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averti, par un membre de l'ordre, du danger qu'il couroit d'être arrêté ; il résolut de précipiter l'exécution de son plan. Le 29 avril, il sortit de Berlin à la tête du régiment qu'il commandoit, passa l'Elbe à Wittemberg, prit possession, pour le roi de Prusse, de Halle, et se rendit à Halberstadt, enlevant partout les caisses de Jerôme Buonaparte. Le 15 mai, il s'empara de Dömitz, petite forteresse du Mecklembourg sur la rive droite de l'Elbe. Le général westphalien d'Albignac la reprit d'assaut le 24. Schill, contre lequel marchoient, d'un côté, le corps westphalien, sorti de Magdebourg, et, de l'autre, le général hollandois Gratien, se retira le 23 à Stralsund, dont il fit réparer en hâte les fortifications détruites. Mais Gratien, réuni à un corps danois, commandé par le général Ewald, s'empara de force de cette ville le 31 mai. On se battit dans les rues, jusqu'à ce qu'une balle tua Schill. Buonaparte fit fusiller beaucoup d'officiers de son corps qui furent faits prisonniers à Stralsund; les soldats furent mis aux chaînes et enfermés dans les bagnes de Toulon et de Brest. Ceux qui survécurent furent délivrés en 1814, à la demande du roi de Prusse, par un acte de justice de Louis XVIII.

Le duc de Brunswick-Oels lui-même entra le 14 mai dans la Lusace, à la tête de son corps connu sons le nom de légion noire; le 22, il étoit à Zittau. Le colonel Thielmann, qui commandoit les Saxons réduits à 6000 hommes,

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parce que Bernadotte, à la tête du reste des troupes du roi, avoit marché sur le Danube, l'en chassa le 30; mais,averti de l'approche d'une armée autrichienne, Thielmann se retira sur les hauteurs de Pannerich, entre Dresde et Nossen. La légion noire entra à Dresde le 11 juin, et y fut suivie par 10,000 Autrichiens commandés par le général Am-Ende.

Le duc de Brunswick, en marchant sur Leipzig, publia, le 25 juin, cette proclamation :

>> Allemands! voulez-vous combattre contre des Allemands? Vous dont les pères et les mères, dont les sœurs, dont les frères ont été outragés par les François, voulez-vous verser votre sang pour ces étrangers? Ce sont vos frères contre lesquels vous marchez, et qui sont venus pour briser vos fers et venger la liberté de l'Allemagne. Levez-vous donc, vous Hessois, Prussiens, Brunswickois, Hanovriens, vous tous qui portez le beau nom d'Allemands, réunissez-vous à nous pour effacer la honte de l'Allemagne et punir ses oppresseurs ; venez délivrer notre patrie du joug humiliant sous lequel elle gémit depuis si long-temps. Le moment de la délivrance est arrivé; il ne s'en présentera pas de plus favorable. »

Cette proclamation s'adressoit surtout à une armée qui s'avançoit contre les Autrichiens en Saxe.Jérôme Buonaparte,à la tête de ses gardes, étoit sorti, le 18 juin, de Cassel; le général Gratien et la garnison de Magdebourg s'y étoient

réunis, et avoient porté ses forces à 16,000 hommes; elles s'accrurent à 20,000 par leur jonction avec Thielmann. Avec ces troupes Jérôme entra, le 25, à Leipzig, d'où le duc de Brunswick s'étoit retiré la veille.

