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116,000 sur une surface de 54 milles carrés. La seigneurie de Jever en a 15,000 sur un peu plus de 5 milles carrés.

Dès le 5 janvier 1800, Buonaparte avoit cédé à la république batave une partie des enclaves prussiennes dans l'étendue de son territoire. La Prusse renonça à toutes ces enclaves, composées des districts de Sevenær, Huyssen et Malbourg, par la convention de Paris du 24 mai 1802 2. Malgré ce double titre, la république n'avoit pas été mise en possession de ces districts. Murat, à la convenance duquel ils étoient situés, avoit mis la main dessus pendant la guerre de Prusse. Enfin l'art. 2 du traité de Fontainebleau décida qu'ils seroient remis à la Hollande, par suite d'un arrangement de limites entre ce pays et le grand-duché de Berg, qui seroit arrêté dans l'espace de trois mois.

L'art. 4 stipule un échange de territoire entre la France et la Hollande. Celle-ci cède le territoire de Leemel et la partie méridionale du territoire d'Eertel contre la partie septentrionale de celui de Gerstel.

La souveraineté sur les seigneuries de Kniphausen et de Varel est abandonnée à la Hol

lande par l'art. 5. Ces deux petits pays sont le patrimoine du comte de Bentinck - Kniphausen. Elle étoit immédiate, et Buonaparte n'avoit

Voy. p. 348. ? Vol. VI, p. 253.

aucun droit d'en accorder la souveraineté à qui que ce fût. Quant à Varel, cette seigneurie se trouvoit sous la souveraineté du duc de Holstein-Oldenbourg; en conséquence, l'article dont nous parlons attenta aux droits de ce prince. Aussi obtint-il que cette disposition fût. annullée par l'article 5 de son traite d'accession à la confédération du Rhin, qui fut signé le 14 octobre 1808 1.

Les articles 13 et 14 du traité de la Haye du 16 mai 17952 avoient rendu le port de Flessingue commun anx François et aux Hollandois, et accordé aux premiers exclusivement le droit de garnison dans cette place. L'art. 6 du traité de Fontainebleau ne changea pas essentiellement cette disposition, en cédant entièrement à la France la ville et le port avec un territoire de 1,800 mètres de rayon 3.

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Voy. Vol. VII, p. 294.

Voy. Vol. IV, p. 292.

Nos lecteurs trouveront peut-être ici avec plaisir une courte notice sur l'histoire de Flessingue. Cette ville très-ancienne faisoit partie du comté de Zéelande, avec lequel elle passa, en 1433, aux ducs de Bourgogne. En 1452, Philippe-le-Bon la vendit à condition de réméré à Henri de Borssellen, comte de Grandpré et seigneur de Veere. Marie, sa petite-fille, renonça au droit de racheter la ville, et la conféra à titre de fief au fils de l'acquéreur. En 1555, Charles-Quint éleva les seigneuries de Veere et Flessingue au rang de marquisat. Après l'extinction de la maison de Borssellen, ce marquisat fut publiquement vendu à la folle-enchère,

Les art. 7 à 11 se rapportent à la manière dont les bâtimens hollandois seront traités à Flessingue, aux dettes des pays cédés, à l'entretien des digues, aux archives, et enfin aux ratifications1.

du 16 mars 1810.

Après avoir ruiné la marine, l'industrie et le Traité de Paris commerce de la Hollande, Buonaparte lui avoit donné un monarque, dans l'espoir de trouver dans son frère un homme prêt à exécuter aveuglément ses ordres. Louis Buonaparte trompa cette attente forcé de porter une couronne qu'il

