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quels le sentiment de la haine et de la jalousie ne meurt jamais.

Soldats, il n'est aucun de vous qui veuille retourner en France par un autre chemin que par celui de l'honneur. Nous ne devons y rentrer que sous des arcs de triomphe.

Eh quoi! aurions-nous donc bravé les saisons, les mers, les déserts; vaincu l'Europe plusieurs fois coalisée contre nous; porté notre gloire de l'orient à l'occident, pour retourner aujourd'hui dans notre patrie comme des transfuges, après avoir abandonné nos alliés, et pour entendre. dire que l'aigle française a fui épouvantée à l'aspect des armées prussiennes.... Mais déjà ils sont arrivés sur nos avant-postes....

Marchons donc, pour les faire sortir de cette étonnante ivresse. Que l'armée prussienne éprouve le même sort qu'elle éprouva il y a quatorze ans ! Qu'ils apprennent que s'il est facile d'acquérir un accroissement de domaines et de puissance avec l'amitié du grand-peuple, son inimitié (qu'on ne peut provoquer que par l'abandon de tout esprit de sagesse et de raison) est plus terrible que les tempêtes de l'Océan. NAPOLEON.

Au quartier impérial de Bamberg, le 7 octobre 1806.

Au sénat conservateur.

SENATEURS,

Nous avons quitté notre capitale pour nous rendre au milieu de notre armée d'Allemagne, dès l'instant que nous avons su avec certitude qu'elle était menacée sur ses flancs par des mouvemens inopinės. A peine arrivé sur les frontières de nos Etats, nous avons eu lieu de reconnaître combien notre présence y était nécessaire, et de nous applaudir des mesures défensives que nous avons prises avant de quitter le centre de notre empire. Déjà les armées prussiennes, portées au grand complet de guerre, s'étaient ébranlées de toutes parts; elles avaient dépassé leurs frontières; la Saxe était envahie, et le sage prince qui gouverne était forcé d'agir contre sa volonté, contre l'intérêt de ses peuples. Les armées prussiennes étaient arrivées devant les cantonnemens de nos troupes. Des pro

vocations de toutes espèces, et même des
voies de fait avaient signalé l'esprit de
haine qui animait nos ennemis, et la mo-
dération de nos soldats, qui, tranquilles
à l'aspect de tous ces mouvemens, étonnés
seulement de ne recevoir aucun ordre, se
reposaient dans la double confiance que
donnent le courage et le bon droit. Notre
premier devoir a été de passer le Rhin
nous-même, de former nos camps, et de
faire entendre le cri de guerre. Il a re-
tenti au cœur de tous nos guerriers. Des
marches combinées et rapides les ont por
tés en un clin-d'œil au lieu que nous leur
avons indiqué. Tous nos camps sont for-
més; nous allons marcher contre les ar-
mées prussiennes, et repousser la force
par la force. Toutefois, nous osons le dire,
notre cœur est péniblement affecté de
cette prépondérance constante qu'obtient
en Europe le génie du mal, occupé sans
cesse à traverser les desseins que nous for-
mons pour la tranquillité de l'Europe, le
repos et le bonheur de la génération pré-
sente, assiégeant tous les cabinets par
les genres de séductions, et égarant ceux
qu'il n'a pu corrompre, les aveuglant sur

tous

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leurs véritables intérêts, et les lançant au milieu des partis, sans autre guide que les passions qu'il a su inspirer. Le cabinet de Berlin lui-même n'a point choisi avec délibération le parti qu'il prend ; il y a été jeté avec art et une malicieuse adresse. Le roi s'est trouvé tout-à-coup à cent lieues de sa capitale, aux frontières de la confédération du Rhin, au milieu de son armée et vis-à-vis des troupes françaises dispersées dans leurs cantonnemens, et qui eroyaient devoir compter sur les liens qui unissaient les deux Etats, et sur les protestations prodiguées en toutes circonstances par la cour de Berlin. Dans une guerre aussi juste, où nous ne prenons les armes que pour nous défendre, que nous n'avons provoquée par aucun acte, par aucune prétention, et dont il nous serait impossible d'assigner la véritable cause nous comptons entièrement sur l'appui des lois et sur celui des peuples, que les circonstances appellent à nous donner de nouvelles preuves de leur dévouement et de leur courage. De notre côté, aucun sacrifice personnel ne nous sera pénible, aucun danger ne nous arrêtera, toutes les

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fois qu'il s'agira d'assurer les droits, l'honneur et la prospérité de nos peuples...

NAPOLEON.

Berlin, le 28 octobre 1906.

PROCLAMATION.

L'empereur à l'armée.

SOLDATS!

Vous avez justifié mon attente, et répondu dignement à la confiance du peuple français. Vous avez supporté les privations et les fatigues avec autant de courage que vous avez montré d'intrépidité et de sang-froid au milieu des combats. Vous êtes les dignes défenseurs de l'honneur de ma couronne et de la gloire du grand peuple; tant que vous serez animés de cet esprit, rien ne pourra vous résister. Je ne sais désormais à quelle arme je dois donner la préférence.... Vous êtes tous de bons soldats. Voici le résultat de nos tra

vaux.

Une des premières puissances militaires de l'Europe, qui osa naguère nous pro

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