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répondiez Venez. Et les désirs du Père et des enfants, du Juge et des pécheurs, de la divine richesse et de l'humaine misère allaient ainsi au-devant l'un de l'autre. Et la rencontre va se faire aujourd'hui: ici à cette table eucharistique, nous allons voir l'embrassement réciproque du Dieu fait homme et des enfants des hommes élevés au rang d'enfants de Dieu ! »>

A cet accent d'apôtre, on reconnaît le prêtre qui, pour premier poste, sollicita et obtint un vicariat de paroisse ouvrière, et qui disait, le matin de son dernier jour : « Je ne pourrai plus rien faire, mais le Cardinal me donnera l'aumônerie des Dominicaines de Châtillon'. »

C'est une maison de refuge pour jeunes filles repenties. -- Nous aimons à nous figurer, s'il avait survécu, sa demande accueillie, en effet, par le Cardinal si digne de le comprendre; et il eût été beau de voir comment, chez nous, un prêtre de grande naissance, de grand talent, de plus grande vertu, sait entendre « la carrière ».

C'est surtout l'homme de science et de pensée, qui apparaît dans le quatrième volume des Mélanges oratoires, ou plutôt c'est très spécialement le Recteur de l'Institut Catholique. Des onze « discours sur l'éducation » qui en remplissent la première moitié, il n'en est pas un seul qui ne tende à mettre en lumière la nécessité et les meilleures conditions de l'enseignement supérieur chrétien. A plus forte raison, est-ce l'objet des six homélies et des six discours qui furent prononcés, de 1890 à 1895, pour la Messe du Saint-Esprit et pour les séances solennelles de rentrée de l'Institut Catholique de Paris.

Remarquable partout, Mgr d'Hulst ne le fut nulle part à un même degré que lorsqu'il parla comme Recteur. Il avait, et au delà, ce qui suffit pour toutes les fonctions, mais c'est pour celle-là qu'il était fait. Nous aurions quelque timidité à le dire de nous-mêmes dans la demeure qui fut la sienne, et ceux du dehors pourraient croire que nous voulons accaparer la meilleure part de son héritage; mais d'autres le proclament pour nous, et c'est un homme d'œuvres par excellence, M. le vicaire général Odelin, qui voit dans la fondation comme dans le gouvernement de notre jeune Université « l'œuvre capitale que la Providence destinait à Mgr d'Hulst, l'œuvre pour laquelle « elle lui fit éviter la Sorbonne et l'épiscopat », l'œuvre « que lui seul dans tout le clergé de France pouvait mener à bien ». Mgr d'Hulst à l'Institut Catholique, c'est un portrait qu'une réserve filiale nous empêcherait peut-être de tracer d'une main sûre; tel qu'un autre a su le peindre, réjouissons-nous d'avoir à le reproduire :

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1. Trait cité par M. Odelin, dans la Préface du t. V., p. xvI.

«Recteur de l'Institut Catholique en 1880, dit M. Odelin dans la préface du Ve volume, il consacre désormais sa vie à l'œuvre qu'il a fondée. Il en est l'âme et comme la personnification; le chef éminent qui inspire confiance à tous, étudiants, professeurs, évêques ; le défenseur attitré, l'apòtre infatigable. Il réfute les adversaires, encourage les timides, stimule les indifférents dans ses discours de rentrée, ses brochures de propagande, ses prédications. Il parcourt la France et donne, sur la nécessité du haut enseignement chrétien, des conférences dans vingt-cinq villes. Pour faire connaître l'Institut Catholique et lui amener des étudiants, il préside les distributions de prix dans vingt collèges et adresse d'éloquents appels aux familles et à la jeunesse. Aux prises avec des difficultés sans cesse renaissantes, en butte aux critiques des uns, aux défiances des autres, il accomplit noblement sa rude tâche sans se décourager jamais. Sa personne d'ailleurs ne compte pas; il est d'un désintéressement absolu. » — En toute simplicité, que l'on veuille bien nous dire s'il y aurait beaucoup à changer dans ce portrait pour qu'il reste actuel, et si à des devoirs. semblables ne continue pas de répondre un semblable dévouement. Depuis 1880, l'année où Mgr d'Hulst fut nommé Recteur, les difficultés de toute nature ont augmenté sans cesse pour l'enseignement supérieur libre. Impossible cependant de contester que le succès ait grandi dans une proportion constante: les statistiques, toutes les statistiques sont là pour le prouver. N'est-ce point une marque suffisante de protection céleste et de vitalité? Qu'on lise, dans le volume dont nous parlons, ses rapports de séances annuelles, et qu'on les rapproche de ceux de son successeur. Il n'est peut-être pas un seul point de notre vie universitaire qui, sous sa direction comme sous celle d'aujourd'hui, n'aille, chaque année, en se développant et se perfectionnant. Et cela nous remet en mémoire les toutes dernières paroles du tout dernier discours qu'il ait prononcé. C'était à Versailles, dans l'assemblée générale de l'Alliance, le 25 août 1896, six semaines avant sa fin. Déjà frappé à mort, il ne retrouvait plus l'animation coutumière de son éloquence, mais il pensait toujours de même : « Les temps sont plus durs aujourd'hui qu'en 1850. Nous trouvons autour de nous moins d'indulgence, du reste, indulgence fâcheuse qui endort et arrête tout progrès. Puisqu'on est maintenant. plus sévère pour nous, mettons-nous en mesure de satisfaire aux exigences de cette sévérité. »

