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mis sur tous les vaisseaux américains prêts à sortir d'un port de la république pour se rendre dans les pays étrangers. La seule navigation, désormais permise aux Américains, fut celle d'un port de la république à l'autre, à condition toutefois que le capitaine, ou propriétaire d'un vaisseau, destiné pour aller d'un port de la république dans un autre, donnât d'avance une caution double de la valeur du vaisseau et de la cargaison, pour répondre que les marchandises chargées sur le vaisseau rentreroient dans un port de la république. Ainsi le commerce américain fut subitement paralysé. On se fera une idée de la perte qui résulta de cette mesure pour les habitans, lorsqu'on saura que, dans l'année qui précéda immédiatement l'acte d'embargo, l'exportation des ports de l'Amérique s'étoit montée :

Pour des ports anglois où se

trouvant sous le contrôle

des Anglois :

En produits nationaux........ 30,468,932) 36,483,107

En produits étrangers..

Pour des ports françois où se

trouvant sous le contrôle de

la France:

6,014,175)

En produits nationaux....... 13,471,646)
En produits étrangers........ 13,807,390)

27,279,036

Dollars 63,762,243

ou environ 333 millions de francs, dont plus des deux tiers en produits du pays. Le nombre

des bâtimens, ainsi condamnés à pourrir dans les ports de la république, se montoit à 12,044, non compris les bateaux pêcheurs et ceux qui faisoient le cabotage.

mentaire du 9

Un second acte, passé le 9 mars 1808, ex- Acte suppléplique et supplée celui du 28 décembre 1807. mars 1808. La défense d'aller d'un port à l'autre fut étendue à ceux des étrangers, et la caution qu'on exigeroit de ceux-ci, portée au quadruple de la valeur du vaisseau et de la cargaison. Il fut défendu d'exporter des États-Unis, de quelque manière que ce fût, des effets, denrées ou marchandises, produits du sol ou des manufactures d'un pays étranger: chaque transgression devoit être punie d'une amende de 10,000 dollars.

Quelque dure que fût cette mesure, la république eut lieu de s'en applaudir, lorsque le ministre des affaires étrangères de Buonaparte remit, le 15 juin 1808, au général Armstrong, envoyé des États-Unis à Paris, une note par laquelle il prétendit que, d'après l'ordre du conseil britannique, du 11 novembre 1807, la république se trouvoit de fait en guerre avec la Grande-Bretagne. Dans cette persuasion, dit-il, le gouvernement françois n'a pas encore pris de mesure définitive contre les bâtimens amé→ ricains qui ont été conduits dans les ports de France: il a ordonné qu'ils resteront sous séquestre, jusqu'à ce qu'on puisse prendre une résolution d'après les dispositions que le gou

Négociation de M. Monroë.

vernement américain manifestera. Ainsi les Etats-Unis auroient été dès-lors forcés de se brouiller ouvertement avec l'un ou l'autre parti, s'ils n'avoient empêché toute espèce de contact avec tous les deux.

On continua néanmoins de négocier avec la cour de Saint-James. M. Monroë, ministre américain à Londres, présenta, le 7 septembre 1807, une note par laquelle il requit le gouvernement britannique de reconnoître ses torts, sauf à discuter amiablement les réclamations de ce gouvernement relatives à de prétendus matelots anglois. Le 23 septembre, il fut répondu à cet office que la Grande-Bretagne avoit dans tous les temps soutenu son droit de saisir des matelots anglois partout où on les trouveroit; que cependant, en considération de ce que, d'après l'usage des temps modernes, les vaisseaux appartenant à des gouvernemens étoient exempts de la visite, elle consentoit à donner satisfaction pour l'affaire du Chesapeak; qu'en conséquence, elle enverroit incessamment un ministre en Amérique. L'office remarque toutefois le droit des États-Unis à une satisque faction étoit diminué, tant parce qu'ils avoient refusé de livrer les matelots, qui ensuite avoient été trouvés sur ladite frégate, que parce que la proclamation du président, du 2 juillet, étoit -un acte hostile par lequel ce magistrat s'étoit fait justice à lui-même. Malgré cela, le ministre anglois se déclara prêt à entrer en discussion

sur cet événement, mais séparément, de ma-
nière que le droit dont l'exercice y avoit donné
lieu, feroit l'objet d'une négociation future;
et que, comme M. Monroe avoit dit qu'il
n'étoit pas
autorisé à traiter ainsi d'un arrange-
ment particulier, on chargeroit de cette négo-
ciation le plénipotentiaire qu'on se proposoit
d'envoyer en Amérique.

Mission de M.

que.

Ce plénipotentiaire, M. Rose, arriva à Wa- Rose en Amerishington au mois de janvier 1808. A la même époque à peu près, M. Monroë revint en Amérique, porteur de l'ordre du conseil britannique du 11 novembre 1807 1, qui tendoit à mettre fin à tout commerce entre les Américains et la France, ou les pays soumis à la domination françoise.

Le 26 janvier 1808, M. Rose prévint M. Maddison, alors secrétaire-d'état pour les affaires étrangères, qu'il ne pouvoit entrer en négociation sur l'affaire du Chesapeak, qu'autant que la proclamation du 2 juillet 1807 auroit été préalablement révoquée. Cette révocation ayant été refusée le 5 mars, M. Rose déclara,

le

17 du même mois, sa mission terminée..

Le congrès ayant autorisé conditionnellement le président des États-Unis à suspendre les effets de l'acte du 28 décembre 1807, M. Pinkney, envoyé à Londres en remplacement de M. Monroë, entama une négocia

Voy. p. 47.

IX.

27:

Acte du 1 mars 1809.

tion avec le gouvernement britannique pour
le rapport des ordres du conseil des 7 jan-
vier et 11 novembre 1807, et le général Arms-
trong négocia à Paris pour le rappel des dé-
crets de Berlin et de Milan. Les ministres de
George III déclarèrent, le 28 septembre 1808,
que leur gouvernement se croyoit obligé de
maintenir les principes sur lesquels étoient
fondés les ordres du conseil, aussi long-temps
que
la France ne renonceroit pas au système
qui les avoit provoqués et qui justifioit les me-
sures de représailles. Passant ensuite aux rap-
ports qui existoient entre la Grande-Bretagne
et les Américains, M. Canning ajoute : « S. M.
ne balancera pas de contribuer, autant qu'il
dépend d'elle, à ranimer le commerce améri-
cain; et s'il étoit possible d'offrir quelque sa-
erifice pour la levée de l'embargo, sans avoir
Fair de vouloir s'en racheter comme d'une me-
sure hostile, elle auroit volontiers facilité les
moyens d'écarter cette entrave si accablante
pour le peuple américain. »

La négociation du général Armstrong fut encore plus infructueuse, et le président Jefferson dit, dans son message au congrès du 8 novembre 1808, que rien n'indiquoit qu'on eût pris en considération à Paris les propositions qui avoient été faites pour la révocation ou la modification des décrets de Berlin et de Milan.

La persévérance de ces deux gouvernemens fut cause que le congrès publia, le 1er mars 1809, un acie portant ce qui suit :

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