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jusqu'aux racines l'arbre de ses traditions! Mais les menaces de l'avenir ne nous découragent pas. Nous faisons une œuvre « belle et bonne »; bien plus, nous faisons une œuvre vitale, essentielle à l'Église de France, plus importante que jamais. Et satis est. Le reste fait partie des mystères de la souveraine Providence; le reste est « le secret du roi » qui finit toujours par avoir raison. Il faut bien avouer cependant que cette victoire ne semble pas devoir se produire de sitôt. Dans sa marche vers le meilleur, le roi dont je parle décrit des courbes immenses, au moins pour nous qui sommes d'hier et qui demain ne serons plus.

M. Piat donne ensuite lecture de la liste des lauréats du concours ouvert entre les établissements d'enseignement secondaire libre.

PHILOSOPHIE.

Premier prix: M. Raoul Bouviolle, petit séminaire Saint-Lucien (Beauvais). - Deuxième prix: M. Edmond Déchambre, petit séminaire de Saint-Flour. - Première mention: M. Jules Delmas, petit séminaire de Saint-Flour. - Deuxième mention : M. Émile Blanchet, institution Saint-Joseph (le Havre). — Troisième mention: M. Maurice Tourolle, collège Notre-Dame (Rethel). -Quatrième mention (ex æquo): M. Victor Hamel, petit séminaire de l'Abbaye-Blanche (Mortain); M. Ernest Vialard, petit séminaire de Pleaux. Cinquième mention (ex æquo): M. Francis Gillot, institution Saint-Joseph (le Havre); M.Louis Pichard, petit séminaire de l'Abbaye-Blanche (Mortain).

COURS DE SCIENCES

Prix M. G. Gilotaux, institution Saint-Remy (Charleville). Mention: M. Louis Puel, école des Cordeliers (Dinan).

RHÉTORIQUE (Composition française).

Premier prix: M. Paul Biegle, petit séminaire d'Autrey (Vosges). —Deuxième prix : M. Aimé Richard, petit séminaire Saint

Nicolas (Paris). Première mention: M. René Koenig, petit séminaire de Glorieux, près Verdun. Deuxième mention: M. André Franquet, petit séminaire de Noyon. Troisième

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mention M. Désiré Ferry, collège de la Malgrange (Jarville). - Quatrième mention: M. Lucien Charpentier, petit séminaire de Versailles. - Cinquième mention: M. Fernand Villaire, petit séminaire Saint-Léger (Soissons). Sixième mention M. Ernest Debroye, petit séminaire Sainte-Memmie (Châlons). - Septième mention: M. Émile Pierson, institution Saint-Pierre-Fourier (Lunéville). -Huitième mention: M. Marcel Dupont, petit séminaire Saint-Memmie (Chalons).

RIÉTORIQUE (Sciences).

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Premier prix M. Georges Fougère, collège diocésain de Valognes. Deuxième prix M. Pierre Baudoin, collège de la Malgrange (Jarville). - Première mention: M. André de la Villéon, école de Saint-Charles (Saint-Brieuc). Deuxième mention M. Pierre Dollat, petit séminaire de Troyes. Troisième mention: M. Eugène Bouesnel, école des Cordeliers (Dinan). Quatrième mention: M. Maurice Oudin, collège Notre-Dame (Rethel).

SECONDE (Thème latin).

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Premier prix M. Charles Radelet, petit séminaire de Charleville. Deuxième prix: M. Jean Renon, petit séminaire de Joigny. -Première mention: M. Raymond Desbruères, petit séminaire Saint-Célestin (Bourges). Deuxième mention: M. Joseph Heintz, petit séminaire de Reims. Troisième mention: M. Raoul Bougrat, petit séminaire Saint-Célestin (Bourges). Quatrième mention: M. Ernest Liger, petit séminaire de Blois. - Cinquième mention: M. Hilaire de Boisgrollier, collège de la Malgrange (Jarville). - Sixième mention M. Charles Mascret, petit séminaire Saint-Léger (Soissons). Septième mention: Charles Lassausse, petit séminaire d'Autrey (Vosges).

Après la remise des médailles et des certificats aux jeunes lauréats, Mgr Péchenard a lu le discours suivant :

ÉMINENCES,

MESSEIGNEURS,

MESDAMES,

MESSIEURS,

I

Que notre première pensée, au début de cette nouvelle année scolaire, se tourne vers le centre de l'Unité catholique, vers Rome, cette seconde patrie de l'âme chrétienne, et que nos premières paroles soient un cri du cœur et un sincère hommage à l'auguste Chef de l'Église, à Sa Sainteté Pie X.

Depuis le jour où nous nous sommes séparés, de grands événements se sont accomplis. Un pape est mort et un autre pape lui a succédé. Léon XIII est entré dans l'histoire et dans l'immortalité; tel le soleil, en un beau soir d'été, descendant sous l'horizon avec une majestueuse lenteur et laissant après lui le ciel tout empourpré de l'éclat de ses derniers rayons. Depuis lors, l'univers entier a chanté ses mérites sur toutes les cordes de la lyre; le pacificateur, le grand politique, le docteur des temps modernes, le pontife de la prière, le défenseur des humbles, le promoteur des études ont trouvé d'ardents panégyristes. Et cependant tout est loin d'être dit. Il ne cessera de grandir avec la distance, et un jour viendra où toutes les médiocrités s'étant affaissées, Léon XIII apparaîtra avec la stature d'un géant dans les champs nivelés de l'histoire. Saluons-le une dernière fois dans son immortel repos!

