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Ordre du con

seil britannique

avoit été muni. Il est évident, par l'extrait que nous avons donné de ces instructions, qu'aucune des trois conditions auxquelles M. Canning avoit attaché le rappel des ordres du conseil, ne fut remplie par les Américains. L'admission de la première condition auroit nécessairement impliqué la république en une guerre avec Buonaparte; et telle étoit sans doute l'intention de ceux qui l'avoient proposée. M. Erskine s'étoit contenté d'une modification de cette condition proposée par les Américains, mais qui contrarioit les vues du gouvernement anglois. Elle portoit que les Etats-Unis proposeroient à la France de lui accorder, pour elle et ses alliés, les mêmes avantages qu'à l'Angleterre, sous la même condition, c'est-à-dire contre la révocation des décrets de Berlin et de Milan.

En réprouvant la démarche de M. Erskine, du 24 mai 1809. le gouvernement britannique publia, le 24 mai 1809, un ordre du conseil en faveur des vaisseaux américains qui, se confiant à la proclamation du 19 avril, seroient sortis des ports de l'Amérique avant le 20 juillet, pour se rendre en Hollande.

Proclamation

du président du

Ce fut vers la fin du mois de juillet 1809, 9 août 1809. qu'on eut à Washington la nouvelle que la convention de M. Erskine n'avoit pas été ratifiée. Une conséquence immédiate en fut la proclamation du président du 9 août, par laquelle celle du 19 avril fut révoquée; cependant, pour

n'être pas moins juste que le gouvernement anglois, cet ordre fut modifié par une circulaire adressée aux receveurs des douanes dans les ports de la république, en faveur des bâtimens anglois qui, sur la foi de la proclamation du 19 avril, avoient chargé pour l'Amérique.

M. Jackson.

M. Erskine ayant été remplacé par M. Jack-Négociation dé son, le même qui avoit été envoyé à Copenhague en 18071, on renoua les négociations; mais le caractère peu conciliant de ce ministre les fit manquer. Le président, en rendant compte au congrès, le 27 novembre 1809, de l'issue de la négociation, se servit des expressions suivantes: « On vit, dès les premières communications officielles du nouvel envoyé, qu'il n'étoit pas autorisé à entrer en explication par rapport à un seul point de la convention non ratifiée ; qu'il n'avoit pas de pouvoir pour faire de nouvelles propositions sur l'objet des ordres du cabinet anglois ; enfin, que ses propositions relatives à l'attaque de la frégate le Chesapeak se fondoient sur une supposition que le gouvernement américain avoit plus d'une fois déclarée inadmissible; savoir, que la première démarche pour une réconciliation devoit être faite par le gouvernement des ÉtatsUnis. La correspondance entre le département de l'État (c'est-à-dire des affaires étran

Voy. p. 62.

gères) et cet envoyé montre que les principes de la négociation n'ont pas varié depuis leur commencement; elle montre que ce ministre qui se mettoit au-dessus du respect dû à chaque gouvernement, se permit de faire des reproches à celui de ce pays-ci; reproches qui ont forcé celui-ci de refuser toute communication ultérieure avec lui. »

Le reproche d'avoir manqué de respect au gouvernement américain que ce message renferme, est fondé sur ce que M. Jackson avoit paru vouloir insinuer que ce gouvernement, en traitant avec son prédécesseur, savoit qu'il s'écartoit des instructions dont il étoit muni. M. Jackson se retira à New-York, d'où il adressa, le 13 novembre 1809, aux consuls anglois en Amérique, une note circulaire ayant pour objet de justifier sa conduite. Il y déclara positivement qu'il s'étoit attiré la disgrâce de M. Smith, secretaire-d'état de la république, en soutenant avec fermeté plusieurs faits dont cé ministre n'avoit pas voulu convenir, et, entre autres, que les trois conditions auxquelles les instructions données à M. Erskine, le 23 janvier 1809, avoient attaché la révocation des ordres du conseil de 1807, avoient été communiquées à M. Smith.

M. Jackson ayant rendu publique cette espèce de justification, le gouvernement américain s'en trouva extrêmement offense: on la regarda comme une espèce d'appel à l'opinion

publique, lequel, étant interjeté par un agent étranger, ne pouvoit avoir d'autre objet que d'inspirer aux sujets de la méfiance contre leur administration. Aussi le congrès passa-t-il un acte par lequel le président fut autorisé à renvoyer du territoire de la république tous les ministres étrangers qui manqueroient aux con

venances.

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Bientôt après M. Jackson fut rappelé en Angleterre, à la demande de M. Pinkney résident américain à Londres: mais en condescendant au vou exprimé par le gouvernement américain, le marquis de Wellesley, secrétaire-d'état pour les affaires étrangères, déclara que le roi ne trouvoit pas dans la conduite de son ministre une intention d'offenser le gouvernement auprès duquel il avoit été accrédité.

Dans le message du 27 novembre 1810, M. Maddison rendit aussi compte du résultat des démarches qu'il avoit fait faire à Paris, pour engager Buonaparte à révoquer ses décrets de Berlin et de Milan. Ce résultat n'étoit pas plus satisfaisant que celui des négociations avec le cabinet de Londres. M. de Champagny, ministre des affaires étrangères, s'étoit plaint de ce que les Américains avoient, sans aucun motif, compris la France dans leur acte d'exclusion: mesure qui avoit dû porter Buonaparte à ordonner des représailles, non seulement dans les ports de France, mais aussi dans tous ceux qui se trouvoient sous l'influence françoise, c'est-à-dire dans ceux de la Hollande, de

Acle de nondu •

intelcourse

I mars 1810.

l'Espagne, de l'Italie et du royaume de Naples. Il avoit ajouté que si le ministre d'Amérique pouvoit prendre l'engagement que les navires américains ne se soumettroient pas aux arrêts du conseil anglois, ni à aucun décret de blocus, lorsque le blocus n'existoit pas réellement, il étoit autorisé à signer toute espèce de convention tendant à renouveler le traité de commerce avec l'Amérique.

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Le congrès des États-Unis, dans lequel deux partis qu'on désigne sous le nom de fédéralistes et de républicains, ou, très - improprement, sous les sobriquets de partis anglois et françois, se combattoient, rendit, le 1er mars et le 1. mai 1810, deux lois qui indiquoient qu'on étoit décidé à résister vigoureusement au despotisme que les cours de Londres et de SaintCloud prétendoient exercer sur les mers. Voici les dispositions du premier :

er

1. Il ne sera admis, dans les ports des États-Unis, aucuns vaisseaux appartenant au gouvernement anglois ou aux pays qui en dépendent, excepté ceux qui sont porteurs de dépêches ou qui se trouvent en danger.

2.o Il est défendu d'avoir quelque communication avec lesdits bâtimens entrant dans les

ports des États-Unis, ou de leur porter quelque

secours.

3.o L'entrée dans les ports des États-Unis est défendue à tout navire portant pavillon britannique ou françois.

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