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L'Autriche dévoila de plus en plus ses vues hostiles, en pressant ses armemens et en travaillant à exalter l'esprit de la nation. Les armées françoises, de leur côté, se mirent en mouvement; le corps d'Oudinot entra en Souabe vers la fin de février; l'armée de Davoust, qui occupoit auparavant Baireuth et Fulde, se porta sur le Mein; plusieurs corps françois passèrent le Rhin en Alsace. Le 2 mars, le comte de Metternich annonça à M. de Champagny que le retour de Buonaparte à Paris, l'ordre donné aux princes de la confédération du Rhin, et des articles insérés dans les journaux, avoient inspiré à sa cour de justes inquiétudes, et qu'elle avoit cru devoir mettre son armée sur pied de guerre, mais qu'elle conservoit toujours des

pagny destine à la cour de Saint-Pétersbourg, dans cette garantie qu'elle semble offrir à la cour de Vienne, tout en compromettant la tranquillité de l'empire de Russie, ne sauroit cependant, pour de telles circonstances, rien ajouter à la sûreté de l'Autriche. Exposée sans défense à la première agression de la France et de ses alliés réunis, sans moyens en elle-même pour s'opposer à une invasion toujours préparée contre elle, l'Autriche ne pourroit en appeler à l'amitié et aux engagemens de l'empereur Alexandre, que dans le moment où les troupes ennemies seroient déjà établies au centre de la monarchie, et elle auroit succombé avant

que les secours que l'empereur lui assure ne fussent arrivés. C'est ainsi qu'elle entraîneroit le garant généreux daus sa propre ruine, et qu'elle l'associeroit non à son salut, mais à sa perte. »

dispositions pacifiques. Des notes furent échangées entre les ministres, sans produire aucune altération dans l'état de gène où les deux puissances se trouvoient l'une envers l'autre, et qui devoit incessamment amener une crise.

Le 4 mars, une nouvelle lettre adressée par Buonaparte aux princes de la confédération de la seconde classe, les pressa d'envoyer leurs contingens à Würzbourg, pour le 20. Les bataillons de la landwehr autrichienne se mirent en mouvement vers la frontière. Le roi de Würtemberg ayant mis le séquestre sur les biens de ses sujets qui se trouvoient au service de l'Autriche, la cour de Vienne rappela, le 30 mars, son ministre de Stuttgard. Parmi les individus frappés par la mesure du roi, se trouvoient, depuis les usurpations de 1806, le comte de Stadion, ministre des affaires étrangères de l'Autriche, et le prince de Metternich, père de l'ambassadeur de cette cour à Paris.

l'Autriche du 27

Bientôt après, la cour de Vienne publia une, Déclaration de déclaration qui porte la date du 27 mars, et mars 1809. qui peut être regardée comme un manifeste contre la France 1. On y affecte d'envisager la

Cette déclaration se trouve dans mon Recueil de pièces officielles, Vol. II, p. 455. Il est remarquable cependant que la cour de Vienne ne regardoit pas cette déclaration comme un manifeste de guerre, puisqu'elle ordonna à son ministre à Paris de ne demander ses passe-ports après l'avoir remise, que lorsqu'il auroit reçu la nouvelle du commencement des hostilités.

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phrase de la lettre de M. de Champagny, du 30 juillet, par laquelle il dit que la guerre sera l'inévitable résultat du mouvement imprimé à la monarchie autrichienne, comme l'annonce d'intentions hostiles; mais à cela près, on n'y articule pas un seul fait positif qui eût forcé l'Autriche à prendre les armes à cette époque plutôt qu'à toute autre; on y récapitule tous les griefs de cette puissance depuis la paix de Presbourg; les outrages dont Buonaparte l'avoit accablée, les actes arbitraires qu'il s'étoit permis; on cite des exemples de stipulations du traité qui n'avoient été exécutées que fort tard ou point du tout; la convention par laquelle la France avoit forcé l'Autriche à accorder aux troupes italiennes une route d'étape à travers les provinces maritimes de la monarchie; le refus de rendre Braunau, sous prétexte que les Bouches du Cattaro avoient été livrées aux Russes; l'établissement de la confédération du Rhin, par laquelle l'empire germanique se trouva anéanti; l'occupation par les troupes françoises des provinces cédées par la paix de Tilsit, de manière que les frontières de l'Autriche se trouvoient continuellement menacées; la convention de Fontainebleau, du 10 octobre 1807, par laquelle on lui imposa de nouveaux sacrifices; enfin, l'obligation de fermer ses ports aux Anglois, au détriment de ses finances et du commerce de ses sujets. « La cour de Vienne vit donc à regret, continue le manifeste, que tout en restant fidèle au système

qui l'avoit guidée jusqu'alors, elle ne pouvoit cependant trouver à l'avenir la sûreté et la conservation de ses états, que dans l'emploi sage et mesuré des moyens de défense que lui offroient l'attachement de ses peuples et le patriotisme des provinces de son empire.

« Ce fut cette conviction, née du désir et du besoin de la paix, qui détermina l'empereur à ordonner, dans l'intérieur de la monarchie, les institutions et les mesures organiques que S. M. jugeoit de nature à assurer sa défense. Ces établissemens intérieurs sont connus; ils portent l'empreinte de leur intention purement défensive, et de leur tendance purement pacifique, aussi long-temps que l'Autriche ne seroit pas menacée d'une attaque étrangère. L'empereur crut donc pouvoir se flatter que ces mesures ne provoqueroient la jalousie d'aucune puissance qui n'auroit pas déjà contre lui des vues hostiles, ou des plans d'agression.

«La prévoyance de S. M. fut bientôt justifiée; car à peine s'occupoit-elle de la première organisation de ces institutions intérieures, que de nouvelles circonstances lui en montrèrent l'urgente nécessité. C'est en effet dans ce même temps que le cabinet des Tuileries fit à Vienne des insinuations tendantes à engager S. M. dans des projets contre un état voisin, dont la conservation fait partie de son système politique; projets qui, en occupant les forces de l'Autriche sur une partie éloignée de ses frontières, au

roient laissé ses provinces allemandes sans défense, et ouvert toutes les routes et tous les points de la monarchie aux armées françoises. C'est encore dans ce même temps que l'exemple d'un prince voisin et allié dela France, qui tomboit victime de son amitié et de sa confiance envers S. M. l'empereur des François, indiquoit à l'Autriche le sort qui lui étoit également réservé, si elle ne trouvoit pas dorénavant en elle-même, contre tous les dangers extérieurs, la garantie de son existence politique.

« Il ne fut plus possible de se méprendre sur la certitude des dangers. Plus les mesures défensives de l'Autriche étoient propres à maintenir la paix, plus le cabinet des Tuileries y trouva de raisons de s'en plaindre. >>

Le manifeste parle ensuite de la demande qui fut faite de reconnoître immédiatement le frère de Buonaparte comme roi d'Espagne, en promettant par contre la retraite des troupes françoises de la Silésie; la lettre écrite, de Valladolid, par Buonaparte aux princes de la confédération du Rhin; le déchaînement des journaux françois contre la maison d'Autriche. Répondant à la question élevée par Buonaparte: Que veut l'Autriche? dit la déclaration : «L'Autriche n'aspire qu'à la paix, et ne veut qu'être assurée de sa tranquillité. Mais elle aspire à une paix véritable, qui, au lieu d'être interrompue journellement par des menaces, par des dispositions hostiles, et par des exigences étran→

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