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tous les projets qui peuvent alarmer les autres puissances, projets qu'elle aurait pu mettre à exécution s'ils étaient entrés dans sa politique : tantôt ils font un appel à l'amour-propre des nations pour exciter leur jalousie; ils saisissent toutes les circonstances que font naître les événemens inattendus des temps où nous nous trouvons c'est la guerre dans toutes les parties du continent qui peut seule assurer leur prospérité. Je ne veux rien qui ne soit dans les traités que j'ai conclus. Je ne sacrifierai jamais le sang de mes peuples pour des intérêts qui ne sont pas immédiatement ceux de mon empire. Je me flatte que la paix du continent ne sera pas troublée.

Le roi d'Espagne est venu assister à cette dernière solennité. Je lui ai accordé tout ce qui était nécessaire et propre à réunir les intérêts et l'esprit des différens peuples de ses provinces. Depuis 1809, la plupart des places fortes d'Espagne ont été prises après des siéges mémorables. Les insurgés ont été battus dans un grand nombre de batailles rangées. L'Angleterre a compris que cette guerre tournait à sa

fin, et que les intrigues et l'or n'étaient plus suffisans désormais pour la nourrir. Elle s'est trouvée contrainte à en changer la nature; et d'auxiliaire, elle est devenue partie principale. Tout ce qu'elle a de troupes de ligne a été envoyé dans la péninsule: l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande sont dégarnies. Le sang anglais a enfin coulé à grands flots dans plusieurs actions glorieuses pour les armes françaises...... Cette lutte contre Carthage, qui paraissait devoir se décider sur les champs de bataille de l'Océan ou au-delà des mers, le sera donc désormais dans les plaines des Espagnes! Lorsque l'Angleterre sera épuisée, qu'elle aura enfin ressenti les maux qu'avec tant de cruauté elle verse depuis vingt ans sur le continent, que la moitié de ses familles sera couverte du voile funèbre, un coup de tonnerre mettra fin aux affaires de la péninsule, aux destins de ses armées, et vengera l'Europe et l'Asie en terminant cette seconde guerre punique.

Messieurs les députés des départemens au corps législatif,

J'ordonne à mon ministre de mettre sous

vos yeux les comptes de 1809 et 1810. C'est l'objet pour lequel je vous ai réunis. Vous y verrez la situation prospère de mes finances. Quoique j'aie mis, il y a trois mois, cent millions d'extraordinaire à la disposition de mon ministre de la guerre, pour subvenir aux dépenses des nouveaux armemens qui alors paraissaient nécessaires, je me trouve dans l'heureuse situation de n'avoir à imposer aucune nouvelle surcharge à mes peuples. Je ne hausserai aucun tarif; je n'ai besoin d'aucun accroissement dans les impositions.

Gumbinnen, 20 juin 1812.

PROCLAMATION.

SOLDATS!

'La seconde guerre de Pologne est commencée. La première s'est terminée à Friedland et à Tilsitt : à Tilsitt, la Russie a juré éternelle alliance à la France, et guerre l'Angleterre. Elle viole aujourd'hui ses sermens! Elle ne veut donner aucune explication de son étrange conduite, que les

aigles françaises n'aient repassé le Rhin, laissant par là nos alliés à sa discrétion.

La Russie est entraînée par la fatalité! Ses destins doivent s'accomplir. Nous croirait-elle donc dégénérés? ne serions-nous donc plus les soldats d'Austerlitz? Elle nous place entre le déshonneur et la guerre. Le choix ne saurait être douteux. Marchons done en avant! passons le Niémen: portons la guerre sur son territoire. La seconde guerre de Pologne sera glorieuse aux armées françaises, comme la première; mais la paix que nous concluerons portera avec elle sa garantie, et mettra un terme à cette orgueilleuse influence que la Russie a exercée depuis cinquante ans sur les affaires de l'Europe.

NAPOLEON.

Borodino, près de Mojaïsk, le 7 septembre 1812.

ORDRE DU JOUR.

SOLDATS!

Voilà la bataille que vous avez tant désirée! Désormais la victoire dépend de

vous: elle nous est nécessaire; elle nous donnera l'abondance, de bons quartiers d'hiver, et un prompt retour dans la patrie! Conduisez-vous comme à Austerlitz, à Friedland, à Witepsk, à Smolensk, et que la postérité la plus reculée cite avec orgueil votre conduite dans cette journée; que l'on dise de vous: Il était à cette grande bataille sous les murs de Moscou! C'est un brave!

NAPOLÉON.

Lutzen, le 3 mai 1813.

Proclamation de l'empereur à l'armée.

SOLDATS,

Je suis content de vous! vous avez rempli mon attente! vous avez suppléé à tout par votre bonne volonté et par votre bravoure. Vous avez, dans la célèbre journée du 2 mai, défait et mis en déroute farmée russe et prussienne commandée par l'empereur Alexandre et le roi de Prusse. Vous avez ajouté un nouveau lustre à la gloire de mes aigles; vous avez montré tout ce

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