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et qui annonça que le blocus des ports amériricains, qui jusqu'alors ne s'étendoit que des limites méridionales des Etats-Unis jusqu'au golfe de Long-Island et au port de New-York, comprendroit dorénavant toutes les côtes septentrionales de la république. La raison alléguée étoit le grand nombre de vaisseaux de guerre que les Américains équipoient dans les ports qui avoient été laissés ouverts.

1814.

Les flottes britanniques ne se contentèrent Campagne de pas de bloquer seulement les ports américains: elles inquiétèrent fréquemment les côtes par des menaces de descentes. Norfolk d'un côté, et Baltimore de l'autre, furent principalement menacés. Le 4 mai 1814, les Anglois dirigèrent une attaque sur la dernière ville, et y brûlèrent beaucoup de magasius. Ils effectuèrent en Virginie une descente qui fit craindre pour le sort des plantations. Au mois de juillet, une escadre angloise remonta le Potowmac, et débarqua des troupes à Warpenberg et Annapolis. On accuse les Anglois d'avoir excité les Nègres à la révolte, comme ils avoient armé les indigènes contre les Américains.

Ceux-ci préparoient un armement considérable sur le lac Ontario, et y équipoient un grand vaisseau qui devoit porter 64 canons. Pour le détruire, le général Drummond, assisté de la flottille du commodore sir James Yeo, dirigea, au commencement de mai, une attaque contre le fort américain Oswego, qui fut pris

et détruit avec tous les magasins et effets navals que les Américains avoient réunis sur ce point.

Un corps américain de 6,000 hommes, commandé par le général-major Brown, passa la rivière de Niagara le 3 juillet, et entra en Canada; le 5, il livra, près de Chippawa, un combat sanglant au général anglois Riall qui y perdit beaucoup de monde. Il se retira sur le fort Niagara, et les Américains occupèrent Chippawa. Les forces britanniques en Canada furent augmentées, à cette époque, par l'arrivée de vieilles troupes qui, ayant servi sous Wellington en Espagne, avoient été embarquées à Bordeaux. Le général Drummond joignit Riall avec un renfort, et livra, le 25 juillet, au général Brown un combat où l'on se battit avec une telle fureur, que des artilleurs anglois furent attaqués à la baïonnette pendant qu'ils chargeoient leurs pièces. La lutte dura depuis six heures du soir jusqu'après minuit; à la fin, les Américains furent obligés de se retirer au-delà de Chippawa, jusqu'au fort Erié.

Ce fut au mois d'août que le vice - amiral sir Alex. Cochrane et le général Robert Ross exécutèrent un coup qui prouve, de la part du gouvernement des États-Unis, une imprévoyance et une incurie inconcevables. Étant entré dans le Chesapeak, l'amiral apprit que le commodore américain Barney, avec la flottille de Baltimore, s'étoit mis à l'abri à l'em

bouchure du Patuxent, qui se jette dans le Potowmac. Cochrane résolut de remonter la rivière pour attaquer la flottille américaine: par cette manœuvre, il couvrit son principal projet qui étoit dirigé contre la ville de Washington, capitale des États-Unis, également située sur le Potowmac. Deux routes conduisent à Washington, l'une du port de Tobacco sur le Potowmac, l'autre de Benédict sur le Patuxent : les deux sont à une distance à peu près égale de la ville. L'amiral envoya le capitaine Gordon, avec une partie de sa flotte, bombarder le fort Washington, situé à 12 milles au-dessous de la ville; et, pour faire une diversion, un vaisseau de guerre et quelques petits bâtimens, remontèrent le Chesapeak au-dessus de Baltimore. L'armée de débarquement mit pied à terre, les 19 et 20 août, à Bénédict; le général Ross marcha avec elle, le 21, sur Nottingham, et, le 22, à UpperMarlborough: l'amiral plaça ses matelots dans des canots, et remonta le Patuxent, de manière qu'il longeoit l'armée. Quand on arriva à la station du commodore Barney, cet officier, sans attendre l'attaque, mit le feu à ses vaisseaux, au nombre de 17, dont un seul échappa à la destruction pour tomber dans les mains des Anglois. Quoique le général Ross n'eût que 6,000 hommes, cependant la lâcheté que les troupes américaines avoient montrée et la proximité du chef-lieu de la république le

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décidèrent à marcher contre cette ville. Le 24, les Anglois arrivèrent à Bladensbourg, village situé sur la rive gauche du bras oriental du Potowmac, à deux lieues de Washington. La ville de l'Union étoit protégée par un corps de 8,000 Américains, commandé par le général Winder et placé sur la rive droite du Potowmac, dans une position couverte par des hauteurs. Mais, à la première attaque, ce corps prit la fuite en abandonnant tous ses canons. La précipitation des fuyards fut si grande, que les Anglois ne purent faire que peu de prisonniers, parmi lesquels se trouvoit le commodore Barney qui avoit été blessé. Ils entrèrent, le même jour, 24 août, à 8 heures du soir, dans la magnifique capitale. Ils n'eurent rien de plus pressé que de la détruire; en peu d'heures, le Capitole, siége du sénat et de la chambre des représentans, le palais du président, qui, pour sa personne, n'échappa qu'avec peine, la trésorerie, le palais de la guerre, l'arsenal, les chantiers, et le grand pont sur le Potowmac, furent la proie des flammes. Ayant ainsi rempli l'objet de l'expédition, les Anglois repartirent la même nuit, après avoir détruit toutes les propriétés publiques qu'ils ne purènt emporter. Les Américains ne les inquiétèrent pas dans leur retraite, et ils se rembarquèrent le 29 avec 206 canons enlevés de Washington. Ainsi fut consommée une expédition qui fait peu d'honneur au caractère de ceux qui l'ont

conçue et ordonnée. Les services que le cabinet britannique venoit de rendre à l'Europe entière firent juger avec indulgence la conduite qu'il tint en Amérique; la postérité, en séparant deux événemens qui n'ont aucune liaison entre eux, sera plus juste et plus sévère.

Après avoir détruit le fort Washington, le capitaine Gordon remonta le Potowmak jusqu'à Alexandrie qui capitula le 29 août. Toutes les propriétés publiques furent livrées aux Anglois et détruites, autant que le temps le permettoit; on emmena en triomphe 21 vaisseaux.

La saison avancée ne permettant pas à la flotte de l'amiral Cochrane de sortir du Chesapeak pour continuer ses opérations, il convint avec le général Ross qu'on tenteroit une attaque sur l'importante ville de Baltimore. Le 11 septembre, la flotte jeta les ancres à l'embouchure du Patapsco, sur la rive septentrionale duquel Baltimore est situé. Les troupes de terre débarquèrent, le 12, à une distance de 4 lieues de la ville. Dans une rencontre qu'elles eurent avec quelques troupes légères, le général Ross fut tué. Le colonel Brook prit le commandement du corps anglois. A une lieue et demie de Baltimore, il rencontra un corps américain de 6,000 hommes qu'il dispersa: il s'approcha, le 13, de la ville qui étoit entourée de fortifications défendues par 15,000 hommes. Brook alloit les attaquer, lorsqu'il fut averti par l'amiral qu'il ne pouvoit entrer

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