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roi de Danemark, au nom du général Peymann; sir Arthur Wellesley, alors généralmajor, devenu depuis si célèbre sous un autre nom, sir Home Popham, capitaine de vaisseau, et le lieutenant-colonel George Murray, au nom de l'amiral Gambier et de lord Cathcart, aux conditions suivantes :

Après la conclusion et la ratification de la présente capitulation, les troupes de S. M. Britannique occuperont la citadelle. Art. 1.

Une garde des troupes de S. M. Britannique occupera aussi le chantier. Art. 2.

Les vaisseaux et bâtimens de toute espèce, ainsi que tous les objets et inventaires de marine, appartenant à S. M. Danoise, seront remis à la garde des personnes désignées par le commandant en chef des troupes de S. M. Britannique. Ces personnes prendront sans délai possession des chantiers et de tous les magasins et bâtimens qui en dépendent. Art. 3.

Il sera accordé aux bâtimens de transport et de provision, au service de S. M. Britannique, de venir dans le port aussi souvent que le besoin l'exigera, pour réembarquer les objets et les troupes qu'ils ont amenées en Séelande. Art. 4.

Dès que les vaisseaux seront hors du chantier, ou dans six semaines à dater du jour de cette capitulation, ou plus tôt, si faire se peut, les troupes de S. M. Britannique remettront aux troupes de S. M. Danoise la citadelle dans le même état où elle se trouvera lors de l'occupa

tion. Les troupes de S. M. Britannique évacueront l'île de Séelande dans le délai susdit, ou plus tôt, si faire se peut. Art. 5.

A partir du jour de cette capitulation, les hostilités cesseront dans toute la Séelande. Art, 6.

Aucun individu, quel qu'il soit, ne sera inquiété. Toutes les propriétés, soit publiques, soit particulières, seront respectées sont exceptés les vaisseaux et bâtimens, susmentionnés, appartenant à S. M. Danoise, ainsi que les objets de marine qui en dépendent: les employés civils et militaires, au service de S. M. Danoise, resteront dans l'exercice de leurs fonctions, dans toute la Séelande. On emploiera tous les moyens qui pourront contribuer à la concorde et à la bonne intelligence entre les deux nations. Art. 7.

Tous les prisonniers, faits de part et d'autre, seront rendus sans condition; et les officiers prisonniers sur parole en seront dégagés, Art. 8.

Toutes les propriétés angloises qui auroient été séquestrées par suite des hostilités, seront rendues aux propriétaires. Art. 9.

Cette capitulation sera ratifiée par les commandans en chef, et les ratifications seront échangées aujourd'hui avant midi. Art, 10.

C'est ainsi que la marine danoise, composée de 18 vaisseaux de ligne, 15 frégates, 6 brigs 11 chaloupes canonnières à 2 canons, et 14 à un canon, tomba au pouvoir des Anglois. Le

prince royal avoit envoyé au genéral Peymann l'ordre de détruire la flotte plutôt que de la livrer. L'officier, porteur de cet ordre, fut pris à l'instant où il alloit entrer dans Copenhague. On accuse les Anglois d'avoir donné un sens fort étendu aux mots: objets de marine ou munitions navales (naval stores), et d'avoir détruit tous les ustensiles et les machines des chantiers qu'ils ne pouvoient pas emporter 1.

L'événement de Copenhague fit une si vive sensation en Europe, que le cabinet de Londres crut devoir se justifier des reproches qu'on lui adressoit de toute part. Il publia, le 25 septembre 1807, une déclaration dont nous allons insérer ici quelques passages, qui peuvent jeter du jour sur l'histoire de cette époque. Les voici :

S. M. avoit été informée de la manière la plus positive de la résolution où étoit le chef actuel de la

'Les journaux du nord de l'Allemagne (car nous ne citerons par ceux de la France) étoient remplis, dans le temps, de reproches relativement à la manière dont les Anglois exécutèrent la capitulation. Les journaux anglois, au contraire, ont prétendu qu'on avoit laissé aux Danois une grande quantité d'objets qui servirent, immédiatement après la retraite de la flotte angloise, à équiper des armemens qui causèrent un tort sensible au commerce britannique. Nous devons encore ajouter que, dans les débats qui eurent lieu au parlement britannique, au mois de janvier 1808, lord Galloway dit positivement qu'on avoit acquis la preuve qu'une grande quantité des munitions navales trouvées dans l'arsenal de Copenhague appartenoit au gouvernement françois.

