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mant encore du sang des républicains, etc. etc. »

Voyons maintenant quel était le ton des subalternes, employés dans la régénération de Commune affranchie dans le Moniteur du 29 décembre 1793, nous trouverons une lettre de Pelletier, l'agent confidentiel du citoyen Fouché; elle est adressée au conseil général, et mérite qu'on en tire quelques extraits,

« Citoyens mes collègues,

En punissant les coupables, en abattant toutes les maisons où habiLaient les riches de cette orgueilleuse cité, nous voudrions aussi régénérer l'esprit des habitans, et ce n'est pas là l'ouvrage le plus facile. Tous les Lyonnais, accablés par

la terreur,

gardent le silence; mais les noms sacrés de patrie, de république, sont étrangers à leurs âmes. Il existe cependant des patriotes, des sans-culottes, mais en petit nombre, et la majorité de ce petit nombre est d'une ignorance extrême. La masse du peuple n'a presque aucun rapport avec celle des autres départemens. Ce ne sont pas les sans-culottes de Paris, remplis de courage et d'énergie, connaissant tout à-la-fois leurs droits et leurs devoirs. »

« Il faudra disséminer tous ces Lyonnais dans divers point de la république, et réduire cette cité, aujourd'hui de 140,000 âmes, à 25,000 au plus. Les représentans du peuple, ont substitué aux deux tribunaux révolutionnaires qu'ils avaient créés un comité de sept juges; cette mesure

était indispensable: les deux tribunaux, sans cesse embarrassés par les formes, ne remplissaient pas les voeux du peuple; les prisonniers entassés dans les prisons, les exécutions partielles, ne faisaient plus que peu d'effet sur le peuple; le comité des sept juge sommairement, et leur justice est aussi éclairée qu'elle est prompte...... Le 14 frimaire soixante de ces scélérats ont subi la peine due à leurs crimes par la fusillade; le 15 frimaire, deux cent huit ont subi le même sort; le 18, soixante-huit ont été fusillés, et huit guillotinés; le 19, treize ont été guillotinés; le 21, la fusillade en a détruit en masse cinquante - trois : sous peu de tems, les coupables de Lyon ne souilleront plus le sol de la république.

Fouché, attaché comme un tigré à la proie, qu'il dévorait, continua son œuvre de destruction, autant que dura sa mission, ou qu'il resta de victimes (1). Le 25 février 1794, il écrivait :

« Nous rendons compte chaque jour au comité de salut public de toutes nos opérations; elles ne cessent d'être la conséquence rigoureuse des principes qui vous ont dicté le décret énergique que vous avez rendu contre Lyon; elles sont dans une correspondance intime avec la réso

(1) Le bruit courut dans le tems, qu'une seule victime eût le bonheur d'échapper, comme par miracle, à cette boucherie; ce fut M. de Fontanes, aujourd'hui pair de France. Il se sauva, dit-on, déguisé en portefaix, et le contrefaisant à merveille par ses gestes.

lution forte que le peuple a manifestée par votre organe, de faire servir cette ville rebelle d'exemple à toutes les communes qui voudraient imiter sa criminelle audace, et d'offrir à la postérité le tableau effrayant de ses vastes ruines, comme le témoignage le plus terrible de la colère républicaine et du pouvoir démocratique. » (Moniteur, 19 février 1794.

Le 18 du même mois, lui et son collègue s'exprimaient ainsi, pour justifier le tribunal révolutionnaire qui commandait journellement à Lyon ces meurtes juridiques.

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