Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Par le traité de Vienne, tous les rois et souverains, mes alliés, qui m'ont donné tant de témoignages de la constance de leur amitié, ont acquis et acquerront un nouvel accroissement de territoire.

Les provinces Illyriennes portent sur la Save les frontières de mon grand empire. Contigu avec l'empire de Constantinople, je me trouverai en situation naturelle de surveiller les premiers intérêts de mon commerce dans la Méditerranée, l'Adriati que et le Levant. Je protégerai la Porte, si la Porte s'arrache à láfuneste influence de l'Angleterre je saurai la punir si elle se laisse dominer par des conseils astucieux et perfides.

J'ai voulu donner une nouvelle preuve de mon estime à la nation suisse, en joignant à mes titres celui de son médiateur, et mettre un terme à toutes les inquiétudes que l'on cherche à répandre parmi cette brave nation.

La Hollande, placée entre l'Angleterre et la France, en est également froissée. Cependant elle est le débouché des principales artères de mon empire. Des changemens deviendront nécessaires ; la sûreté

de mes frontières et l'intérêt bien entendu des deux pays l'exigent impérieusement.

La Suède a perdu, par son alliance avec l'Angleterre, après une guerre désastreuse, la plus belle et la plus importante de ses provinces. Heureuse cette nation, si le prince sage qui la gouverne aujourd'hui eût pu monter sur le trône quelques années plus tôt ! Cet exemple prouve de nouveau aux rois que l'alliance de l'Angleterre est le présage le plus certain de leur ruine.

Mon allié et ami l'empereur de Russie a réuni à son vaste empire la Finlande, la Moldavie, la Valachie, et un district de la Gallicie. Je ne suis jaloux de rien de ce qui peut arriver de bien à cet empire. Mes sentimens pour son illustre souverain sont d'accord avec ma politique.

Lorsque je me montrerai au-delà des Pyrénées, le léopard épouvanté cherchera l'Océan pour éviter la honte, la défaite et la mort. Le triomphe de mes armes sera le triomphe du génie du bien sur celui du mal, de la modération, de l'ordre, de la morale, sur la guerre civile, l'anarchie et les passions malfaisantes. Mon

amitié et ma protection rendront, je l'espère, la tranquillité et le bonheur aux peuples des Espagnes.

Messieurs les députés des départemens au corps législatif, j'ai chargé mon ministre de l'intérieur de vous faire connaître l'historique de la législation, de l'administration et des finances dans l'année qui vient de s'écouler. Vous y verrez que toutes les pensées que j'ai conçues pour l'amélioration de mes peuples se sont suivies avec la plus grande activité; que dans Paris, comme dans les parties les plus éloignées de mon empire, la guerre n'a apporté aucun retard dans les travaux. Les membres de mon conseil d'État vous présenteront diffférens projets de lois, spécialement la loi sur les finances; vous y verrez leur état prospère. Je ne demande à mes peuples aucun nouveau sacrifice, quoique les circonstances m'aient obligé à doubler mon état militaire.

C

L

Paris, 17 juin 1811.

Discours de l'empereur à l'ouverture du corps législatif.

MESSIEURS les députés des départemens au corps législatif,

La paix conclue avec l'empire d'Autriche a été depuis cimentée par l'heureuse alliance que j'ai contractée : la naissance du roi de Rome a rempli mes vœux et satisfait à l'avenir de mes peuples.

Les affaires de la religion ont été trop souvent mêlées et sacrifiées aux intérêts d'un État du troisième ordre. Si la moitié de l'Europe s'est séparée de l'église de Rome, on peut l'attribuer spécialement à la contradiction qui n'a cessé d'exister entre les vérités et les principes de la religion, qui sont pour tout l'univers, et des prétentions et des intérêts qui ne regardaient qu'un très petit coin de l'Italie. J'ai mis fin à ce scandale pour toujours. J'ai réuni Rome à l'empire. J'ai accordé des palais aux papes, à Rome et à Paris: s'ils ont à cœur les intérêts de la religion, ils voudront séjourner souvent au centre des af

faires de la chrétienté; c'est ainsi que saint Pierre préféra Rome au séjour même de la Terre-Sainte.

La Hollande a été réunie à l'empire; elle n'en est qu'une émanation. Sans elle, l'empire ne serait pas complet.

Les principes adoptés par le gouvernement anglais, de ne reconnaître la neutralité d'aucun pavillon, m'ont obligé de m'assurer des débouchés de l'Ems, du Weser et de l'Elbe, et m'ont rendu indispensable une communication intérieure avec la Baltique. Ce n'est pas mon territoire que j'ai voulu accroître, mais bien mes moyens maritimes.

L'Amérique a fait des efforts pour faire reconnaître la liberté de son pavillon. Je la seconderai.

Je n'ai qu'à me louer des souverains de la confédération du Rhin.

La réunion du Valais avait été prévue dès l'acte de médiation, et considérée comme nécessaire pour concilier les inté rêts de la Suisse avec les intérêts de p France et de l'Italie.

Les Anglais mettent en jeu toutes le passions. Tantôt ils supposent à la Franco

« ZurückWeiter »