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giale de Sainte-Croix, à Pont-à-Mousson, et qui répondait au signalement fourni par le soldat aux gardes sur son prétendu complice1.

Fabert et l'envoyé du roi se rendirent sur-le-champ à Pont-à-Mousson. Là, Dominique Richard, consulté par eux, leur apprit que le prêtre en question était mort depuis plus de quatre ans, en revenant de Rome. De nouveaux avis ne tardèrent pas à imprimer aux recherches une autre direction. Les deux enquêteurs partirent (17 octobre) pour les environs de Phalsbourg et de Lixheim, où ils trouvèrent un curé nommé Claus, né à Pont-à-Mousson, sur lequel des indices récents faisaient planer les soupçons qui s'étaient arrêtés en premier lieu sur le prêtre Niclus. Incontinent, il fut appréhendé en présence de ses paroissiens, placé à cheval en croupe derrière le valet de Fabert, conduit à Lixheim et interrogé. Mais son innocence ayant été reconnue, on le mit en liberté. L'affaire n'eut pas d'autre suite, si ce n'est que l'on pendit le soldat aux gardes. Le prêtre lorrain était évidemment un être imaginaire inventé par le prisonnier pour se soustraire aux effroyables douleurs de la gehenne. Quant à Richelieu, il avait perdu une belle occasion de trouver une fois de plus matière à accusation contre le P. Chanteloube. Fabert reprit le chemin de Metz,

1. « Procès-verbal (expéd. orig.) du seigneur de Bonnefoy, lieutenant du chevalier du guet, fait à Metz, le 13 octobre. » (Arch. aff. étr., Lorraine, t. XV.)

2. Procès-verbal (expéd. orig.) établi, le 17 octobre, par Jean Berthier. (Arch. aff. étr., Lorraine, t. XV.)

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d'où il écrivit (21 octobre) à Bouthilier, secrétaire d'État1, pour lui rendre compte des résultats de sa mission, et remercier le roi de l'honneur qu'il lui avait fait en le choisissant pour la remplir.

1. Lettre aut. (Arch. aff. étr., Lorraine, t. XV. )

Cette lettre est la première que nous ayons trouvée de Fabert à Léon Bouthilier, comte de Chavigny, nommé secrétaire d'État des affaires étrangères en 1632, par Richelieu, en remplacement de son père, Claude Bouthilier, appelé à la charge de surintendant des finances. Les témoignages de reconnaissance qu'elle renferme à l'adresse de Chavigny, prouvent que Fabert avait déjà un protecteur dans ce jeune ami du cardinal.

CHAPITRE I

(octobre 1634 1636)

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Fabert fait prisonnier par les Espagnols devant Thionville (1634); démarches de Richelieu pour obtenir son élargissement; est mis en liberté sur l'intervention du roi (1635). — Commande dans Metz, sous le cardinal de la Valette, organise la défense de la place. Chargé d'une mission auprès de Richelieu. Ne peut obtenir de servir en campagne. Aide de camp, sous la Valette, à l'armée du Rhin; accepte à contre-cœur cette charge. Composition de l'armée. Relève le moral des soldats. - Envoyé aux cercles de Franconie et de Souabe. Propose de laisser le canon à Kreuznach, pendant la retraite de Mayence. - Combat le projet de retraite sur Coblentz. - A l'affaire de Vaudrevange. Services rendus pendant la campagne sur le Rhin. Journal des campagnes de Fabert, de 1635 à 1639.-Envoyé à la Cour. Rend compte au roi de l'expédition de Mayence; justifie son général accusé d'avoir laissé dépérir ses troupes. Mesures administratives prises à Metz pendant l'épidémie de peste suédoise. - Emprunte de l'argent aux Messins pour payer les officiers de cavalerie. Retraite des Impériaux du camp de Maizières; soins qu'il fait donner à leurs malades. Défend la conduite de la Valette. Au siège de Dieuze. - Prépare avec Richelieu une campagne d'hiver. Enrégimentation de la cavalerie suivant ses idées. - Rapporte des instructions de la cour.- - Coopère au ravitaillement des places d'Alsace (1636). - Au siège de Clémery A la poursuite de Ludovic. Au siège de Saverne. Son opinion sur le colonel Hébron. - Amène le duc de Weimar à se désister de ses prétentions sur Saverne. Les Impériaux en Franche-Comté; les prévisions de Fabert sur leur entrée en Bourgogne se vérifient Reprend aux Croates les bagages de la Valette. Entre ave

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FABERT FAIT PRISONNIER DEVANT THIONVILLE.