Ce n'est point là, évidemment, le langage d'un homme qui se fait illusion; mais ce n'est pas, non plus, le langage d'un homme qui perd sa confiance. Dans leur gravité dénuée de tout éclat, ces paroles qui nous parurent, avouons-le, un peu défaillantes, nous semblent

aujourd'hui belles d'une étrange beauté, fermes et simples comme l'adieu d'un maître et d'un père : Puisqu'on est maintenant plus sévère pour nous... De cette constatation mélancolique, exprimée en termes si chrétiens et avec un accent qui n'est déjà plus de ce monde, rappelons-nous toujours quelle conséquence a su déduire Mgr d'Hulst voisin de la mort, et comme lui, restons supérieurs à toute cause d'amertume ou de découragement.

8.

Félix KLEIN.

Tome III,

Librairie des Saints

Les Grands hommes de l'Église au XIXe siècle.
Le cardinal Pie, dom Besse, bénédictin.
par
Pères, Béduchaud et Béral, Paris, 1903.

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Écrire, après Mgr Baunard, une vie abrégée du cardinal Pie, peut sembler téméraire. Tracer avec un relief suffisant, malgré l'étroitesse du cadre, un portrait du grand évêque que fut le cardinal Pie, telle est l'œuvre tentée par dom Besse. Nous ne pouvons que féliciter l'auteur de l'heureux résultat de sa tentative.

Quelques critiques de détail s'imposent néanmoins.

Nous lisons dans dom Besse, que le cardinal Pie est né le 16 septembre 1815. Il y a évidemment là une faute d'impression. Mgr Baunard écrit: le 26 septembre. Cette dernière date se trouve confirmée dans le passage relatif à l'inscription funéraire à mettre sur sa tombe, préparée par le cardinal lui-même. (Baunard, Histoire du cardinal Pie, I, p. 5; II, p. 712.)

Plus loin nous lisons : «A défaut de son père, enlevé par une mort prématurée, le jeune Édouard reçut de l'abbé Lepoivre, curé de Pontgouin, les preuves multiples d'un dévouement tout paternel... Le jeune Édouard continua ses études classiques à Chartres, dans une pension que dirigeait un honorable laïque, M. Brou, puis au petit séminaire de Saint-Cheron... »

Il semble résulter de cette lecture que le père du cardinal Pie était mort avant le commencement de ses études. Or, nous lisons dans Mgr Baunard que le jeune Édouard Pie entra au petit séminaire de Saint-Cheron en 1827 et que son père mourut au mois de juin 1828. (Baunard, op. cit., I, pp. 20, 22.)

Erreurs légères, dira-t-on, erreurs néanmoins qu'un auteur moins pressé et plus lent à se relire aurait évitées. Il lui sera facile d'ailleurs de le remettre au point pour une deuxième édition que nous souhaitons prochaine.

Ch. B.

Le Gérant: CH. BAULÈS.

MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.

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« REVUE DE L'INSTITUT CATHOLIQUE »

paraît le 5 des mois de février, avril, juin, août, décembre,

SOUS LA DIRECTION DE

MM. Cauvière, professeur de droit romain; de Lapparent, professeur de minéralogie et de géologie; Rousselot, professeur d'histoire de la langue française et de phonétique expérimentale; Vigouroux, professeur d'Écriture sainte, et G. Le Bidois, maître de conférences de Littérature française, secrétaire de la rédaction.

Chaque numéro contient 96 pages, dont 80 d'articles et 16 de « Notes et Nouvelles », chronique de l'enseignement supérieur en France et à l'étranger, et de comptes rendus d'ouvrages.

(Il sera rendu compte de tout ouvrage envoyé en double exemplaire.)

LE PRIX D'ABONNEMENT EST DE :

Paris et Départements, 5 francs. Étranger, 6 francs.

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Le prix du numéro, de 1 fr. 25.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. G. LE BIDOIS, et tout ce qui concerne l'administration à M. JOSEPH CHOBERT, secrétaire général de l'Institut catholique, 74, rue de Vaugirard.

Les sept premières années de la Revue sont en vente au Secrétariat.

Chaque volume broché, 5 francs, franco.

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