Dans l'intervalle, le général Kienmayr, envoyé par l'archiduc Charles pour prendre le commandement des Autrichiens, étoit arrivé à Dresde. Il fut si mécontent des dispositions faites par Am-Ende, qu'il ordonna la retraite. Les Autrichiens sortirent de la ville le 29 juin; le 30, les troupes westphaliennes y entrèrent: cependant elles évacuèrent bientôt la Saxe, et le prince de Lobkowitz occupa de nouveau Dresde, le 14 juillet, avec 4000 Autrichiens. Bientôt après, on eut la nouvelle de l'armistice de Znaïm. Comme il n'y étoit pas question de la Saxe, Am-Ende, qui commandoit à Dresde, voulut d'abord s'y maintenir; mais le général Thielmann ayant menacé d'attaquer la ville, les Autrichiens consentirent à l'abandonner le 21 juillet.

duc de Bruns

Le duc de Brunswick-Oels, ne voulant pas, Expédition da se soumettre aux conditions auxquelles il devoit wick. être censé compris dans l'armistice, résolut de se frayer un chemin jusqu'à la mer du Nord, et de se retirer dans le seul pays où l'on pût librement professer la haine de Buonaparte. La nouvelle d'un débarquement des Anglois, répandue à l'occasion de quelques vaisseaux qui s'étoient montrés devant Cuxhaven, le décida

à ce parti. Il l'annonça à son corps, en laissant à chacun le choix de le suivre ou de retourner dans ses foyers. La plus grande partie de ces braves voulut partager la gloire de sa marche périlleuse. Le 26, il traversa Leipzig, où il leva une contribution, et, le 27, Halle. Averti qu'un régiment westphalien, sorti de Magdebourg, étoit arrivé à Halberstadt, et devoit se joindre au général westphalien Reubel, qui venoit des environs de Brème, le prince se convainquit que ce seroit s'exposer au plus grand danger que de laisser ce corps sur ses derrières; en conséquence, il marcha brusquement sur Halberstadt, et y fit prisonnier le régiment ennemi. C'étoit le 30; dans la nuit suivante, il bivouaqua sur les remparts de Brunswick, de cette ville où sa naissance l'appeloit à résider; il y reçut la nouvelle que Reubel approchoit, et que le général hollandois Gratien s'étoit mis en marche d'Erfurt. Enfin, il sut que les Saxons s'avançoient contre lui sur la route de Halberstadt.

La situation du duc de Brunswick étoit trèsdangereuse; il se décida à combattre le premier corps ennemi qu'il pourroit atteindre ; c'étoit celui de Reubel. Il marcha contre lui et le battit, le 1er août, près d'Oelper. Le 3, le prince étoit à Hanovre; le 6, il arriva à Elsfleth, où il s'embarqua avec son corps, qui se montoit tout au plus à 1800 hommes. Sa marche, pendant laquelle il eut plus d'une fois à lutter contre le

découragement de ses gens, peut être regardée comme un des plus beaux faits d'armes de nos jours; la nation angloise, la seule où l'opinion publique pût se manifester à cette époque, la célébra comme tel, et le parlement assigna au duc une pension de 7000 liv. st. '

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Ce parlement, organe de la nation angloise, et l'Europe entière blâmèrent le ministère britannique de n'avoir rien fait pour soutenir les efforts de l'Autriche et pour favoriser l'esprit d'insurrection qui s'étoit manifesté dans tout le nord de l'Allemagne. Une escadre, qui étoit à l'ancre devant Cuxhaven, sauva le duc de Brunswick, en lui fournissant des embarcations; mais l'arrivée de ces vaisseaux dans l'embouchure de l'Elbe, le 7 juillet, avoit fait naître l'espoir d'une puissante diversion, qui s'évanouit bientôt. Le ministère anglois a toujours eu infiniment de peine à se défaire d'un certain esprit intéressé et mercantile, qui long-temps a présidé à ses opérations, et qui n'a pas peu contribué à prolonger pendant vingt ans les maux dont l'Europe a souffert. Dans le choix de ses entreprises, il ne s'est pas élevé à préférer celles qui promettoient un succès à la cause commune, et qui tendoient à donner la paix au monde. L'avan

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An

Le duc de Brunswick-Oels a publié ou fait publier une relation de cette expédition, sous le titre account of the operations of the corps under the duke of Brunswick from the time of its formation in Bohemia to its embarkation for England.

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