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Avant la paix de Presbourg, cette monarchie étoit parfaitement arrondie; la nature elle-même sembloit avoir tracé ses limites: la communication entre ses provinces étoit sûre et facile. Par la cession du Tirol et de la Dalmatie, que la paix de Presbourg lui imposa, elle perdit, sous le rapport militaire, l'avantage de sa position à l'égard de la France et de la Bavière. Cependant elle pouvoit le regagner en cas de guerre, en faisant faire à ses armées un mouvement brusque qui la rendît subitement maîtresse de la Bavière et du Tirol. Mais la paix de Schoenbrunn rendit dorénavant impossible une offensive bien combinée; elle paralysa les armées autrichiennes, en cernant cette mon archie d'états puissans. C'est surtout au sud et à l'ouest qu'elle fut dépouillée des moyens de défense qu'offre une frontière naturelle. Par la cession de la Carinthie supérieure, elle perdit les défilés qui établissoient sa communication avec le Tirol et l'Italie; et, quoique la Croatie illyrienne ou françoise, d'où la monarchie autrichienne pouvoit être menacée sur ses derrières, fût séparée par la Save de la partie de la Croatie qu'elle a conservée, et de l'Esclavonie, néanmoins cette rivière n'offroit aucune sûreté à la Hongrie, parce qu'elle ne pouvoit pas être défendue, aussi long-temps que la Carniole étoit entre les mains des François. La Drave seule pouvoit encore former une ligne de défense sur la frontière méridionale de l'Au

triche; mais la perte de la Carinthie supérieure la rendoit aussi très-imparfaite, puisque toutes les positions qu'on pouvoit prendre derrière la Drave, en Stirie et en Hongrie, étoient sujètes à être tournées depuis Villach.

A l'ouest, la frontière autrichienne étoit encore plus mauvaise qu'au sud, tant sous le rapport militaire que sous celui de la politique. La perte de Salzbourg et d'une grande partie de la Basse-Autriche ouvrit entièrement la monarchie de ce côté-là. Avant la paix de

809, l'Inn, combiné avec les montagnes de la Bohème, formoit une excellente ligne d'opérations, derrière laquelle l'armée autrichienne pouvoit exécuter avec la plus parfaite sûreté, et sans être observée par l'ennemi, toute espèce de mouvement offensif ou défensif; mais la paix de Schoenbrunn rompit, par la cession du quartier de l'Inn, cette unique base avantageuse d'opérations militaires que le traité de Presbourg eût laissée à l'Autriche. Dès-lors Linz ne pouvoit plus être envisagé comme point de communication militaire avec la Bohème.

Ce ne fut qu'au nord, et du côté de l'est, que la monarchie conserva des frontières naturelles qui la mettoient à l'abri de toute attaque imprévue. Le Riesengebirge la sépare de la Silésie, l'Erzgebirge de la Saxe, la forêt de Bohème de la Bavière; de manière qu'une seule route reste ouverte pour entrer en Bohème, et cette route est fermée par la

place d'Egra. Contre la Turquie, la Save, le Danube et les montagnes de la Transilvanie forment une frontière naturelle, défendue par le cordon des régimens qui y sont placés.

Nous avons dit que la paix de Presbourg laissa à la monarchie autrichienne une surface de 10,936 milles carrés, avec une population de 24,900,000 habitans. Ces données étoient tirées d'un écrivain autrichien: le tableau suivant en diffère un peu, en portant la surface à 11,504 milles, et la population à 23,743,173, auxquels il faut cependant ajouter l'armée qui, avec les régimens des frontières, étoit de 500,000, ce qui porte le total à 24,233,173. Voici ce détail :

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La paix de Schoenbrunn en a détaché les parties sui

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'Nous avons adopté les sommes qui se trouvent dans le Tableau spécial, N° 7, que la commission de statistique du congrès de Vienne a fait dresser. Voy. Congrès de Vienne, Recueil de pièces officielles, Vol. III, p. 57

42 125,670

48

92,390

.765 1,124,680

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En déduisant ces sommes des précédentes, on trouvera qu'après la paix de Schoenbrunn, la monarchie autrichienne formoit encore une superficie de 9,355 milles carrés, habités par 20,738,541 ames, y compris 500,000 ames, pour les militaires, leurs femmes et leurs enfans, mais sans les régimens de milices; ou, en nombre rond, environ 21 millions. Ainsi l'Autriche resta encore la troisième puissance du continent, et susceptible d'augmenter considérablement ses forces, en profitant des ressources que lui offrent des provinces qui sont encore bien Join d'être parvenues au degré de culture et de population dont elles sont susceptibles.

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