution française, et renoncèrent à mettre en question ses résultats civils et politiques. L'Angleterre elle-même ne put résister à l'entraînement de l'opinion.

Nos lecteurs savent que la démission de

M. Pitt, de M. Dundas et de lord Grenville, fut le premier signal non d'un changement de principes, mais d'un changement de système, par rapport à la France. Quelques semaines après la signature du traité de Lunéville, lord Hawkesbury, qui avait remplacé lord Grenville dans la charge de premier secrétaire d'état, saisit une occasion de faire connaître à M. Otto, les dispositions du nouveau ministère, en révoquant les ordres qui avaient été donnés contre les pêcheurs, par le ministère précédent. Cette satisfaction provoquée par une note officielle qui jusques alors était restée sans réponse, retint l'agent français qui avait reçu l'ordre de quitter l'Angleterre, amena des explications, et peu de jours après la note sui

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vante.

« Le soussigné a reçu l'ordre du roi, de >> communiquer au gouvernement français » les dispositions de sa majesté, d'entamer >> immédiatement des négociations pour le >> rétablissement de la paix, et de déclarer, » que sa majesté est prête à envoyer à Paris,

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