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Fin de la

guerre

entro l'Espagne

Les Espagnols reçurent un secours auquel ils ne devoient pas s'attendre, par le débarquement de 7,000 hommes de troupes réglées, qui eut lieu le 30 septembre à la Corogne. Ils faisoient partie du corps que Charles IV avoit été obligé de fournir à Buonaparte, et que celui-ci avoit envoyé dans les îles danoises, pour former l'avant-garde de l'armée de Bernadotte, destinée à envahir la Suède 1. Ce corps, commandé par le marquis de la Romana, avoit d'abord prêté serment de fidélité à Joseph Buonaparte; mais le marquis, instruit par les soins de l'amiral Keats, qui commandoit la flotte angloise dans la Baltique, de l'insurrection de ses compatriotes, conçut le projet de sauver ces troupes à son souverain légitime. Il s'empara du port de Nyborg en Fionie, et s'embarqua, le 10 août 1808, sur des bâtimens de transport que l'amiral lui fournit. Il ne put ainsi emmener que 7,000 hommes.

Ce fut là un des premiers avantages que la

et la Grande- nation espagnole tira du rétablissement de la paix avec l'Angleterre.

Bretagne.

Le gouvernement britannique avoit publié, le 4 juillet 1808, l'ordre suivant :

S. M. ayant pris en considération les glorieux efforts de la nation espagnole pour la délivrance de la patrie de l'usurpation de la France, et les assurances que S. M. a reçues de diverses provinces d'Espagne de leurs dispositions amicales envers ce royaume,

1 Voy P. 77.

S. M., de l'avis de son conseil privé, a bien voulu ordonner, et il est conséquemment ordonné :

1.° Que toute hostilité contre l'Espagne, de la part de S. M., cessera immédiatement;

2.° Que le blocus de tous les ports d'Espagne, excepté ceux qui peuvent être encore sous l'influence de la France, sera sur-le-champ levé;

3.° Que tous les vaisseaux et bâtimens appartenant à l'Espagne seront librement admis dans les ports de la domination de S. M., comme avant les présentes hostilités ;

4.° Que tous les vaisseaux et bâtimens appartenant à l'Espagne qui seront rencontrés sur mer par les vaisseaux et croisières de S. M., seront traités de la même manière que ceux des états qui sont amis de S. M., et qu'il leur sera permis de faire tel commerce que S. M. regarde maintenant comme fait légitimement par des vaisseaux neutres;

5.° Que tous les vaisseaux et marchandises appartenant à des personnes qui résident dans les colonies espagnoles, qui seront arrêtés après cejourd'hui par quelque croisière de S. M., seront conduits dans un port et soigneusement tenus sous bonne garde pour attendre les ordres ultérieurs de S. M., jusqu'à ce qu'il soit connu si lesdites colonies ou aucune d'icelles dans lesquelles les propriétaires de tels vaisseaux et marchandises résident, ont fait cause coommune avec l'Espagne contre la puissance de la France, etc.

I

Portugal.

L'exemple de l'Espagne encouragea les Por- Insurrection du tugais à briser le joug insupportable que Junot faisoit péser sur eux. Le mouvement commença à Oporto le 6 juin 1808; la junte qui y fut établie sous la présidence de l'évêque, organisa l'in

surrection sur tous les points du royaume où les François ne se trouvoient pas en forces supérieures. Une armée angloise, commandée par sir Arthur Wellesley, qui depuis se rendit si célèbre sous le nom de Wellington, arriva devant Oporto. Cette armée, forte de 10,000 hommes, s'étoit présentée à la Corogne, le 23 juillet, peu de jours après la bataille de Medina del Rio Secco. Sir Arthur offrit ce secours à la junte de la Gallice; mais celle-ci répondit qu'elle ne demandoit à la Grande-Bretagne que de l'argent, des armes et des munitions ; elle ajouta que le corps anglois seroit dans le cas de rendre le plus grand service tant aux Portugais que par suite à la nation espagnole, s'il étoit employé à chasser les François de Lisbonne. De la Corogne sir Arthur se rendit à Oporto; mais l'évêque l'ayant averti que les Portugais étoient assez forts pour repousser les François, il laissa ses troupes devant Oporto, et se rendit, de sa personne, auprès de sir Charles Cotton, commandant de la flotte à l'embouchure du Tage, pour combiner avec lui l'attaque de Lisbonne. Ce fut de là qu'il transmit au général Spencer, qui se trouvoit à Cadix avec 6000 hommes, l'ordre de venir le joindre. Averti qu'il alloit recevoir un autre renfort de 5000 hommes, que lui amenoit le général Anstruther, et que Junot étoit affoibli par l'obligation où il avoit été d'envoyer 6000 hommes dans le midi du Portugal, qui s'étoit insurgé, sir Arthur Wellesley débarqua le 31 juillet

ses troupes dans la baie de Mondego, et prit position sur les hauteurs de Leyria. Le corps de Spencer étant arrivé, Wellesley se mit en marche, le 9 août, sur Lisbonne ; il remporta, le 17, à Roleia, une victoire sur le général Laborde. Le lendemain de cette affaire arriva le corps d'Anstruther. Comme sir John Moore devoit amener sous peu un nouveau renfort, Junot résolut de livrer bataille auparavant. Elle eut lieu, le 21, à Vimeira. Junot fut complétement battu.

L'armée victorieuse avança jusqu'à Cintra où sir Hew Dalrymple prit, le 22, le commandement général de tous les corps anglois. Le même jour Junot fit demander un armistice, afin de traiter d'une convention pour l'évacuation du Portugal par les François.

L'armistice fut effectivement conclu entre sir Arthur Wellesley et le général Kellermann1. La convention définitive fut signée à Cintra par George Murray, au nom du général en chef, et le général de division Kellermann, au nom de Junot. En voici les stipulations qui sont énoncées en 22 articles.

Convention de Cintra du 30 août

Toutes les places et forts du Portugal, occupés par les troupes françoises, seront remis 1808. à l'armée angloise dans l'état où ils se trouvent. Art. 1.

Les troupes françoises évacueront le Por

' MARTENS, Rec., T. XII, p. 94,

tugal avec leurs armes et bagages; elles ne seront pas considérées comme prisonnières de guerre, et, à leur arrivée en France, elles auront la liberté de servir. Art. 2.

Le gouvernement anglois fournira des moyens de transport à l'armée françoise qui sera débarquée dans un des ports de France entre Rochefort et l'Orient. Art. 3.

Cette armée emportera toute son artillerie de calibre françois avec les chevaux et les caissons renfermant 60 charges par canon. Toute autre artillerie, toutes les armes et munitions, les arsenaux de mer et de terre seront remis à l'armée et à la flotte angloise, dans l'état où ils se trouveront lors de la ratification de la convention. Art. 4.

L'armée françoise emportera tous équipages et toutes propriétés de l'armée, c'est-à-dire la caisse militaire et les voitures attachées au service des hôpitaux et commissariats. Il lui est permis de disposer pour son compte de la partie des effets que le général en chef jugeroit inutiles d'embarquer. Tous les individus ont également la liberté de disposer de leurs propriétés, et on garantit pleine sécurité aux ache

teurs. Art. 5.

La cavalerie embarquera ses chevaux, ainsi que les genéraux et officiers; mais le nombre des chevaux à embarquer pour les troupes n'excédera pas 600, et celui des chevaux à embarquer pour l'état-major n'excédera pas 200.

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