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dans le fleuve dont l'embouchure étoit obstruée par des vaisseaux submergés, et protégée par des batteries. En conséquence, les troupes de terre se rembarquèrent, sans être molestées dans leur retraite.

Dans le Canada, le général anglois Drummond attaqua, le 15 août, le fort Erié, occupé par les Américains. Il fut repoussé avec une perte de près de 1,000 hommes ; cependant les Américains abandonnèrent ce fort, le 5 novembre, après l'avoir détruit.

Nous avons vu1 comment des commissaires, nommés par suite de la convention du 19 novembre 1794, avoient déterminé les limites entre l'état américain de Main et le pays appelé par les Anglois Nouveau-Brunswick. Ces der niers voulurent profiter de la guerre qui avoit éclaté, pour détacher du district de Main la partie située entre les rivières Sainte-Croix et Penobscot. Le contre-amiral Griffith et le lieutenant-général sir J. C. Sherbrooke partirent, au mois d'août 1814, de Halifax dans la NouvelleÉcosse, pour faire la conquête de ce district. Ils prirent le fort de Castine, les villes de Hamden et Bangor, et firent occuper le fort de Machias. Ils déclarèrent, par une proclamation, qu'ils avoient pris possession de ce district le roi d'Angleterre, et y pour établirent un gouvernement provisoire.

1 Vol. V, p. 194.

er

Sir George Prévost, gouverneur - général du Canada, réunit 15,000 hommes, parmi lesquels se trouvoient les soldats de Wellington, venus de Bordeaux, et entra, le 1. sept., dans l'état de New-Yorck. Sa première opération fut dirigée contre Plattsbourg, place fortifiée sur le lac Champlain. Cette opération devoit être soutenue par une flottille angloise que commandoit le capitaine Downie, mais qui, le 11 septembre, fut détruite par le commodore M'Donough, ayant sous ses ordres la flottille américaine. Après cet échec et la résistance que Prévost avoit éprouvée par terre, il fut obligé de renoncer à son expédition. Les rapports américains disent qu'elle lui avoit coûté 3,000 hommes.

*

par

1815.

L'année 1814 se termina par une expédition Campagno de des Anglois contre la Louisiane. La flotte de l'amiral sir Alex. Cochrane débarqua, le 23 décembre, dans les environs de la Nouvelle-Orléans, une armée commandée d'abord par le général-major Keane, mais, depuis le 25, le général-major sir Edouard Pakenham. Le 8 janvier 1815, il y eut un combat dans lequel Pakenham fut tué; les généraux Keane et Gibbs, qui successivement avoient pris le commandement, furent blessés. Le major-général Lambert, qui s'en chargea ensuite, rétablit le désordre de l'armée; mais, renonçant à s'emparer de la Nouvelle-Orléans, il rembar

qua ses troupes. Cette journée coûta aux Anglois 2,000 hommes.

La dernière opération de la guerre fut la prise du fort Mobile dans la Floride occidentale. L'amiral Cochrane et le général Lambert s'en emparèrent le 11 février. Lorsque ces événemens se passèrent, la paix avoit été signée entre les parties belligérantes.

Négociations. Dès le 25 mai 1813, le président des ÉtatsUnis annonça au congrès qu'en conséquence de l'offre faite par l'empereur de Russie, d'interposer sa médiation entre la république et la Grande-Bretagne, trois citoyens distingués avoient été nommés pour traiter de la paix, dans la supposition que le cabinet de Londres accepteroit la médiation d'Alexandre, et que ces mêmes plénipotentiaires étoient chargés de conclure un traité de commerce avec la Russie. La Grande-Bretagne déclina la médiation de la Russie; mais elle déclara qu'elle étoit prête à traiter directement avec les commissaires américains, et, d'accord avec ces commissaires qui étoient arrivés à Gothembourg, lord Castlereagh proposa que le congrès fût tenu à Londres, offrant cependant d'envoyer des plénipotentiaires à Gothembourg, si le gouvernement des États-Unis le préféroit. Le 7 janvier 1814, le président communiqua au congrès la correspondance qui avoit eu lieu à cet égard, et annonça qu'il avoit préféré Gothembourg.

Cette détermination fut ensuite changée, et on convint de s'assembler à Gand. Lord Gambier, amiral, Henry Goulburn, sous-secrétaire-d'état, et William Adams, plénipotentiaires nommés par le prince-régent, s'y rendirent le 6 août; ils y trouvèrent les plénipotentiaires américains, John Quincey Adams, James A. Bayard, Henry Clay, Jonathan Russell, et Albert Gallatin.

La première proposition des ministres anglois, et celle qu'ils regardoient comme la base de la future pacification, portoit que les Indiens seroient compris dans le traité; que les frontières de leur territoire seroient fixées, et son intégrité garantie par un engagement mutuel de n'en rien acquérir à titre d'achat qu autrement. Ils déclarèrent ensuite qu'ils regardoient les lacs, depuis l'Ontario jusqu'au lac Supérieur, les deux inclusivement, comme la limite naturelle des possessions angloises en Amérique ; et que, comme la puissance la plus foible étoit le moins capable d'agir offensivement, et au contraire le plus exposée à une attaque, la Grande-Bretagne regardoit l'oceupation militaire de ces lacs comme nécessaire à la sûreté de ses possessions; que néanmoins ce gouvernement ne désirant pas étendre sa domination sur la partie méridionale des lacs, proposoit de ne rien changer aux limites déterminées, laissant la navigation commerciale sur les lacs libre aux deux parties,

pourvu que le gouvernement des États-Unis s'engageât à n'avoir aucune fortification sur les bords et à une distance dont on conviendroit, et à ne faire entrer aucun vaisseau armé dans les lacs et les rivières qui s'y déchargent.

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Ces propositions tendoient à changer, sous deux rapports, la ligne de démarcation établie par la paix de Paris de 1783: car, 1.o cette ligne passoit au milieu des lacs, tandis que les commissaires anglois proposoient maintenant de la tirer le long des bords méridionaux des mêmes lacs; ce changement étoit fort important, puisqu'en excluant les Américains des lacs, il leur rendoit dorénavant impossible toute invasion dans le Canada, tandis que la Pensilvanie et la province de New-York resteroient exposées aux attaques des Anglois; 2. la ligne établie par la paix de Paris ne finissoit pas au lac Supérieur, auquel on proposoit maintenant de la terminer; du lac Supérieur elle alloit au Long-lac et au lac des Bois. En prenant pour limite les bords des lacs jusqu'au Supérieur inclusivement, les possessions angloises se rapprochoient du Mississippi, du côté où la rivière Sainte Croix y tombe. Il falloit donc tirer une ligne du lac au fleuve; les commissaires anglois prévinrent qu'ils exigeroient la libre navigation sur ce fleuve. On voit que la première proposition de ces plénipotentiaires cachoit, sous des termes fort simples, des vues politiques profondes.

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