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Carnot qui envoyait dans les départemens des émissaires secrets, chargés d'y surveiller et d'y diriger adroitement ce qu'on appelait l'esprit public. Nous pouvons assurer qu'un étranger, pressé par le besoin, ayant demandé une de ces missions à Carnot, celui-ci lui répondit, qu'il de vait adresser sa pétition au ministre de la police, que c'était à ce dernier seul qu'appartenait le choix de ces agens; ce qui ferait présumer que, Carnot ayant été compris dans l'ordonnance du 24 juillet dernier, et craignant sans doute d'user de récriminations envers un ministre encore trop puissant, Fouché se comporta, à l'égard de ce collègue comme il s'était comporté jadis à l'égard de Robespierre, qu'il accusa, non-seulement des crimes que ce

monstre avait commis, mais encore

de ceux que lui-même et ses complices avaient pu commettre.

Des écrivains plus initiés dans les secrets des cabinets, diront de quelle manière Fouché servit d'abord Bonaparte et le roi plus tard, pendant l'interrègne; mais ici se présente un trait de lumière, qui jette une espèce de clarté dans ce labyrinthe d'intrigues et de perfidies. Nous avons connaissance d'une lettre dans laquelle un pharmacien de la Vendée prie un de ses amis d'aller surle-champ prévenir M. de la RocheJaquelin.....

Ce mot prévenir, qui pourrait d'abord n'indiquer, ne prescrire qu'une mesure de précaution, a cependant une signification bien plus étendue, s'il faut en croire celui qui

nous a communiqué cette lettre ; il avait été offert à ce pharmacien une somme de trente mille francs, pour empoisonner M. de la Roche-Jaquelin, lors du renouvellement des hostilités dans la Vendée : cet apothicaire, rejetta cette offre. C'est au ministre de la police, dont la sagacité a souvent été comparée à celle de M. de Sartine, à nous apprendre qui avaits pu offrir ces trente mille francs, et le châtiment qu'il a infligé, ou qui doit être infligé au coupable.

Les trois mois de la dernière dictature de Bonaparte furent marqués par une suite de mensonges officiels, d'autant plus dangereux, qu'ils étaient répandus par les deux personnes en place, qui jouissaient de la plus absolue confiance dans leur parti, Carnot, et sur-tout Fou

ché. Il est impossible de lire sans une profonde indignation, pour ne pas dire exécration, le rapport insidieux et de la plus inique mauvaise foi, que ce dernier fit le 29 mars 1815, au conseil des ministres, sur la déclaration du congrès de Vienne, du 13 du même mois, ainsi conçue: Les puissances qui ont signé le traité de Paris, réunies en congrès à Vienne, informées de l'évasion de Napoléon Bonaparte, et de son entrée à main armée en France, doivent à leur propre dignité et à l'intérêt de l'état social une déclaration solennelle des sentimens que cet évènement leur a fait éprouver.

«En rompant ainsi la convention qui l'avait établi à l'île d'Elbe, Bonaparte détruit le seul titre légal auquel son existence se trouvait atta

chée. En reparaissant en Françe avec des projets de troubles et de bouleversemens, il s'est privé lui-même de la protection des lois, et a manifesté à la face de l'univers qu'il ne saurait y avoir ni paix ni trève avec lui.

Les puissances déclarent en conséquence, que Napoléon Bona. parte s'est placé hors des relations civiles et sociales, et que, comme ennemi et perturbateur du repos du monde, il s'est livré à la vindicte publique.

« Elles déclarent en même tems, que, fermement résolues de maintenir intact le traité de Paris, du 30 mai 1814, et les dispositions sanctionnées par ce traité, et qu'elles ont arrêtées ou arrêteront comme

pour le completter ou le consolider,

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