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portance à sa liberté qu'à la vie (1). Il ne se croira jamais libre, s'il n'a pas de droits également inviolables pour tous, et communs à tous (2); et n'avons-nous pas eu, même sous votre dynastie, des états généraux indépendans du monarque (3) ?

«Sire, votre sagesse ne vous permet pas d'attendre des évènemens funestes pour faire des concessions; dans une telle crise, elles pourraient

(1) La liberté de nos pères, et celle dont nous jouissons actuellement, soit; mais quant à votre liberté, Fouché, le peuple français n'en veut plus.

(2) On voit ici que M. Fouché ne s'oublie pas, et qu'il craint déja le coup dont il est si justement menacé.

(3) C'est ce qu'a prouvé le serment du jeu de paume, dont les suites ont été si heureuses pour la France.

Vous être nuisibles, et peut-être singulièrement nuisibles. (1) Dans ce moment, au contraire, des concessions vous concilieraient les esprits, et donneraient de l'énergie à l'autorité royale (2). Si elles étaient diffé

(1) Il est évident que par le mot concessions, le ministre entend l'inviolabilité des droits communs à tous les Français, dont il vient de parler plus haut. Ce mot inviolabilité, sied parfaitement dans la bouche du prétendu juge qui l'a si bien respectée envers le seul Français qui fût inviolable. A l'en croire, il n'est rien de plus urgent pour Sa Majesté que d'accorder ces concessions, dont le retard pourrait lui être nuisible, et même singulièrement nuisible. Singulièrement ! quelle force et quelle précision dans cet adverbe! On reconnaît partout l'ancien professeur.

(2) Il n'est point douteux que l'autorité royale n'eût eu beaucoup à gagner, si S. M. eût

rées, elles n'indiqueraient que de la faiblesse, elles seraient arrachées au milieu des troubles, et les passions resteraient allumées. »

A la fin de ce cette épître insidieuse, l'audacienx régicide ne garde plus aucun ménagement; si les concessions qu'il demande pour lui-même et pour le petit nombre de ses pareils, ne sont point accordées sur-le-champ, elles seront arrachées au milieu des troubles. C'est l'homme qui tenait ce langage le 7 juillet, et qui, le lendemain, fut à la tête d'un ministère, qui, peu de jours après, signa l'ordonnance qui traduisait devant les tribunaux,

conservé Fouché auprès de sa personne, plu tôt que ceux qui, suivant les expressions de ce dernier, l'ont suivi dans l'adversité.

ou condamnait à l'exil ses complices, dont la plupart étaient beaucoup moins criminels que lui!

Ce qu'il y eut de plus remarquable dans cette liste, ce fut le soin qu'il prit d'insister sur sa clôture, et d'obtenir de sa Majesté la déclaration formelle que, sous aucun prétexte quelconque, il ne pourrait être ajou.té aucun autre nom à cette liste, fût-ce même celui du plus grand de tous les coupables. On voit qu'en cette circonstance comme dans toutes les autres, il ne s'était pas oublié lui-même.

Ce serait ici le moment de peindre l'astuce et la perfidie avec lesquelles ce ministre, toujours sans-culotte, répondit à la confiance du moins ombrageux des souverains; de le

représenter toujours prêt à favoriser les ennemis du trône, à leur faciliter les moyens d'échapper à une juste veugeance, portant l'audace jusqu'à poursuivre avec le plus vif acharnement, les meilleurs amis de la monarchie et de la fumille royale; témoin M. le marquis de Villeneuve (1); jusqu'à présenter au roi des mémoires aussi étranges que séditieux, où respirait encore tout entier le génie infernal de la démagogie révolutionnaire; mais, dans une histoire qui regorge d'iniquités,

(1) M. le marquis de Villeneuve fut mandé à Paris, pour y rendre compte de sa conduite; M. Fouché ne pouvait lui pardonner que, d'après les ordres de Monseigneur le duc d'Angoulême, il eût exercé des pouvoirs de confiance dans les cinq divisions militaires du Midi.

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