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Rantzau dans Saint-Jean-de-Losne. Mission à la cour, après la retraite du comte Galas. Éloge que de Noyers fait de Fabert. Au siège de Saint-Avold.-- Reçoit du roi trois capitaineries lorraines.

Bientôt Richelieu se préoccupa un peu moins de ses ennemis personnels à l'intérieur, et beaucoup plus de ceux de la France au dehors. Il est vrai qu'en prévision d'une lutte ouverte contre la maison d'Autriche, il préparait depuis longtemps en secret, et l'on peut même dire sournoisement, ce qu'il espérait devoir servir à la réalisation de ses desseins. La place forte de Thionville, porte ouverte sur l'électorat de Trèves, ne pouvait manquer de fixer son attention. Ne trouvant pas suffisantes certaines indications recueillies auprès de Fabert le père sur les moyens de s'en emparer par surprise, il dépêcha le fils pour en faire la reconnaissance. Les explications que ce dernier donna à son retour, sur le plan de la forteresse espagnole, soulevèrent quelques objections de la part du P. Joseph. Nul doute que la confiance dont le roi l'honorait ne lui eût valu cette contradiction. Rien ne pouvait, en pareil cas, lui être plus sensible qu'un reproche, même indirect, d'inexactitude. Aussi, sans attendre qu'on l'y invitât, se mit-il en route une seconde fois pour Thionville. En approchant des remparts, il fut arrêté par des soldats, mené au gouverneur et aussitôt gardé à vue (30 octobre)'. La rigueur avec laquelle on le traita lui

1. Cette date est empruntée à Jean Bauchez, le chroniqueur messin déjà cité, auquel la mésaventure de Fabert a fourni l'occasion de rimer une pièce intitulée Le cadet Fabert pris à Théonville.

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DÉMARCHES DE RICHELIEU POUR OBTENIR

donna à croire qu'il avait été dénoncé aux Espagnols, et le porta à faire remonter cette perfidie jusqu'au frère du cardinal 1. Quoi qu'il en soit, on le transféra peu de jours après à Luxembourg, où il subit plusieurs interrogatoires pendant lesquels il dissimula, avec une présence d'esprit qui ne se trouva jamais en défaut, le véritable objet de son voyage à Thionville.

La nouvelle de la détention de Fabert était parvenue à la cour dès le 4 novembre. Il avait réussi à faire connaître de bonne heure son arrestation et les circonstances qui l'accompagnaient au baron de Grateloup. M. d'Amontot, résident de France à Bruxelles, eut aussitôt de Richelieu l'ordre de demander, au nom du roi, la délivrance du prisonnier, et de déclarer, s'il y avait lieu, au cardinal infant et au marquis d'Ayetona, capitaine-général des Pays-Bas, que les traitements qu'on lui ferait subir seraient appliqués rigoureusement à don Juan de Menessès, général espagnol, détenu à Montpellier*, et à quelques gentilshommes récemment arrêtés près de Nancy 5. Pendant les pourparlers qui s'engagèrent

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1. Il y a bien de l'apparence, et Fabert le présume ainsi, que ce contradicteur jaloux, qui savait son départ, en donna secrètement avis à Thionville. » (Saint-Jory.)

2. Nicolas Le Seigneur, sieur d'Amontot.

3. Ferdinand d'Autriche, frère de Philippe IV, gouverneur des Pays-Bas.

4. Don Juan de Menessès, capitaine-général du comté de Roussillon pour le roi d'Espagne, et gouverneur de Perpignan, avait été arrêté, dans la nuit du 9 au 10 septembre, près de Leucate, au moment où il opérait, sous un déguisement, la reconnaissance de cette place. 5. Lettre (min.) de Richelieu à Chavigny, du 5 novembre (Arch. aff. étr., France, Recueil spécial, t. XIV), reproduite par M. Avenel.

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