France, d'occuper, avec une force militaire, le territoire du Holstein, à l'effet de fermer à la GrandeBretagne les canaux ordinaires de ses communications avec le continent; d'engager ou de forcer la cour de Danemark à fermer également le passage du Sund au commerce et à la navigation de l'Angleterre, et de s'assurer ainsi de la marine danoise pour opérer des débarquemens sur le territoire britannique.

Persuadée de l'authenticité des sources dans lesquelles cette nouvelle avoit été puisée, S. M. la voyoit confirmer de plus en plus par les déclarations notoires et réitérées de l'ennemi, par l'occupation récente des villes et des territoires des autres états neutres, ainsi que par les préparatifs faits pour rassembler des forces hostiles sur les frontières du territoire continental de S..M. Danoise. S. M., malgré la certitude de ces informations, se seroit abstenue volontiers d'agir en conséquence, jusqu'à ce que le projet de l'ennemi, découvert aux yeux du monde entier, rendit universellement manifeste la nécessité d'avoir recours

aux armes.

S. M. n'y a point eu recours aussi long-temps que l'imminence des dangers a pu être révoquée en doute, ou que l'on a conservé l'espoir que le Danemark auroit les moyens ou la volonté de résister› mais elle ne pouvoit oublier que, lorsqu'à la fin de la dernière guerre, la cour de Danemark prit part à une confédération hostile contre la Grande-Bretagne, les motifs énoncés par cette cour pour justifier la rupture impardonnable d'une neutralité que S. M. n'avoit cessé de respecter, étoient fondés sur l'impossibilité de s'opposer à l'action d'une influence

étrangère, et de braver les menaces d'une puissance formidable et voisine. Ce degré d'influence qui fixa les résolutions du Danemark au mépris des engagemens positifs et solennels qu'il avoit contractés seulement depuis six mois, S. M. ne pouvoit s'empêcher de le comparer au nouveau degré d'action que la France pouvoit donner au même sytème d'épouvante, après avoir soumis des royaumes et rassemblé sous ses drapeaux la population de plusieurs nations.

Si le péril étoit certain, il n'étoit pas moins imminent. Déjà l'armée destinée à l'invasion du Holstein se rassembloit sur le territoire neutre de Hambourg; et le Holstein une fois occupé, l'île de Séelande étoit à la merci de la France, et la marine danoise à sa disposition.

Une escadre angloise auroit pu, à la vérité, pénétrer dans la Baltique, et arrêter pour un temps les mouvemens des vaisseaux danois; mais la saison auroit bientôt rendu cette précaution inutile : l'escadre de S. M., forcée de se retirer, auroit laissé les François accumuler avec une parfaite sécurité des moyens d'attaque contre les domaines de S. M.

S. M., forcée par ces circonstances, de pourvoir à sa sûreté, demanda le seul gage qui pût la lui garantir, c'est-à-dire la possession momentanée de cette flotte, qui engageoit la France à presser le Danemark de déclarer la guerre à la Grande-Bretagne. En faisant cette demande, S. M. offroit toutes les conditions qui pouvoient faire sentir à la cour de Danemarck combien un pareil arrangement étoit d'accord avec ses intérêts. C'étoit au Danemark à dire lui-même les conditions qu'il pouvoit désirer.

Si le Danemark eût craint que la France ne regardât cet arrangement comme un acte de conni

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