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Art. 6. Le présent traité sera ratifié par les deux hautes parties contractantes, et les ratifications en seront échangées dans l'espace de six semaines, ou plus tôt si faire se peut. En foi de quoi, etc.

Fait au quartier-général de Stralsund, le 23 juiń 1807.

Signé : Le baron J. C. DE TOLL.

HENRI PIERREPOINT.

CHAPITRE XXXVIII.

Paix de Schoenbrunn, du14 octobre 1809'.

Nous divisons ce chapitre en trois sections. Le bouleversement du trône d'Espagne, la captivité de ses rois légitimes, et la guerre qui en résulta, seront racontés dans la première. La quatrième guerre d'Autriche et la paix de Schoenbrunn feront l'objet de la deuxième et de la troisième.

le 1.

er

1Voy. Exposé des moyens employés par l'empereur Napoléon pour usurper la couronne d'Espagne, par don PEDRO CEVALLOS, premier secrétaire d'état et de dépêches de S. M. C. Ferdinand VII. Publié à Madrid septembre 1808, et traduit par M. Nettement ; suivi de pièces officielles. Troisième édition. Paris, 1814, in-8.-Exposé des motifs qui ont engagé, en 1808, S. M. C. Ferdinand VII, à se rendre à Bayonne; présenté à l'Espagne et à l'Europe, par don JUAN ESCOIQUIZ. Traduit de l'espagnol. Paris, 1816, in-8°.— Mémoires de don MIGUEL JOSE DE AZANZA, et don GONZALO O-FARRILL, et Exposé des faits qui justifient leur conduite politique depuis mars 1808 jusqu'en avril 1814. Traduit de l'espagnol par Alex. Foudras. Paris, 1815, in-8°.-Mémoires historiques sur la révolution d'Es pagne, par M. DE PRADT. Troisième édition. Paris, 1816, in-8.o.—(LÜDER) Europas Palingenesie: Sammlung der wichtigsten Materialien zur neuesten Geschichte des europäischen Continents. Altenburg, 1810, 2 vol. in-8".

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Renversement du tróne d'Espagne.

Renversement du trône des Bour

La paix de Schoenbrunn termina ce qu'on a improprement nommé la cinquième coalition bons en Espagne. contre la France, ou la guerre par laquelle l'Autriche avoit tenté encore une fois de soustraire ses peuples et l'Europe entière au joug honteux que Buonaparte faisoit peser sur le continent. L'exemple d'une nation qui, longtemps méconnue, luttoit, depuis près d'une année, avec un courage indomptable, contre toutes les forces de la France, avoit excité dans les ames de ceux qui pouvoient apprécier tant d'énergie, un enthousiasme qui fit croire à l'Autriche quele moment de la délivrance étoit arrivé.

Les efforts de l'Autriche, mal secondés par l'Angleterre, succombèrent sous les forces réunies du continent, dont les souverains s'empressèrent à l'envi de river les fers qui les enchaînoient.

Depuis la paix de Bâle, l'Espagne avoit été l'alliée fidèle de la France; elle avoit livré à Buonaparte ses flottes, ses troupes, ses trésors; elle s'étoit soumise, sans murmure, à tous les sacrifices que l'amitié de cet ambitieux imposoit à ses alliés, et avoit obtempéré à toutes ses réquisitions. Tant de condescendance fut récompensée par la plus noire ingratitude. Nous allons

rapporter le plus grand forfait politique de Buonaparte; une action si atroce, que l'Europe étonnée ne voulut pas y ajouter foi, et que les documens les plus authentiques furent à peine suffisans pour vaincre l'incrédulité de ceux qui pensoient que tant de noirceur étoit impossible dans le siècle des lumières, quoiqu'un ministre de Buonaparte eût professé, à la face de l'Europe, cette maxime criminelle : Ce que la politique conseille, la justice l'autorise 1!

Depuis douze ans, la cour de Madrid s'étoit asservie à un favori auquel on pardonneroit peut-être son ambition, si elle avoit été accompagnée de quelques talens et s'il n'y avoit pas joint une insatiable avidité. La pusillanimité et l'inconséquence que don Manuel Godoi, dit le prince de la Paix, montra dans les conjonctures difficiles où se trouvoit la cour d'Espagne, contribuèrent à confirmer l'erreur qui faisoit considérer les Espagnols comme une nation dégénérée, plongée dans la paresse, et incapable du moindre effort. C'est ainsi que des observateurs superficiels nous avoient peint une nation pleine de patriotisme, animée d'un zèle ardent pour l'honneur, attachée à son Dieu, à sa religion, à ses mœurs et à ses institutions, mais à laquelle l'inertie d'une suite de gouvernemens

1

* Rapport du ministre des affaires étrangères de Buonaparte, du 24 avril 1808. Voy. le Moniteur du 7 septembre 1808.

indolens n'avoit pas permis de déployer ses vertus. Buonaparte la crut telle, lorsque, confondant la gravité avec l'indifférence, il crut qu'il lui seroit facile de subjuguer un peuple incapable de manier les armes.

Il s'étoit formé dans la capitale de l'Espagne un parti qui travailloit à délivrer la nation de la honte d'être gouvernée par un homme aussi inepte que don Manuel Godoï. Le duc de l'Infantado, d'une des premières maisons castillanes, le chanoine don Juan Escoiquiz, qui avoit élevé le prince des Asturies, étoient à la tête de ce parti. Ils y entraînèrent l'héritier de la couronne, prince de vingt-trois ans, manquant d'expérience, mais plein d'honneur et de probité. Dès l'année 1806, il avoit remis au duc de l'Infantado un décret par lequel il l'avoit nommé commandant des troupes de la NouvelleCastille, pour le cas où son père mourroit. On dressa un mémoire dans lequel les crimes du favori étoient détaillés, et où l'on invitoit le roi à éloigner de sa personne un ministre odieux à la nation. Le prince mit aussi par écrit le plan de l'association.

Buonaparte n'ignoroit pas les dispositions du prince; il résolut de s'en servir pour jeter la désunion dans la famille royale, et d'en profiter pour l'exécution de son plan. Le prince des Asturies communiqua son projet à l'ambassadeur de France, qui flatta ses passions pour s'emparer de son secret. Ce fut d'après le conseil de ce

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