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à la Grande-Bretagne, quoiqu'il eût connoissance du rapport du ministre des affaires étrangères de France, du 12 mars 1812, qui proclamoit de nouveau les décrets de Berlin et de Milan, comme lois fondamentales de l'empire françois, que la paix d'Utrecht avoit imposées à toutes les puissances de l'Europe.

Venant ensuite aux négociations qui avoient eu lieu entre MM. Warren et Monroë, la déclaration n'exclut pas absolument la question relative au droit de presser des matelots, du nombre de celles qui pouvoient faire la matière d'une négociation; elle annonce que la GrandeBretagne ne prétend pas s'arroger exclusivement ce droit, mais qu'elle est disposée à reconnoître celui des États-Unis d'enlever des matelots américains des vaisseaux anglois. Toutefois elle ne renoncera jamais au droit de souveraineté qui lui appartient sur tout sujet de l'Angleterre, et qui n'a d'autres bornes que l'existence de ce sujet, sans pouvoir être annullé par des naturalisations ou par le don de quelque cité étrangère.

Après avoir récapitulé tous les griefs allégués par le gouvernement américain, la déclaration finit par cette tirade: « Tels sont les prétextes de la guerre que les États-Unis ont déclarée à l'Angleterre; mais la véritable source de cette contestation se trouve dans l'esprit qui malheureusement dirige depuis long-temps les assemblées du sénat des États-Unis, dans là

partialité remarquable avec laquelle ces assemblées masquent et appuient la tyrannie et les insultes de la France; dans leurs efforts systématiques d'exciter le peuple qu'elles gouvernent, contre les mesures défensives de la GrandeBretagne, et dans leur indigne défection de la cause des autres neutres. Et quelle fut donc la conduite de la France envers les États-Unis, qui engagea ceux-ci à la soutenir si vivement? La violation la plus dédaigneuse du traité de commerce conclu, en 1800, entre la France et les États-Unis; la perfide saisie dans tous les ports soumis aux armes françoises, de tous les vaisseaux américains et de leurs cargaisons; les principes tyranniques des décrets de Berlin et de Milan, et la confiscation prononcée en vertu du décret de Rambouillet, qu'on avoit antidaté et celé pour le rendre d'autant plus efficace; les lois françoises sur le commerce, qui anéantissent tout commerce entre la France et les États-Unis; l'incendie de leurs vaisseaux de commerce en mer, long-temps après la prétendue révocation des décrets françois. Tous ces actes de violence ne provoquent, de la part des États-Unis, que des plaintes qui se termi-nent par des protestations d'attachement ou de soumission, ou qui sont accompagnées d'insinuations propres à mettre la France en état de donner à ses usurpations des formes légales, en les changeant en ordonnances municipales. Les sentimens du gouvernement des Etats-Unis,

Campagne de 1813.

cette obéissance parfaite pour le régulateur de la France, les sentimens hostiles envers la Grande-Bretagne, se découvrent presque dans toutes les pages de la correspondance officielle, entre les gouvernemens américain et françois. Le prince-régent proteste contre une telle conduite, comme la véritable cause de la guerre actuelle, pendant qu'il lutte contre la France, et défend non seulement les libertés de la Grande-Bretagne, mais aussi la liberté du monde entier. >>

Le 2 décembre 1812, James Maddison ayant été réélu président des États-Unis pour quatre ans, toute espérance de voir rétablir la paix entre les deux états disparut. On se fit de nouveau la guerre avec acharnement. Comme en 1812 et 1813 les Américains eurent quelques succès par mer, et firent beaucoup de butin sur cet élément, tandis que, par terre, l'inexpérience de leurs généraux et le manque de discipline de leurs troupes les empêchèrent de remporter des avantages proportionnés à la supériorité de leurs forces. Les troupes américaines, destinées à conquérir le Canada, se montoient à 42,000 hommes. Le général Winchester, qui commandoit l'avant-garde sur les frontières du Haut-Canada, s'empara, au commencement de janvier, de Frenchtown; mais il s'y laissa surprendre, le 22 janvier, par le colonel Proctor, et fut obligé de se rendre avec 500 hommes qui lui restoient. Cet échec fut en partie réparé par un coup de

main que le général américain Dearborn exécuta, le 26 avril, en se rendant maître d'Yorck, capitale du Haut-Canada, située sur la rive septentrionale du lac Ontario, et renfermant des magasins considérables. Les lacs qui séparent le territoire des Etats-Unis du Canada, devinrent dès-lors le principal théâtre de la guerre.

Un parti américain ayant pris poste au pied des Rapides du Miami qui se jette dans le lac Érié, le colonel Proctor, à la tête de 900 Anglois et 1200 Indiens, l'attaqua le 1."mai; mais il fut luimême attaqué sur ses derrières par 1300 Américains, auxquels le général Clay avoit fait descendre la rivière. Le combat fut sanglant. Les Américains perdirent plus de 1000 hommes en tués ou blessés; néanmoins Proctor, abandonné, après le combat, par les Indiens, fut obligé de se retirer. Le général Dearborn, à la tête de 10,000 hommes, s'embarqua sur le lac Ontario, et attaqua, le 27 mai, le fort George, dont il s'empara ; il poussa ensuite plus loin, et prit Queenstown et le fort Érié. Plusieurs actions qui eurent lieu pendant l'été furent trop peu décisives pour qu'il soit nécessaire de les rapporter ici. La flottille angloise sur le lac Ontario, commandée par sir James Yeo, tint en respect celle des Américains, qui étoit sous les ordres du commodore Chauncey. Un combat que ces deux officiers se livrèrent le 28 septembre ne fut pas décisif. Les Américains furent plus heureux sur le lac Erié. Leur commodore

Révocation des actes américains.

Perry détruisit, le 10 septembre, la flottille angloise commandée par le capitaine Barclay. Par suite de ce désastre, les Anglois abandonnèrent le territoire de Michigan, excepté Michilimaknak, et évacuèrent tous leurs ports dans le Haut-Canada au-delà de la grande rivière. En effectuant cette retraite, le général détruisit les fortifications d'Amherstburg et Détroit. Vers la fin de l'année, sir George Prévost rassembla toutes les forces angloises pour chasser les Américains de leurs positions du Canada; il y réussit à la suite de différentes actions les Anglois s'emparèrent même, le 18 décembre, du fort Niagara, qui leur ouvrit l'entrée du territoire des Etats-Unis.

Un message que le président adressa au congrès, le 31 mars 1814, proposa d'autoriser l'exportation des Etats-Unis sur navires américains ou appartenant à des sujets des puissances amies, et de rapporter les lois prohibitives de marchandises n'étant pas la propriété des ennemis. Le président fit cette démarche à cause du mécontentement qui régnoit dans ceux des états qui s'adonnent principalement au com merce, et à cause de la diminution que les finances de la république avoient éprouvée par suite des actes précédens. Immédiatement après, les actes d'embargo et de non importation furent annullés. La joie que cet événement causa fut un peu diminuée par une proclamation que l'amiral Cochrane publia à la Bermude le 25 avril,

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