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posait de cent cinq régimens d'infanterie, dont trois aux colonies; quatre régimens suisses, quatre régimens d'infanterie de l'ancienne garde, sous la dénomination de grenadiers et chasseurs de France; cinquante-sept régimens de cavalerie de la ligne; quatre régimens de cavalerie de l'ancienne garde, sous la dénomination de grenadiers, dragons, chasseurs et lanciers de France, huit bataillons du train, deux bataillons de pontonniers, trois ré→ gimens de sapeurs-mineurs, ouvriers, dits troupes du génie. Les régimens d'infanterie étaient de deux bataillons, six seulement étaient à trois. L'effectif de chaque régiment était, l'un portant l'autre, de neuf cents hommes, dont six cents disponibles pour la guerre. La cavalerie avait un effectif de vingt-cinq mille hommes, et seize mille chevaux ; elle pouvait fournir au plus onze mille chevaux pour entrer en campagne. Les bataillons du train d'artillerie étaient formés de cadres ; ils avaient deux mille chevaux aux dépôts, et six mille en subsistance chez les paysans. L'effectif général était de cent quaranteneuf mille hommes, pouvant mettre en

campagne une armée de quatre-vingt-treize mille hommes présens sous les armes, force à peine suffisante pour garder les places fortes et les principaux établissemens maritimes; car toutes les flottes étaient désarmées, les équipages congédiés, si ce n'est un vaisseau et trois frégates à Toulon, et deux frégates à Rochefort. Les seules troupes qu'eût sur pied la marine, étant huit bataillons de canonniers, il fallait que l'armée de terre pourvût à la défense de Cherbourg, de Brest, de Lorient, de Rochefort, de Toulon. Le matériel de l'artillerie, malgré les pertes éprouvées par la cession des équipages de campagne renfermés dans les places d'Anvers, Wesel, Mayence, Alexandrie, pouvait fournir aux besoins des plus grandes armées, et réparer les pertes qu'elles pourraient faire pendant plusieurs campagnes. Il y avait dans les magasins cent cinquante mille fusils neufs, trois cent mille fusils à réparer ou en pièces de rechange, outre ceux dans les mains de l'armée. Cela était très-insuffisant. Toutes les places fortes étaient désarmées; les palissades et les approvisionnemens de siége avaient été

vendus, mais le matériel de l'artilleric pouvait suffire à leur armement.

II. Huit cent mille hommes étaient jugés nécessaires pour combattre l'Europe à forces égales. Les premiers soins se portèrent sur le moral de l'armée. On restitua aux régimens les numéros qu'ils portaient depuis 1794; ils avaient été illustrés dans vingt-cinq campagnes et mille combats! On créa les cadres des 3me, 4me, 5me bataillons des régimens d'infanterie, des 4me et 3me escadrons des régimens de cavalerie, ceux de trente bataillons du train d'artillerie, de vingt régimens de jeune garde, de dix bataillons d'équipages militaires, et de vingt régimens de marine, ce qui donna de l'emploi à tous les officiers à demi-solde de toutes les armes de terre et de mer. On requit deux cents bataillons de garde nationale d'élite, chaque bataillon composé de deux compagnies de grenadiers et deux de voltigeurs, et fort de cinq cent soixante hommes. On rappela sous les drapeaux tous les anciens militaires il n'y eut pas besoin de loi coercitive pour les contraindre à obéir; ils accoururent en chantant laboureurs, 24:

11.

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artisans, manufacturiers, etc., tous quittèrent leur travail à la fin de la semaine, endossèrent leur vieil uniforme, et rejoignirent leurs anciens régimens. Cet appel devait produire deux cent mille hommes; il n'en rendit que cent trente mille à l'armée de ligne, parce qu'un grand nombre s'enrôlèrent dans les deux cents bataillons d'élite de garde nationale, et que d'autres. entrèrent comme remplaçans dans la levée de la conscription de 1815. La conscription de 1815 fut rappelée; elle devait donner cent quarante mille hommes, mais elle n'en avait encore rendu que quatrevingt mille à la fin de mai. L'insurrection de la Vendée fit éprouver un déficit. D'ailleurs, dans plusieurs départemens, les jeunes gens de cette conscription avaient, été appelés en 1814, et ils préférèrent rejoindre leurs drapeaux à titre d'anciens soldats. Les vingt régimens de marine furent formés avec trente mille matelots des anciennes escadres d'Anvers, de Brest, de Rochefort, de Toulon; les officiers de marine et les contre- maitres formèrent les cadres. Un appel de deux cent cinquante mille hommes devait être proposé

aux chambres dans le courant de juillet; la levée eût été terminée en septembre. Le nombre des officiers, sous-officiers et soldats en retraite ou en réforme s'élevait à plus de cent mille; trente mille étaient en état de servir dans les places fortes; ils s'empressèrent de répondre à l'appel que leur fit le ministre de la guerre le maréchal prince d'Eckmülh; leur expérience, leur bon esprit furent fort utiles pour diriger les nouvelles levées et assurer la conservation des places fortes.

III. L'objet le plus important était les armes à feu. Les magasins étaient fournis d'une quantité suffisante de sabres. L'ar tillerie prit plusieurs mesures pour dou bler l'activité des anciennes manufactures; 1o elle exempta les ouvriers du service militaire; 2o elle donna aux entrepreneurs les avances dont ils avaient besoin ; 3° elle se relâcha de la rigueur de ses anciennes ordonnances, autorisant à recevoir des modèles mixtes, ayant des platines plus simples que celles du modèle de 1777; elle fit couler par milliers des platines en cuivre, et rétablit l'atelier des platines méca¬ niques à l'estampe. Les fabriques impé

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