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elles emploieront tous leurs moyens et réuniront tous leurs efforts pour que la paix générale, objet des vœux de l'Europe et but constant de leurs travaux, ne soit pas troublée de nouveau, et pour la garantir de tout attentat qui menacerait de replonger les peuples dans les désordres et les malheurs des révolutions.

Et quoique intimement persuadés que la France entière se ralliant autour de son souverain légitime, fera incessamment rentrer dans le néant cette dernière tentative d'un délire criminel et impuissant, tous les souverains de l'Europe, animés des mêmes sentimens, et guidés par les mêmes principes, déclarent que si, contre tout calcul, il pouvait résulter de cet évènement un danger réel quel conque, ils seraient prêts à donner

au roi de France et à la nation française, ou à tout autre gouvernement attaqué, dès que la demande en serait formée, les secours nécessaires pour rétablir la tranquillité publique, et à faire cause commune contre tous ceux qui entreprendraient de la compromettre.

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La présente déclaration, insérée au protocole du congrès réuni à Vienne, dans sa séance du 13 mai 1815, sera rendue publique.

les

Fait et certifié véritable par plénipotentiaires des huit puissances signataires du traité de Paris. »

A Vienne, le 13 mars 1815. Suivent les signatures dans l'ordre alphabétique des cours :

Autriche, le prince Metternich, le baron de Wessenberg ; Espagne, P. Gomez Salvador.

France, le prince de Talleyrand, le duc d'Alberg, la Tour-du-Pin, le comte Alexis de Noailles ; Grande-Bretagne, Wellington, Clancarty, Cathcart, Stewart; Portugal, le comte de Palmella, Saldanha, Lobo;

Prusse, le prince de Hardenberg, le baron de Humbolt;

Russie, le comte de Rasumowski, le comte de Stavelberg, le comte de Nesselrode ;

Suède, Lawenhielm.

Croirait-on que, malgré toutes ces signatures, au mépris de l'évidence la plus incontestable, M. Fouché osa, en plein conseil des ministres aussi instruits et convaincus que lui-même de cette évidence; osa,' dis-je, non-seulement révoquer cette déclaration en doute, mais encore la

présenter comme apocryphe? Son rapport, à ce sujet, l'emporte en perfidie sur le fameux langage queVirgile prête à Sinon, pour faire tomber les Troyens dans le piége le plus fatal.

Cette déclaration, dit-il, provoquant l'assassinat de l'empereur, me paraît apocryphe; si elle pouvait être vraie, elle serait sans exemple dans l'histoire du monde (1); le style de libelle dans lequel elle est écrite, donne lieu de penser qu'il faut la

(1) Bonaparte, en s'évadant de l'ile d'Elbe, et rentrant à main armée en France, ne provoquait pas l'assassinat d'un individu seulement, mais la ruine et la mort d'une infinité de victimes de son parjure. M. Fouché n'a pas besoin d'aller fouiller dans l'histoire du monde pour trouver des exemples de ces mises hors la loi; il trouvera bien pis dans celle de la convention, dont il faisait partie.

classer au nombre de ces pièces fabriquées par l'esprit de parti et par les folliculaires, qui, sans mission se sont, dans ces derniers tems ingérés dans toutes les affaires d'état (1); qu'elle est supposée signée des ministres anglais, et qu'il est impossible de penser que les ministres d'une nation libre, et sur-tout lord Wellington, aient faire une démarche contraire à la législation de leur pays et à leur caractère (2) ;

pu

(1) Il attribue ici aux folliculaires la fabrication de cette pièce, et plus bas à la légation de Louis XVIII au congrès !

(2) Il est aussi aisé de penser que les ministres d'Angleterre, et le duc de Wellington lui-même eût signé cette déclaration, que de convenir que Bonaparte a été fait prisonnier, et conduit à l'ile Ste.-Hélène pas

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