et acquis par Guillaume I, prince d'Orange. En 1586, les États-généraux se virent obligés d'engager à Elisabeth, reine d'Angleterre, la ville de Flessingue avec la Brille et d'autres endroits de la Zéelande. Le pensionnaire Olden-Barneveld ayant, par son crédit et ses exhortations, ramassé la somme due à l'Angleterre, Jacques I, qui avoit solennellement promis de retirer ses troupes, en cas de parfait payement, ne put s'empêcher de tenir sa parole en 1616. Après la mort de Guillaume III, il s'éleva un procès sur les droits de ses héritiers à l'égard du marquisat de Flessingue. Par sentence du 17 novembre 1732, les États-généraux prononcèrent que le lien vassalitique de la ville étoit rompu de fait, qu'elle seroit dorénavant ville immédiate de la province, et que, pour les prétentions des héritiers, on déposeroit une somme de 100,000 écus d'Empire. La protestation du prince d'Orange contre cette décision n'eut d'effet qu'en 1747, où les états de Zéelande annullèrent le décret du 17 novembre 1732, et ordonnèrent que Guillaume V fût reconnu marquis de Flessingue et

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n'avoit pas ambitionnée, il oublia qu'il avoit été François, et s'identifia avec la nation qu'il étoit appelé à gouverner. Cédant à l'orage quand il auroit été imprudent de lui résister, il sut donner aux ordonnances de son frère des modifications qui les rendirent moins pernicieuses à ses sujets. Souvent il excita par cette conduite la colère d'un frère qui comptoit pour peu de chose la prospérité de quelques millions d'individus, lorsqu'elle étoit mise en balance avec les projets de son ambition. Dans un de ses mouvemens de colère, Buonaparte publia, le 16 septembre 1808, un décret par lequel tout commerce entre la Hollande et la France fut prohibé. Pour fléchir son frère, ou pour masquer, sous l'apparence d'une mesure générale, l'impossibilité où il avoit été d'obtenir le rapport de ce décret, Louis publia, le 23 octobre de la même année, un décret par lequel toute exportation de la Hollande fut défendue.

Des symptômes d'une grande dissention entre les deux freres se manifestèrent surtout au commencement de 1810. Au mois de janvier de cette année, Louis Buonaparte écrivit de Paris la lettre suivante à MM. van der Heim et Mollerus:

Messieurs, depuis six semaines que je suis auprès de l'empereur mon frère, je me suis constamment occupé des affaires du royaume. Si j'ai pu effacer quelques impressions défavorables, ou du moins les

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modifier, je dois avouer que je n'ai pas réussi à concilier dans son esprit l'existence et l'indépendance du royaume avec la réussite et le succès du système continental, et en particulier de la France contre l'Angleterre. Je me suis assuré que la France est fermement décidée à réunir la Hollande, malgré toutes les considérations, et qu'elle est convaincue que son indépendance ne peut plus se prolonger, si la guerre maritime continue. Dans cette cruelle certitude, il ne nous reste plus qu'un espoir, c'est celui que la paix maritime se négocie : cela seul peut détourner le péril imminent qui nous menace; et, sans la réussite de ces négociations, il est certain que c'en est fait de l'indépendance de la Hollande, qu'aucun sacrifice ne pourra prévenir. Ainsi, l'intention claire et formelle de la France est de tout sacrifier pour acquérir la Hollande, et augmenter par-là, quelque chose qu'il doive lui en coûter, les moyens à opposer à l'Angleterre. Sans doute l'Angleterre auroit tout à craindre d'une pareille augmentation de côtes et de marine pour la France. Il est donc possible que leur intérêt porte les Anglois à éviter un coup qui peut leur être si funeste,

Je vous laisse le soin de développer cette idée avec toute l'énergie qui sera nécessaire pour faire bien sentir au gouvernement anglois l'importance de la démarche qui lui reste à faire. Faites bien valoir auprès de lui tous les argumens et toutes les considérations qui se présenteront à votre esprit. Faites la démarche dont il s'agit de vous-mêmes, sans que j'y sois nullement mentionné. Mais il n'y a pas de temps à perdre; envoyez de suite quelqu'un d'un commerce sûr et discret en Angleterre, et envoyez-le moi

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