Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

princes de la maison de Lorraine, n'ont point soutenu vos regards. Les princes de cette maison ont abandonné leur capitale, non comme des soldats d'honneur qui cèdent aux circonstances et aux revers de la guerre, mais comme des parjures que poursuivent leurs propres remords. En fuyant de Vienne, leurs adieux à ses habitans ont été le meurtre et l'incendie; comme Médée, ils ont de leurs propres mains égorgé leurs enfans.

Le peuple de Vienne, selon l'expression de la députation de ses faubourgs, délaissé, abandonné, veuf, sera l'objet de vos égards. J'en prends les habitans sous ma spéciale protection : quant aux hommes turbulens et méchans, j'en ferai une justice exemplaire.

Soldats! soyons bons pour les pauvres paysans, pour ce bon peuple qui a tant de droits à notre estime ne conservons aucun orgueil de tous nos succès; voyonsy une preuve de cette justice divine qui punit l'ingrat et le parjure.

NAPOLÉON.

Ebersdorf, 27 mai 1809.

Proclamation à l'armée d'Italie.

SOLDATS DE L'ARMÉE D'ITALIE,

Vous avez glorieusement atteint le but que je vous avais marqué; le Somering a été témoin de votre jonction avec la grande

armée.

Soyez les bienvenus! Je suis content de vous !!!. Surpris par un ennemi perfide avant que vos colonnes fussent réunies, vous avez dû rétrograder jusqu'à l'Adige; mais lorsque vous reçutes l'ordre de marcher en avant, vous étiez sur le champ mémorable d'Arcole, et là, vous jurâtes sur les mânes de nos héros de triompher. Vous avez tenu parole à la bataille de la Piave, aux combats de Saint-Daniel, de Tarvis, de Goritz. Vous avez pris d'assaut les forts de Malborghetto, de Pradel, et fait capituler la division ennemie retranchée dans Prévald et Laybach. Vous n'aviez pas encore passé la Drave, et déjà vingt-cinq mille prisonniers, soixante pièces de bataille, dix drapeaux avaient

signalé votre valeur. Depuis, la Drave, la Save, la Murn n'ont pu retarder votre marche. La colonne autrichienne de Jellachich, qui la première entra dans Munich, qui donna le signal des massacres dans le Tyrol, environnée à Saint-Michel, tombée dans vos baïonnettes ; vous avez fait une prompte justice de ces débris dérobés à la colère de la grande armée.

est

Soldats, cette armée autrichienne d'Italie, qui un moment souilla par sa présence nos provinces, qui avait la préteution de briser ma couronne de fer, battue, dispersée, anéantie, grâces à vous,. sera un exemple de la vérité de cette devise: Dieu me la donne, gare à qui la touche.

NAPOLÉON.

Paris, 3 décembre 1809.

Discours de l'empereur à l'ouverture du corps législatif.

MESSIEURS les députés des départemens au corps législatif, depuis votre dernière session j'ai soumis l'Aragon et la Castille,

et chassé de Madrid le gouvernement fallacieux formé par l'Angleterre.

Je marchais sur Cadix et Lisbonne, lorsque j'ai dû revenir sur mes pas, et planter mes aigles sur les remparts de Vienne. Trois mois ont vu naître et terminer cette quatrième guerre punique. Accoutumé au dévouement et au courage de mes armées, je ne puis cependant, dans cette circonstance, ne pas reconnaître les preuves particulières d'amour que m'ont donnée mes soldats d'Allemagne.

Le génie de la France a conduit l'armée anglaise ; elle a terminé ses destins dans les marais pestilentiels de Walcheren. Dans cette importante circonstance, je suis resté éloigné de quatre cents lieues, certain de la nouvelle gloire qu'allaient acquérir mes peuples et du grand caractère qu'ils allaient déployer. Mes espérances n'ont pas été trompées. Je dois des remercîmens en particulier aux citoyens des départemens du Pas-de-Calais et du Nord... Français! tout ce qui voudra s'opposer à vous sera vaincu et soumis. Votre grandeur s'accroîtra de toute la haine de vos ennemis. Vous avez devant vous de

longues années de gloire et de prospérité à parcourir. Vous avez la force et l'énergie de l'Hercule des anciens.

J'ai réuni la Toscane à l'empire. Ces peuples en sont dignes par la douceur de leur caractère, par l'attachement que nous ont toujours montré leurs ancêtres, et par les services qu'ils ont rendu à la civilisation européenne.

L'histoire m'a indiqué la conduite que je devais tenir envers Rome. Les papes, devenus souverains d'une partie de l'Italie, se sont constamment montrés les ennemis de toute puissance prépondérante dans la péninsule. Ils ont employé leur influence spirituelle pour lui nuire. Il m'a donc été démontré que l'influence spirituelle exercée dans mes États par un souverain étranger, était contraire à l'indépendance de la France, à la dignité et à la sûreté de mon trône. Cependant, comme je reconnais la nécessité de l'influence spirituelle des déscendans du premier des pasteurs, je n'ai pu concilier ces grands intérêts qu'en annulant la donation des empereurs français, mes prédécesseurs, et en réunissant les États romains à la France.

« ZurückWeiter »