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lieues de leur patrie, une main bienfaisante leur prodiguait les soins que leur refusait une mère dénaturée. A la fin de 1792, le duc de Richelieu partit de Pétersbourg pour se rendre auprès du prince de Condé et lui porter la réitération des dispositions de l'Impératrice en faveur des émigrés français : Catherine II s'engageait à soutenir vivement leur cause; et dans le cas où, malgré ses efforts réunis à ceux des puissances coalisées, la république française viendrait à se consolider de manière à ôter tout espoir aux princes et à la noblesse bannis de leur patrie, l'Impératrice de Russie offrait au prince de Condé, pour lui, sa famille et six mille émigrés qui étaient à sa suite, un établissement sur les bords de la mer d'Azoph,

au 46. degré de latitude. Le prince aurait été reconnu chef de la colonie; il aurait reçu 6,000 ducats pour l'aider à s'y rendre avec ses émigrés. Ce pays, dont le sol est excellent, faisait partie du royaume de Pont où regnait Mithridate.

Les déclamations de Fouché contre les émigrés, les nobles et les prêtres, et sur-tout la protection de Marat, lui valurent le plus grand honneur que pût alors accorder la représentation, soi-disant nationale, celui du proconsulat; il fut envoyé en qualité de commissaire dans le département de l'Aube, où sa mission insignifiante se borna à attester le jacobinisme de la ville de Troyes, où il forma un nouveau bataillon (1).

(1) Nous aimons à croire que la patrie de

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Du département de l'Aube, il passa dans celui de la Nièvre, à cette époque d'infernale mémoire, où la religion, l'immortalité de l'âme et Dieu même étaient attaqués avec une extrême violence par des Vandales en place, qui avaient juré - d'en effacer jusqu'au souvenir. On Ea crucius a ceu jusqu'ici que c'étaient Hébert Jet Chaumette qui, les premiers → avaient introduit ce systême destructeur de tout principe de morale et de probité; mais tout porte à croire Phorrible honneur de l'enfantement de cette doctrine, est dû principalement à Fouché; il eut lieu, plu

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que

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Guelon-Marc, l'un des ôtages de Louis XVI, et de l'infortuné de Garu comptait même à cette époque plusieurs habitans qui partageaient leurs opinions anti-révolutionnaires.

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sieurs semaines avant l'établissement du culte de la Raison à Paris, et l'arrêté de la commune de cette capitale, qui abolissait toute pratique extérieure des cérémonies religieuses. Ici les dates sont d'une importance majeure, pour connaître quel fut le Vandale le plus coupable, ou de Chaumette qui périt sur l'échafaud, ou de Fouché, depuis duc d'O

trante.

Il nous sera fort aisé de prouver que ce dernier prit l'initiative pour la trop fameuse révolution anti-religieuse qui príva les fidèles de leurs pasteurs et ravagea les autels pour s'emparer de leurs dépouilles.

Fouché se rendit, le 26 septembre 1793, à Moulins, où il passa quatre jours; le dernier jour fut consacré à une fête célébrée pour l'inauguration

du buste de Le Pelletier. Le soir, ce représentant, chargé, suivant le protocole de sa mission, d'étre l'apótre de la liberté dans les départemens du centre et de l'ouest, et d'y substituer aux cultes superstitieux et hypocrites, auxquels le peuple tenait encore malheureusement, celui de la république et de la morale universelle, se rendit à six heures avec les autorités constituées, en l'église Notre-Dame, où il avait fait indiquer une séance.

Ce fut à la fin de cette assemblée si remarquable par les mesures les plus démagogiques, pour ne pas dire les plus atroces que l'apôtre de la liberté, après quelques réflexions philosophiques sur les fêtes de cette déesse, et, après avoir fait sentir la nécessité de con

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