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parages. Le commodore Rogers, avec une escadre américaine, parcourut les mers et enleva aux Anglois des vaisseaux richement chargés. En général, les Américains s'emparèrent, dans cette première campagne, de 218 bâtimens portant 574 canons et 5,106 hommes d'équipage.

Par terre, les Américains furent moins heureux. Ils firent deux tentatives infructueuses pour entrer dans le Canada. Le général Hull, qui commandoit la première expédition, composée de 2,300 hommes, entra le 11 juillet dans le Haut-Canada, du côté du fort Détroit, et dirigea sa marche sur Sandwich. Il publia une proclamation, dans laquelle il menaça d'une guerre d'extermination, dans le cas où les Anglois emploieroient contre lui les Indiens. Déjà les Indiens avoient commencé les hostilités, et un détachement d'Anglois et d'Indiens réunis avoit pris, le 17 juillet, le fort de Michilimakinack. Hull dirigea sa marche sur le fort Malden ou Amherstburg; mais le général-major Brook ayant, le 12 août, jeté un renfort dans Amherstburg, Hull'se retira au fort Détroit. Brook l'y attaqua avec 700 Anglois et 600 Indiens, et, le 16, Hull rendit le fort par capitulation avec 2,500 hommes et 33 canons.

La seconde expédition, de 1,400 hommes, fut commandée par le général Wadsworth, et dirigée contre Queenstown sur la rivière de Niagara. Le général Brook, qui avoit marché contre lui, ayant été tué, le général Scheaffe,

qui lui succéda dans le commandement, força Wadsworth à capituler avec 900 hommes qui lui restoient.

Londres.

Cependant le président Maddison fit au gou- Négociation de vernement anglois, immédiatement après le commencement des hostilités, des propositions de paix, dont les bases étoient la révocation des ordres du conseil et des blocus contraires aux usages, la mise en liberté des matelots. américains se trouvant sur des vaisseaux anglois, et la renonciation au droit d'en presser dorénavant à bord de bâtimens américains, excepté cependant les matelots d'une nation se trouvant à bord des bâtimens d'une autre. Il paroît que par cette phrase on a voulu reconnoître le droit de presser, pourvu qu'il fût réciproque, et qu'il ne s'étendît, de la part de chaque gouvernement, que sur de véritables sujets. Nous avons vu que les ordres du conseil avoient été révoqués, et qu'ainsi le principal motif de la guerre n'existoit plus. Quant aux autres conditions demandées par le président, ce sont les mêmes que celles qui avoient été exigées depuis cinq ans; on ne voit donc pas ce qui peut avoir fait penser à M. Maddison que, renouvelées à cette époque, elles pourroient recevoir un accueil plus favorable. S'est-on fait illusion en Amérique sur l'effet que devoit produire la déclaration de guerre? On sait que cet événement fut loin d'être désagréable aux ministres de la Grande

Bretagne et à la nation angloise, qui n'y vit qu'un moyen de châtier d'anciens sujets et de réprimer l'orgueil du parti dominant dans la république.

La proposition faite par M. Russel, ministre des États-Unis à Londres, fut rejetée sans discussion. Il en fut de même d'une seconde dé→ marche que ce ministre fit avant son départ pour l'Amérique. Il demanda la conclusion d'une convention ayant pour objet d'arrêter les hostilités; pendant l'armistice, on nommeroit de part et d'autre des commissaires chargés de négocier et de conclure un arrangement par lequel il seroit statué que les matelots d'une des puissances ne pourroient pas être enlevés pour le service de l'autre, et par lequel on établiroit un nouveau système de commerce et aplaniroit toutes les difficultés qui s'étoient élevées entre les deux nations. « Je suis chargé, dit M. Russel dans sa note, d'arrêter, avec le gouvernement de S. M. Britannique, une convention claire et positive; il n'est pas indispensable qu'elle soit bien formelle relativement à la presse des matelots, pourvu qu'elle stipule la mise en liberté des citoyens américains actuellement pressés, et tout ce qui concerne le blocus futur, la révocation des ordres du conseil ayant été confirmée. »>

Lord Castlereagh rejeta cette proposition par un motif dont la justice saute aux yeux: c'est qu'une pareille convention devoit être précédée

de la discussion des points litigieux. En effet, on ne voit pas sur quoi se fondoit l'espoir d'aplanir, pendant un armistice, des difficultés sur lesquelles on n'avoit pu s'entendre avant la déclaration de la guerre. Après cette réponse de lord Castlereagh, M. Russel demanda, le 1er septembre 1812, ses passe-ports, et partit pour Washington, et M. Foster quitta l'Amérique.

l'amiral Warcen.

Cependant le gouvernement britannique fit, Négociation de de son côté, des propositions aux Américains. L'amiral John Borlaso Warren en fut l'organe. Par une lettre datée de Hallifax, dans la Nouvelle-Écosse, le 30 septembre 1812, et adressée à M. Monroe, secrétaire d'état, il demanda que le gouvernement des États-Unis retirât immédiatement toute lettre de marque et de représaille accordée contre des bâtimens anglois, ainsi que tous ordres donnés contre le territoire du roi, contre les personnes et les propriétés de ses sujets. L'amiral promet d'envoyer, aussitôt après; des instructions à tous les officiers et commandans sous ses ordres, et des avertissemens à ceux de tous les ports du monde où les hostilités pourroient avoir commencé, pour les faire cesser. Il déclare que, dans ce cas, il est autorisé à prendre des arrangemens par rapport à la révocation des lois qui excluent des ports et fleuves des ÉtatsUnis le commerce et les vaisseaux anglois ; mais que, si cette révocation n'a pas lieu dans

un terme convenable, l'ordre du 23 juin sera révoqué.

La réponse du secrétaire-d'état Monroë est du 27 octobre 1812: elle insiste principalement sur la nécessité de s'arranger à l'égard du droit que s'arrogeoient les Anglois d'enlever des matelots de leur gouvernement partout où ils les trouvoient. «<L'Angleterre, dit-il, prétend enlever des sujets américains à bord de vaisseaux d'autres nations. Pour exécuter cette mesure, les commandans des vaisseaux anglois s'emparent souvent de citoyens américains qu'ils trouvent à bord de vaisseaux marchands américains. Si les États-Unis défendent d'employer à leur service des sujets anglois, et qu'ils donnent force à cette défense par des ordonnances et des punitions analogues, le motif de cette mesure cessera d'exister. Le président est disposé à lever de cette manière ce différend important entre les deux gouvernemens, et on ne peut deviner les raisons qui pourroient empê cher d'accepter cet arrangement. La suspension de la presse, pendant l'armistice, paroît devoir en être une conséquence nécessaire. Si le gouvernement anglois suspend la presse sur les bâtimens américains, parce que les États-Unis excluent les matelots anglois de leur service, le seul objet de la négociation sera la détermination de la manière de mettre cette convention en exécution. L'armistice pourra être de peu de durée; si les parties sont d'accord,

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