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sont immenses et elles peuvent porter l'aisance parmi des militaires, des républicains. Ordonnez promp ment cette répartition; ne souffrez pas que des frippons enrichis enlèvent dans des ventes scandaleuses les propriétés des sans-culottes. »

Signé FOUCHÉ.

Peu de tems auparavant, Collotd'Herbois avait été envoyé avec Salicetti à Toulon, pour y exercer des vengeances propres à consoler le peuple, suivant la douce expression que ce proconsul avait adoptée. Ces bons amis entretinrent une correspondance suivie avec Fouché. Voici l'extrait d'une lettre du citoyen Salicetti, datée d'Ollioule, le 29 frimaire. (Moniteur, 23 décembre 1793.)

Mon cher ami

« J'arrive de Toulon, où une division de nos troupes est entrée sur les trois heures, après avoir bombardé cette ville infâme pendant douze heures. La ville est maintenant embrâsée et offre le spectacle le plus affreux : presque tous les habitans se sont sauvés, Ceux qui sont restés, serviront pour appaiser les mânes de nos braves frères qui ont combattu avec tant de vaillance, »

Salut et fraternité.

La réponse de Fouché est encore plus énergique,

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Fouché à Collot - d'Herbois, son collègue et son ami, membre du comité de salut public.

« Et nous aussi, mon ami, nous avons contribué à la prise de Toulon, en portant l'épouvante parmi les lâches qui y sont entrés en offrant à leurs regards des milliers de cadavres de leurs complices. La guerre est terminée, si nous savons mettre à profit cette mémorable victoire. Soyons terribles pour ne pas craindre. de devenir faibles ou cruels; anéantissons dans notre colère et d'un seul coup, tous les rebelles, tous les conspirateurs, tous les traîtres, pour nous épargner la douleur, le long supplice de les punir en rois. Exerçons la justice à l'exemple de la nature, vengeons-nous en peuple ;

frappons comme la foudre, et que la cendre même de nos ennemis disparaisse du sol de la liberté.

Que de toutes parts les perfides et féroces Anglais soient assaillis; que la république ne forme qu'un volcan qui lance sur eux la lave dévorante; que l'île infâme qui produisit ces monstres, qui n'appartiennent plus à l'humanité, soit à jamais ensevelie sous les flots de la mer ! (1)

(1) En 1793, l'année même où ces repré sentans éclairés et philosophes du peuple français, Fouché et Collot, massacraient ainsi par milliers leurs propres concitoyens, et chargeaient l'Angleterre de malédictions cette même Angleterre tendait les bras aux victimes de leur fureur, et un fonds de 40,000 livres sterlings fut créé pour les secourir par les contributions yolontaires d'individus de tout rang et de tout état. Dans le

« Adieu, mon ami, les larmes de joie coulent de mes yeux; elles

inondent mon âme.

«P. S. Nous n'avons qu'une manière de célébrer la victoire; nous envoyons ce soir deux cents treize rebelles sous le feu de la foudre. Des

cours de l'année suivante, le nombre de confesseurs de la foi chrétienne jetés sur nos rivages se monta à plus de huit mille, et, à l'éternel honneur de l'église anglicane, les chaires protestantes retentissent aussitôt d'un appel unanime à la générosité publique; une seule quête en faveur de leurs frères catholiques, produisit la somme de 42,000 livres sterlings (un million de livres, monnaie de France): mémorable et magnifique contraste entre la sublime charité et la vraie philosophie des chrétiens, et la barbarie sauvage des athées démagogues.

(Note extraite du Mémoire historique

sur Fouché.)

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