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Les provinces de la monarchie autrichienne qui, en vertu de cet acte, furent ou restèrent occupées par les troupes françoises, formoient plus du tiers de cette monarchie, avec une population de 8 millions d'habitans 1. Buonaparte imposa à la partie de ces pays qui n'est pas habitée par des Polonois, ainsi à une population de 4 millions, une contribution de 196 millions de francs, qui fut ainsi répartie :

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Indépendamment de cette contribution, on demanda encore 50 millions à la ville de Vienne, et plusieurs millions à celle de Trieste. Outre les besoins journaliers des troupes, on fit des réquisitions énormes, à la rentrée desquelles veillèrent les intendans nommés par Buonaparte 1.

Avant de parler des négociations qui amenèrent la paix, nous allons donner le précis de divers épisodes de cette guerre, c'est-à-dire des événemens qui eurent lieu en Tirol, en Pologne, en Saxe, dans le nord de l'Allemagne et en Hollande.

1

Il peut être instructif pour une partie de nos lecteurs de connoître les proportions dans lesquelles Buonaparte frappa des réquisitions. La province de Stirie, de 812,000 habitans, peut servir d'exemple. Elle fournit :

6,000 quintaux de froment; 6,000 idem de seigle; 28,750 aunes de drap gris; 22,806-- --de drap bleu;

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1,277

-de dit bleu;

24,385-de toile pour doublures;

38,333

-de toile écrue;

-de toile pour chemises;

50,400 livres de cuir de vache pour gibernes;

33,000 de cuir de boeuf;

5,750 feutres;

13,200 peaux de veau tannées.

Evénemens dans le Tirol.

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Dès que les hostilités commencèrent, le général Chasteler entra en Tirol. Aussitôt les habitans de ce pays, renommés depuis des siècles pour l'attachement qu'ils portoient à la maison d'Autriche, et que le gouvernement bavarois malgré sa douceur, n'avoit jamais réussi à réconcilier avec leur nouvel état, prirent les armes. Parmi leurs chefs, un aubergiste, nommé Hofer, se distingua par son courage, sa persévérance et son sang-froid. L'insurrection se communiqua au Vorarlberg. Les paysans armés firent des incursions en Souabe, et poussèrent jusqu'à Memmingen. Le maréchal Lefebvre fut chargé de soumettre ces provinces: il débloqua Kufstein que les Tiroliens assiégeoient, battit les Autrichiens, le 13 mai, à Wörgel, prit d'assaut Schwatz le 15, et occupa Insbruck le 19. Les Tiroliens, cédant à des forces supérieures, firent semblant de vouloir se soumettre, et envoyèrent des députés à Munich pour solliciter leur pardon.

Se confiant à leurs protestations, le maréchal Lefebvre et Wrède quittèrent le Tirol où ils ne laissèrent que la division Deroy; mais à peine furent-ils partis, que le général Chasteler rentra dans le pays pour renforcer le corps autrichien qui étoit retranché sur le Mont-Brenner. Les Tiroliens prirent de nouveau les armes : ils attaquèrent, le 25 mai, le général Deroy, qui se retira en combattant å Kufstein. A cette époque, fut publiée la pro

clamation suivante de l'empereur d'Autriche, adressée à ses fidèles Tiroliens.

Après des malheurs considérables, et après que l'ennemi eut occupé la capitale de la monarchie, mon armée a réussi à battre itérativement dans le Marchfeld, les 21 et 22 mai, la grande armée fran çoise commandée par Buonaparte lui-même, et l'a rejetée, avec une grande perte, au-delà du Danube. L'armée et la nation autrichiennes sont animées de plus d'enthousiasme que jamais; tout fait espérer de grands événemens. Plein de confiance en Dieu et la justice de ma cause, je déclare à mon fidèle comté de Tirol, y compris le Vorarlberg, qu'ils ne seront plus séparés du corps des états autrichiens, et que je ne signerai de paix qui n'attache ce pays indissolublement à ma monarchie. Aussitôt que possible mon frère bien-aimé, l'archiduc Jean, se transportera en Tirol pour être le chef et le protecteur de mes fidèles Tiroliens, jusqu'à ce que tous les combats soient éloignés de leurs frontières.

Wolkersdorf, le 29 mai 1809.

Signé FRANCOIS.

Déjà les Autrichiens et les Tiroliens s'étoient -rendus maîtres de tout le pays, à l'exception de Kufstein, lorsqu'on reçut la nouvelle de l'armistice de Znaïm : l'article 4 statua que les Autrichiens évacueroient le Tirol et le Voralberg, qui furent ainsi abandonnés à la discrétion d'un ennemi exaspéré.

Ce fut alors que Hofer, sans autre assistance que la confiance que son nom inspiroit aux

Tiroliens, se mit à leur tête, résolu de sauver sa patrie de la domination étrangère. Trois divisions de Bavarois, sous les ordres du prince royal, et des généraux Wrède et Deroy, commandés en chef par un François, Drouet, comte d'Erlon, se mirent en marche, le 17 octobre, pour soumettre les insurgés. Ils forcèrent, le 25 octobre, l'importante position de Scharnitz, et effectuèrent, le 12 novembre, leur jonction avec Eugène Beauharnais, qui étoit venu par Villach. Hofer lui annonça sa soumission et ordonna aux Tiroliens de se séparer. Cet ordre est du 8 novembre; mais une proclamation du général Drouet ayant ordonné que tout Tirolien qu'on trouveroit les armes à la main seroit regardé comme bandit et puni de mort, et que tout village dont les habitans maltraiteroient le militaire, seroit brûlé, Hofer déclara, le 15 novembre, qu'on l'avoit trompé, et appela de nouveau ses compatriotes aux armes; mais la résistance ne fut que foible: les exécutions que les généraux françois ordonnèrent répandirent la terreur; Maximilien-Joseph, dont le caractère doux et clément désapprouvoit ces actes de sévérité, offrit un pardon généreux, et les Tiroliens se soumirent une seconde fois 1.

1

Hofer, dont la tête avoit été mise à prix, se cacha dans les montagnes de la vallée de Passey; il fut trahi par un de ses adhérens pour 300 ducats. Il fut arrêté le 27 janvier 1810, conduit à Mantoue, condamné à

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