Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

arsenal tout entier est resté en votre pou voir; et, pendant ce temps-là, je courais les chances les plus hasardeuses de la guerre. Je me suis confié en vos sentimens d'honneur, de bonne foi, de loyauté : vous avez justifié ma confiance.

Habitans de Vienne, je sais que vous avez tous blamé la guerre que des ministres vendus à l'Angleterre ont suscitée sur le continent. Votre souverain est éclairé sur les menées de ces ministres corrompus; il est livré tout entier aux grandes qualités qui le distinguent; et, désormais, j'espère pour vous et pour le continent des jours plus heureux.

Habitans de Vienne, je me suis peu montré parmi vous, non par dédain ou par un vain orgueil; mais je n'ai pas voulu distraire en vous aucun des sentimens que vous deviez au prince avec qui j'étais dans l'intention de faire une prompte paix. En vous quittant, recevez, comme un présent' qui vous prouve mon estime, votre arsenal intact, que les lois de la guerre ont rendu ma propriété ; servez-vous en toujours pour le maintien de l'ordre. Tous les maux que vous avez

soufferts, attribuez-les aux mallieurs inséparables de la guerre ; et tous les ménagemens que mon armée a apportés dans vos contrées, vous les devez à l'estime que vous avez méritée.

NAPOLEON.

De mon camp impérial de Schonbrunn, le 6 nivose an 14 (27 déc. 1805.)

Proclamation à la grande armée.

SOLDATS,

Depuis dix ans, j'ai tout fait pour sauver le roi de Naples; il à tout fait pour se perdre. Après la bataille de Dégo, de Mondovi, de Lodi, il ne pouvait m'opposer qu'une faible résistance. Je me fai aux paroles de ce prince, et je fus géné reux envers lui.

Lorsque la seconde coalition fut dissoute à Marengo, le roi de Naples, qui, le premier, avait commencé cette injuste guerre, abandonné à Lunéville par ses alliés, resta seul et sans défense. Il m'implora; je lui pardonnai une seconde fois. Il y a peu de mois, vous étiez aux portes

de Naples. J'avais d'assez légitimes raisons, et de suspecter la trahison qui sé méditait, et de venger les outrages qui m'avaient été faits. Je fus encore généreux. Je reconnus la neutralité de Naples; je vous ordonnai d'évacuer ce royaume ; et, pour la troisième fois, la maison de Naples fut raffermie et sauvée.

Pardonnerons-nous une quatrième fois? nous fierons-nous une quatrième fois à une cour sans foi, sans honneur et sans raison? Non! non. La dynastie de Naples a céssé de régner; son existence est incompatible avec le repos de l'Europe et l'honneur de ma couronne.

Soldats, marchez; précipitez dans les flots, si tant est qu'ils vous attendent, ces débiles bataillons des tyrans des mers. Montrez au monde de quelle manière nous punissons les parjures. Ne tardez pas à m'apprendre que l'Italie est toute entière soumise à mes lois ou à celle de mes alliés ; que le plus beau pays de la terre est affranchi du joug des hommes les plus perfides; que la sainteté des traités est vengée, et que les mânes de mes braves soldats égorgés dans les ports de Sicile à leur re

tour d'Egypte, après avoir échappé aux périls des naufrages, des déserts et des combats, sont enfin apaisés.

Soldats, mon frère marchera à votre tête; il connaît mes projets; il est le dépositaire de mon autorité; il a toute ma confiance; environnez-le de toute la vôtre.

NAPOLEON.

Au quartier impérial de Bamberg, le 6 octobre 1806.

Proclamation à la grande armée.

SOLDATS,

L'ordre pour votre rentrée en France était parti; vous vous en étiez déjà rapprochés de plusieurs marches. Des fêtes triomphales vous attendaient, et les préparatifs pour vous recevoir étaient commencés dans la capitale.

Mais lorsque nous nous abandonnions à cette trop confiante sécurité, de nouvelles trames s'ourdissaient sous le masque de l'amitié et de l'alliance. Des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin; depuis

deux mois nous sommes provoqués avec une audace qui demande vengeance.

La même faction, le même esprit de vertige qui, à la faveur de nos divisions intestines, conduisit, il y a quatorze ans, les Prussiens au milieu des plaines de la Champagne, domine encore dans leurs conseils. Si ce n'est plus Paris qu'ils veulent brûler et renverser jusque dans ses fondemens, c'est, aujourd'hui, leurs drapeaux qu'ils se vantent de planter dans la capitale de nos alliés; c'est la Saxe qu'ils veulent obliger à renoncer, par une transaction honteuse, à son indépendance, en la rangeant au nombre de leurs provinces ; c'est enfin vos lauriers qu'ils veulent arracher de votre front. Ils veulent que nous évacuions l'Allemagne à l'aspect de leur armée ! les insensés!!! Qu'ils sachent donc qu'il serait mille fois plus facile de détruire la grande capitale que de flétrir l'honneur des enfans du grand-peuple et de ses alliés. Leurs projets furent confondus alors; ils trouvèrent dans les plaines de la Champagne la défaite, la mort et la honte mais les leçons de l'expérience s'effacent, et il est des hommes chez les

« ZurückWeiter »