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néralité 1, et autant pour ses charges et autres

revenus,

La guerre entre la France et la Grande-Bretagne ayant de nouveau éclaté au mois de mai 1803, la république batave qui n'avoit pas eu le temps de se remettre de ses pertes, désira conserver la neutralité. M. Liston, envoyé d'Angleterre à la Haye, déclara que son gouvernement y consentiroit, pourvu que les troupes françoises quittassent le territoire de la république, et que celle-ci ne fournit aucun secours à la France; mais Buonaparte, qui ne regarda jamais la Hollande que comme un moyen d'augmenter ses ressources, refusa d'y adhérer. Il fut conclu alors une convention par laquelle la quotité du secours à fournir par la république batave fut déterminée. Cette convention n'ayant pas encore été rendue publique, nous allons la placer ici. Elle porte la date du 25 juin 1803.

Le gouvernement d'état de la république batave et le premier consul de la république françoise, prési→ dent de la république italienne, au nom des républiques françoise et italienne, ayant reconnu la nécessité de déterminer d'une manière précise la coopération de la république batave dans la guerre présente contre l'Angleterre, ont nommé pour leurs plénipotentiaires; savoir de la part du gouverne

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Telle que, dans ces dernières, les baronnies de Kuik, de Grave, de Bréda, de Princeland, de Steenbergen; et en Zéelande, le marquisat de Flessingue et Veere, etc.

ment d'état de la république batave, les citoyens C. de Vos van Steenwyk, ambassadeur de la république batave près celle françoise; W. Six, membre de la commission personnelle pour les affaires des Indes orientales; J. G. Jacobson, membre du conseil de la marine; J. Blanken, lieutenant-colonel du génie; et, de la part du premier consul, président de la république italienne, les citoyens Charles-Maurice Talleyrand, ministre des relations extérieures de la république françoise, et Ferdinand Mareschalchi, ministre des relations extérieures de la république italienne; lesquels, après l'échange de leurs pleinspouvoirs, sont convenus des articles suivans:

Art. 1. Le nombre des troupes françoises qu'entretiendra la république hatave pendant le cours de la guerre actuelle contre l'Angleterre, n'excédera pas 18,000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie compris. Ce qui concerne la composition, la nourriture, le payement et l'entretien desdites troupes, sera déterminé par un réglement ultérieur, aux termes duquel les troupes ne pourront être remplacées, soit en tout, soit en partie, si ce n'est du consentement du gouvernement batave.

Art. 2. La république batave fournira, de son côté, 16,000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie compris, ce qui formera un corps de 34,000 hommes, François et Bataves, dont le commandement en chef sera confié à un lieutenant-général françois, et dont le quartier-général ne sera point établi à la Haye, étant entendu qu'il n'y aura point de troupes françoises stationnées dans cette ville, à moins que le général françois n'en soit requis par le gouvernement batave.

Art. 3. De plus, la république batave fournira immédiatement ou fera construire, le plus tôt possible, et de manière que la délivrance des vaisseaux et bâtimens ci-dessous mentionnés soit commencée au 1o novembre, et complétement achevée au mois de décembre prochain :

1o. Cinq vaisseaux de guerre et cinq frégates armés et équipés, avec les bâtimens de transport nécessaires pour embarquer 25,000 hommes (au nombre desquels il y aura 9000 Bataves) et 2500 chevaux, afin d'effectuer une descente en Angleterre;

2o. Cent chaloupes canonnières armées chacune de 3 pièces de 24 ou de 4 pièces de 18; deux cent cinquante bateaux plats armés chacun d'une pièce de canon et d'un obusier, et capables de porter chacun 60 ou 80 hommes; de sorte que cette seconde expédition pourra porter en Angleterre 36,000 hommes avec les équipages d'artillerie nécessaires et 1500 chevaux.

Tous les vaisseaux et bâtimens de chaque espèce qui viennent d'être mentionnés et qui feront partie de la première expédition, devront être approvisionnés de vivres pour vingt-cinq jours, au moment où l'expédition mettra à la voile.

Pour ce qui concerne la seconde expédition, les vivres seront confectionnés sur l'Escaut par la France et à ses dépens, de même qu'il pourroit être construit à ses frais, dans les différens ports d'Hollande et dans les chantiers non employés aux constructions précédentes, le nombre de chaloupes canonnières et bateaux plats dont il pourra être besoin pour augmenter le nombre ci-dessus.

Et comme après le départ de la première et de la seconde expédition, il ne resteroit plus de troupes françoises en Batavie, il pourra y être envoyé ulté– rieurement jusqu'à la concurrence de 8000 hommes; mais il est expressément entendu que la république batave ne sera jamais dans le cas de solder et d'entretenir au-delà des 18,000 hommes stipulés dans la présente convention.

Art. 4. Il y aura un commissaire batave chargé des instructions particulières de son gouvernement, qui résidera auprès du premier consul et coopérera sous ses ordres aux expéditions communes, dont le premier consul se réserve le commandement en chef et la suprême direction.

Art. 5. Les républiques françoise et batave s'engagent à ne point faire de paix séparée avec l'Angleterre. La république françoise garantit de plus à la république batave l'intégrité de son territoire continental et la restitution des colonies qui pourroient lui être enlevées dans la guerre actuelle; et si le sort des armes, d'accord avec la justice de la cause que défendent les deux républiques, donne des succès notables aux puissances alliées, la république françoise promet d'employer ses bons offices et son influence pour faire restituer l'île de Ceylan à la république batave'.

Art. 6. La présente convention sera ratifiée, et les ratifications échangées dans l'espace de quinze jours, ou plus tôt, si faire se peut.

Cette île avoit été cédée à l'Angleterre par la paix d'Amiens. Voy. Vol. VII, p. 147.

Fait et signé à Paris, le 6 messidor an IX, 25 juiu 1803.

Signé

C. DE VOS VAN STEENWYCK.

W. SIX.

G. J. JACOBSON.

J. BLANKEN.

CH.-MAUR. TALLEYRAND.

F. MARESCHALCHI.

Cette guerre fut extrêmement malheureuse pour la république batave. Avant la fin de l'année, les Anglois la dépouillèrent de plusieurs colonies dans l'Amérique ; et, dans les années suivantes, elle perdit toutes ses possessions dans les autres parties du monde. La convention du 25 juin 1803 imposa à cette république un fardeau qui épuisa entièrement ses finances. Le délabrement en fut tel, qu'en portant en ligne de compte toutes ses ressources pour l'année 1804, on prévit, au commencement de cette année, un déficit de 40 millions de florins." M. Schimmelpennink, ambassadeur de la république à Paris, proposa, au mois de janvier 1804, au gouvernement d'état de la Haye, de déclarer à Buonaparte que l'impérieuse né

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Démérary et Esséquébo, le 19 septembre; Berbiche, le 24 septembre 1803; Surinam, le 4 mai 1804; le cap de Bonne-Espérance, le 8 janvier 1806; Curaçao, le 1. janvier 1807; Saint-Martin, le 15; et Saint-Eustache, le 21 février; Amboiue, le 17 février 1810; l'île de Java, en août et septembre 1811.

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