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qui auroient été requises dans un temps si difficile.

La junte suprême centrale s'assembla, pour la première fois, le 25 septembre, dans le palais du roi, à Aranjuez, sous la présidence du vénérable comte de Florida Blanca1. Elle établit un nouveau conseil de guerre, composé du général Castaños, président, de don Tomas de Morla, du marquis de Castelar, de celui de Polacia, et de don Antonio Burro. La force armée fut divisée en trois corps. Le premier, dit armée du Nord, et formant l'aile gauche, étoit commandé par Blake, ayant sous ses ordres le marquis de la Romana. On estima ses forces à 55,000 hommes; mais la junte de Madrid et les gouvernemens espagnols qui l'ont suivie, ont constamment eu pour maxime d'exagérer leurs forces. Cette fausse politique, en trompant quelquefois les Anglois, a été la cause de démarches pernicieuses. Il est probable que les troupes réglées de Blake ne passèrent pas de beaucoup 17,000 hommes, composés de ce noyau de forces qui, à l'époque de la révolution, s'étoit trouvé en Gallice, et des 7,000 hommes que le marquis de la Romana avoit amenés de la Fionie. Ce fut par une exagération semblable qu'on estima à 65,000 hommes l'armée du

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Voyez la proclamation de cette assemblée du 14 novembre, dans le Vol. I, p. 377 de mon Recueil de pièces officielles.

centre, dont Castaños prit le commandement. L'aile droite, ou l'armée d'Arragon, qu'on disoit de 20,000 hommes, fut confiée à don Joseph Palafox, si elle ne fut pas plutôt créée par ses soins.

L'armée françoise, alors réduite à 50,000 hommes, avoit son quartier-général à Vittoria. Son aile droite étoit commandée par Gouvion-SaintCyr, le centre par le maréchal Moncey, l'aile gauche par les maréchaux Ney, Bessières et Lefebvre.

Immédiatement après son retour d'Erfurt, Buonaparte quitta Paris pour se mettre à la tête de l'armée d'Espagne. Il y avoit été précédé par des renforts considérables: c'étoient les troupes qui revenoient de la Prusse, et les corps auxiliaires que son frère Jérôme, le prince-primat, et les grands-ducs de Bade et de Darmstadt lui avoient fournis. Ils portèrent l'armée françoise, en Espagne, à 113,000 hommes, et vers la fin de l'année à 180,000. Une succession d'avantages, remportés sous sa direction par ses généraux, le conduisit promptement à Madrid. Nous nous bornerons à donner la date des principaux combats: Le 31 octobre, combat de Guenes; Blake et Romana sont battus par le maréchal Lefebvre. Le 10 novembre, combat de Burgos ou de la Gamora ; le maréchal Soult y défit le comte de Belvedère, qui commandoit l'armée de l'Estramadoure, formant une division de l'armée de Blake. Le quartier

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général de Buonaparte fut, le 15 novembre, à Burgos. L'armée de Blake et Romana fut défaite, le 11 novembre, dans la bataille d'Espinosa, par Maison, Lefebvre et Victor; celle de Castaños le fut, le 23, à Tudela, par Lannes, Moncey et Victor; la réserve espagnole, sous les ordres du comte San Juan, fut culbutée, le 30, dans les defilés de SomoSierra, par Victor. Le 4 décembre, les François occupèrent Madrid, après qu'une capitulation eut été signée 1.

Buonaparte ne jouit pas d'un long repos dans la capitale de l'Espagne. Le 25 septembre, John Moore, qui commandoit une division de l'armée angloise en Portugal, eut ordre de se mettre à la tête de 20,000 hommes pour marcher au secours des Espagnols, en se réunissant à 15,000 hommes de troupes fraîches, commandées par Baird, qui furent envoyées à la Corogne. Ces troupes étant arrivées le 13 octobre 2, Moore se mit en marche, le 27, de Lisbonne. Il arriva, le 13 novembre, à Salamanque, et opéra, le 20 décembre, sa jonction complète avec Baird à Sahugan. On assure que le plan de cette expédition avoit été fait, par lord Castl agh et le marquis de

1 Les Anglois ont toujours prétendu que Madrid fut livré à Buonaparte par trahison. Morla entra immédiatement après au service de Joseph Buonaparte.

* Elles ne purent débarquer que le 31, faute d'ordre de la junte centrale de Madrid.

la Romana, sur de fausses données par rapport à la force et à la composition des armées espagnoles, et qu'il n'avoit pas été communiqué à sir Hew Dalrymple, ni même au général Moore, avant qu'il reçût l'ordre de l'exécuter. On avoit aussi cru inutile de consulter la junte centrale ou les juntes provinciales. Il paroît que sir John Moore, qui ne pouvoit s'empêcher d'obéir à des ordres supérieurs, désapprouvoit le plan de cette opération. Il fut si mal servi par les Espagnols, qu'on lui cacha même, par une fausse politique, les événemens qui s'étoient passés à Madrid; et il ne les apprit que le 14 décembre. Le 20 de ce mois, Buonaparte quitta cette ville avec 40,000 hommes pour marcher au secours de Soult, menacé par Moore. Celuici se retira alors sur la Corogne; son armée, exaspérée contre les Espagnols, commit dans cette retraite beaucoup de désordres. Buonaparte le suivit jusqu'à Astorga. Des rapports qu'il y reçut, sur les événemens qui se préparoient en Allemagne, l'engagèrent à remettre le commandement de l'armée à Soult, et à partir pour Paris, où il arriva le 21 janvier 1809.

L'armée angloise atteignit, le 14 janvier, la Corogne où elle devoit être embarquée : arrêtée dans cette opération par défaut d'embarcations, elle fut jointe par Soult qui l'attaqua, le 16 janvier, près de la Corogne. John Moore, un des capitaines les plus distingués de l'Angleterre, et auquel cette retraite fit le plus grand honneur,

Traile de Londres du 14 janvier 1809.

fut tué dans cette action. Les Anglois éprouvèrent une perte considérable; mais ils effectuèrent leur embarquement les 17 et 18 janvier. La Corogne se rendit le 19, et Ferrol le 27. L'opération militaire dont nous venons de parler est une de celle qui a été le plus hautement blâmée par les gens de l'art on a vivement reproché au ministre anglois de l'avoir ordonnée ; mais on a rendu justice à la manière dont Moore l'exécuta. Elle coûta aux Anglois 6.000 hommes, autant de chevaux, et une quantité considérable d'effets militaires; mais elle fut de la plus grande utilité à l'Espagne. Elle força les François d'ajourner la conquête du midi de ce royaume, ruina leurs équipages militaires, diminua leur nombre, et les fatigua au point que, pendant plusieurs mois, ils ne purent entreprendre rien d'important.

On étoit déjà presque sûr en Angleterre de la malheureuse issue de l'expédition de Moore, lorsque le ministre, pour relever le courage des Espagnols, conclut avec eux une intime alliance. Le traité fut signé à Londres le 14 janvier 1809, par M. Canning, au nom de la Grande-Bretagne, et don Juan Ruiz de Apodaca, pour la junte suprême d'Espagne et des Indes, agissant au nom de Ferdinand VII. Il se compose de cinq articles.

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y aura entre le roi du royaume-uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande et Ferdinand VII, ainsi qu'entre tous leurs royaumes et états, une

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