Le pape est mort, mais l'Église demeure. La Providence nous a donné une nouvelle preuve de sa vitalité en faisant surgir, pour la gouverner, l'homme de sa droite, qu'elle avait préparé à l'écart et qu'elle tenait en réserve. Tandis qu'un frisson de sympathie courait d'un bout du monde à l'autre, et que l'avènement de Pie X était salué d'unanimes acclamations, notre Université s'est empressée de déposer à ses pieds ses

plus sincères hommages. Aujourd'hui, dans cette première séance solennelle, elle se fait un devoir et un bonheur de renouveler au Chef suprême de l'Église sa protestation de très profond respect et de filiale obéissance, et de déclarer publiquement sa ferme volonté de lui rester attachée par la plus étroite union doctrinale.

Puisque Pie X a fait connaître au monde, dans son encyclique inaugurale, qu'il n'a d'autre but que de tout restaurer en Jésus-Christ, omnia instaurare in Christo, nous mettrons tous nos soins et tout notre zèle à collaborer avec lui et sous ses ordres, dans notre modeste sphère, à cette universelle restauration.

En même temps qu'elle ravissait son chef à l'Église, la mort portait dans nos rangs les coups les plus sensibles.

Il y a quelques semaines, elle nous enlevait Mgr Latieulle, évêque de Vannes, sur lequel nous semblions en droit de fonder de longues espérances. Successeur de Mgr Bécel, qui fut toujours l'un de nos plus fermes défenseurs, il avait hérité de son esprit et repris ses traditions. Il aimait notre Université, la soutenait par un concours efficace, et lui conciliait la sympathie du clergé de son diocèse, qui y compte toujours quelques représentants. Nos plus vifs regrets accompagnent dans sa tombe ce vénérable prélat, et nous faisons des vœux ardents pour qu'il ait bientôt un successeur animé envers notre Université des mêmes sentiments de bienveillance.

A peine étions-nous remis de ce coup, qu'un autre non moins douloureux nous atteignait. Mgr Lelong, évêque de Nevers, était enlevé en quelques heures. Toute la France catholique s'émut à la nouvelle de sa disparition. Elle sentit qu'elle venait de perdre un des chefs en qui elle pouvait avoir le plus de confiance. Modèle du prêtre dans sa vie personnelle, vigilant à l'égard de son clergé, d'un zèle infatigable envers son peuple, d'une charité sans bornes, Mgr Lelong s'était toujours montré le champion calme, mais ferme et inébranlable des droit méconnus de l'Église. Il aimait notre Institut d'un amour vrai et effectif, il en comprenait l'importance, et s'appliquait à le soutenir. Aussi pleurerons-nous longtemps sa perte.

Peu de temps avant ces deux regrettés prélats, la mort avait inopinément frappé deux de nos administrateurs, M. Antonin Pagès et M. Paul de Raynal, tous deux docteurs en droit, tous deux anciens substituts du procureur général près la cour de Paris, et tous deux grands chrétiens, qui n'avaient pas hésité à briser leur carrière pour rester fidèles à leurs convictions et à leur conscience.

M. Antonin Pagès était connu dans le monde entier par sa qualité de président général des Conférences de Saint-Vincentde-Paul. Il est peu d'œuvres catholiques et d'associations de charité dans Paris qui n'aient profité de sa science juridique, de sa vaste expérience des hommes et des choses, de son dévouement sans bornes et de sa générosité. Depuis plus de vingt ans qu'il s'était consacré à l'administration de notre Université, il s'y attachait chaque année davantage, il en épousait ardemment les intérêts matériels et moraux, et il nous prouvait la sincérité de cet attachement par sa fidélité à toutes nos fêtes et à toutes nos réunions. Le Recteur perd avec lui un bon conseiller et un appui sùr, dont il conservera toujours le précieux souvenir.

Si M. Paul de Raynal n'eut pas autant de temps pour fournir toute sa mesure, il nous a donné du moins, pendant les six ans qu'il a participé à notre administration, de nombreux témoignages de son affection et du vif intérêt qu'il portait à l'œuvre de l'enseignement supérieur chrétien. Le clergé de Paris, qui eut tant d'occasions d'apprécier sa bonté, sa charité et son zèle, pourrait nous dire quel dévouement il apportait en particulier à la bonne organisation de la quête faite annuellement en faveur de l'Institut. Nous ne faisons donc qu'acquitter une dette du cœur en payant à sa mémoire l'hommage de notre profonde gratitude.

Nous nous réjouissons, Éminences, Messeigneurs, que vous ayez arrêté votre choix pour les remplacer sur des hommes dont j'aurai fait l'éloge quand j'aurai prononcé leurs noms : M. Crépon des Varennes, conseiller honoraire à la Cour de Cassation, et M. Thureau-Dangin, de l'Académie française. Nous remercions ces hommes éminents de consentir à nous apporter leur concours dans des temps si difficiles, et, en leur

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