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Maddison ordonna, le 27 octobre 1810, la prise de possession de la partie de cette province située entre le Mississippi et le Perdido, comme formant une partie intégrante de la Louisiane, cédée aux Etats-Unis par le traité de Paris du 30 avril 1803. Bientôt après, le président donna aussi l'ordre au gouverneur de la Géorgie de traiter avec les habitans de la Floride orientale, de leur soumission volontaire, ou d'occuper ce pays par force. M. Foster, qui, au commencement du printemps, étoit arrivé en Amérique, comme ministre de la Grande-Bretagne, s'étant plaint de l'une et l'autre démarche, le secrétaire-d'état, M. Monroë, refusa d'entrer en discussion à l'égard de la Floride occidentale, comme formant la propriété incontestable des États-Unis, puisqu'elle faisoit partie de la Louisiane, lorsque cette province appartenoit encore à la France, et que celle-ci avoit cédé aux États-Unis toute la pròvince de la Louisiane; quant à la Floride orientale, il annonça qu'on la prenoit en dépôt pour servir de sûreté pour le montant de différentes réclamations qu'on avoit à former contre l'Espagne, et pour lesquelles on ne pouvoit pas obte nir raison dans l'état actuel de cette monarchie. Enfin M. Monroë fit entendre qu'on s'étoit décidé à faire occuper la Floride, pour ne pas être prévenu par d'autres puissances qui pour

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roient avoir formé le projet de s'en rendre

maîtresses.

Intrigue du

: L'année 1811 se passa en préparatifs de capitaine Henri. guerre et en négociations qui ne réussirent pas, parce que des deux côtés on paroît n'en avoir pas désiré le succès. Au commencement du mois de mars 1812, le président Maddison transmit au congrès une correspondance qui, d'après lui, fournissoit la preuve que le gouvernement anglois avoit ourdi un complot pour exciter des troubles dans les Etats-Unis et opérer une scission dans l'Union. Ces pièces avoient été livrées par l'agent même de cette intrigue : un certain capitaine, Henri, qui, ayant été employé à une espèce d'espionnage par sir James Craigh, gouverneur du Canada, et n'en ayant pas été récompensé d'après ses prétentions, découvrit la trame, en remettant au gouvernement américain les instructions dont il avoit été muni; mais ces instructions qu'il avoit provoquées lui-même en offrant ses services pour un emploi si vil, ne le chargeoient pas d'exciter la révolte il devoit prendre des informations sur l'esprit public dans les provinces septentrionales de l'Union, prépondérantes par le nombre de leurs habitans, les richesses de ceux-ci et les hommes influens qui se trouvent parmi eux: enfin il devoit tâcher de les rendre favorables au parti anglois. Il est vrai que le gouverneur fait entendre que, si ce parti vouloit se détacher de l'Union, il pourroit compter

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sur l'appui de l'Angleterre ; mais, encore une fois, les instructions se bornent à demander des informations. Aussi le secrétaire-d'état, chargé par le sénat de rendre compte des résultats que les intrigues de l'émissaire anglois pourroient avoir produits, surtout dans la province de Massasuchets, où le gouverneur Craigh avoit pensé qu'on devoit trouver des partisans des Anglois, déclara qu'on ne connoissoit pas un seul habitant des Provinces - Unies qui y eût pris la moindre part; et ce qui paroît indiquer que le gouvernement américain pensoit que la conduite du gouverneur du Canada ne donnoit lieu à aucun reproche contre le gouvernement britannique lui-même, c'est qu'il ne s'en plaignit pas directement au ministre de la cour de Londres à Washington.

On prit, dès le commencement de 1812, des mesures qui prouvoient que l'intention du président des Etats-Unis étoit de faire déclarer la guerre à l'Angleterre. Il fut décrété un emprunt de 10 millions de dollars pour couvrir les frais extraordinaires de l'armement. On mit sur pied un corps de 25,000 hommes; on construisit quelques forts pour couvrir la province de New-Yorck. Le 4 avril, on ordonna qu'il y auroit pendant 90 jours un embargo sur tous les navires dans les ports de l'Union, sans que, pendant cet intervalle, un bâtiment pût aller d'un port à l'autre, à moins d'avoir payé un cautionnement suffisant pour garantir qu'il

alloit dans un autre port des États-Unis et non ailleurs. Le but de cette mesure ne peut avoir été que d'équiper avec d'autant plus de facilité les vaisseaux de guerre de la république, et d'empêcher qu'au moment où les hostilités.commenceroient, il ne se trouvât pas en mer ou dans les ports anglois un grand nombre de navires américains.

Par un second acte, le président des ÉtatsUnis fut autorisé d'ordonner aux commandans des vaisseaux de guerre américains de se saisir de tous les vaisseaux de guerré anglois ou autres qu'on rencontreroit sur les côtes de la république, exerçant des actes de violence contre des bâtimens appartenant à des citoyens amé→ ricains, et de les conduire dans un port de l'état, pour y être jugés d'après les lois et coutumes de la nation.

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Un troisième acte, bien plus fort encore, passa le 9 mars 1812. Considérant, y est-il dit, qu'il a été arrêté, dans la convention d'amitié, de commerce, et de navigation entre S. M. Britannique et les États-Unis, signée à Londres le 19 novembre 17941, qu'il y aura une amitié ferme, inviolable et générale entre Sadite M., ses héritiers et successeurs, et les États-Unis d'Amérique et leurs pays, territoires, villes et habitans, sans aucune exception des personnes ou places; considérant que S. M. Bri

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tannique a fait presser divers citoyens desdits Etats à bord des vaisseaux des États-Unis, naviguant en pleine mer sous pavillon américain; qu'il existe un grand nombre d'Americains qui, contre le contenu exprès de ladite convention, sont retenus, et que cette manière de procéder est une violation de la liberté naturelle, et une rupture de la paix avec les États-Unis ; le sénat et la chambre des représentans de l'Amérique, réunis en congrès, décrétent ce qui suit:

1.o A dater du 1er juin prochain, quiconque, sous prétexte d'une commission de la part d'une puissance étrangère, pressera un matelot, né sujet des États-Unis, naviguant en pleine mer, ou dans un port, fleuve, rade, bassin ou baie, sera regardé comme pirate et puni de mort; le jugement du coupable sera prononcé à l'endroit où on l'aura arrêté.

2.o Il sera permis à tout marin naviguant sous pavillon américain de repousser la force par la force envers quiconque voudroit l'obliger, par force ou par violence, d'abandonner le navire des États-Unis, soit en pleine mer, ou dans quelque port, fleuve, rade, bassin ou baie; et si quelqu'un qui aura voulu presser un matelot américain étoit tué, le navigateur sera admis à fournir la preuve, et peut se regarder comme pleinement justifié.

3. Lorsque le président des États-Unis aura la preuve de l'enlèvement d'un citoyen des

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