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CHAPITRE XXVIII.

Armistice publié en Allemagne. Retour de
Bonaparte à Paris.

Les corps impériaux qui occupaient la Ba

vière à la droite du Danube, se retiraient derrière l'Iser et bientôt derrière l'Inn. Les Français occupaient presque toute la Bavière; leur quartier-général était arrivé à Munich le 16 messidor.

La ligne impériale couvrait les Etats de la maison d'Autriche sur les bords du Mein et de la Rednitz, occupés par l'armée austromayençaise, sur les confins de la Bavière et de la Bohême, jusqu'aux bords du Danube, occupés par le comte de Klenau ; et, en suivant la rive droite de l'Inn, depuis l'embouchure de cette rivière jusqu'aux montagnes qui séparent le Tyrol des Grisons, où le général baron de Kray commandait en personne. Les Autrichiens abandonnèrent les Grisons, pour se concentrer entre l'Inn, le Tyrol et les Etats d'Italie; qui leur restaient par la convention de Marengo.

L'armée française formait une ligne non interrompue des bords du Rhin auprès de

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Francfort, à ceux de la Méditerranée dans les environs de Lucques. Les postes de cette ligne immense occupaient les pays entre la Lahn et le Mein, sous les ordres du général Augereau, venu de Hollande avec trente mille hommes; son quartier-général était à Hoechst : la Franconie, le Palatinat du Rhin et le Brisgaw, sous les ordres du général S.te-Suzanne, dont le quartier - général était à Strasbourg; ses divisions, commandées par les généraux Colaud, Souham, Laborde et Klein campaient dans l'évêché de Wurstbourg, dans l'électorat de Mayence, dans le Palatinat, dans l'Ortenau et dans le Brisgaw. Le général Grenier, ayant sous ses ordres les lieutenansgénéraux Richepanse, Rey, Legrand, occupait les deux rives du Danube, depuis sa source jusqu'à Straubingen. Le centre de l'armée d'Allemagne, sous les ordres du général en chef, s'étendait dans la Bavière; le quartier-général avait quitté Munich pour s'établir dans Augsbourg; la division du général Decaen était restée dans Munich, et s'étendait jusqu'à l'Inn. Le général Leclerc commandait dans la Bavière septentrionale; son quartiergénéral à Landshul; l'aile droite, sous les ordres du général Lecourbe, s'étendait dans la Haute-Souabe, le Voralberg et les Grisons; c'est-à-dire, dans la partie de la Souabe entre le Danube, le Lech et le lac de Constance;

AN 8.

quartier-général à Kempten. Elle était com1800. posée de trois divisions: celle de Montrichard, dans l'évêché d'Augsbourg et quelques districts impériaux ; quartier-général à Burgau: celle de Gudin, entre les deux rives de l'Iller; quartier-général à Memmingen: celle de Molitor, sur le lac de Constance, dans le Voralberg et les Grisons; quartier-général à Lindaw.

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Le général Molitor communiquait, par sa droite, avec le général Moncey, qui commandait dans la Valteline l'aile gauche de l'armée d'Italie. Des détachemens de cette armée campaient à la vue de Mantoue. Elle était maitresse du Piémont, de la rivière de Gênes, de la Cisalpine, de Lucques, de Massa-Carrara, de la Romagne, et des bords de l'Adriatique, à la droite du Pô.

Dans cette position, l'armistice provisoire qui subsistait en Italie fut étendu aux armées d'Allemagne. On convint que les Français ne passeraient pas la rivière d'Iser; que les Impériaux se retireraient à la droite de l'Inn, depuis les sources de cette rivière jusqu'à Passaw, et que les pays situés entre l'Inn, l'Iser et le Danube seraient neutres pendant la durée de la suspension d'armes signée à Munich le 25 messidor.

Bonaparte, ayant remis le commandement de l'armée d'Italie au général Massena, était

revenu en France avec Berthier et quelquesuns des généraux qui l'avaient accompagné AN 8. au-delà des Alpes. En passant à Lyon, il posa la première pierre des deux superbes bâtimens qui décoraient la place de Belle-Cour avant la révolution, et que le génie infernal du jacobinisme avait démolis. Bonaparte arriva à Paris le 13 messidor; il en était parti le 16 de floréal. Son étonnante expédition en Ita. lie, environnée d'obstacles en tout genre, avait été commencée et terminée dans l'espace de deux mois.

CHAPITRE XXIX.

Position respective des armées durant l'ar

mistice.

L'ARMISTICE d'Allemagne augmentait les espérances de paix que l'armistice d'Italie avait fait naître. Quelles que fussent les dispositions des puissances du Nord envers le nouveau gouvernement français on ne pouvait jeter les yeux sur la position des armées respectives, et se persuader que le cabinet autrichien voulût sérieusement recommencer les hostilités. L'armée austro-mayençaise, réduite à moitié par la désertion de la plus grande partie des paysans levés en masse, ne pouvait militaire

ment conserver ses positions. On devait pré1800. voir qu'à la rupture de l'armistice, elle serait contrainte d'abandonner toute la rive droite du Mein au-dessous de son confluent, avec la Rednitz, parce que les Français pouvaient la tourner par Schweinfurd, et l'enfermer soit dans le Wurtsbourg, ou dans les bois du Spessart.

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En Bavière et dans le Tyrol, les positions. autrichiennes n'étaient pas moins périlleuses. Il était difficile que le général Kray défendît en même tems les bords du Danube et les montagnes du Tyrol. En portant ses principales forces sur le Danube, pour couvrir ses magasins et maintenir ses communications avec le général comte de Klenau, il découvrait le Tyrol. Moreau pouvait détacher une forte colonne vers Kleffstein, pénétrer dans le Tyrol en remontant la gauche de l'Inn jusqu'à Inspruck, tandis qu'une autre colonne s'y porterait des Grisons par Martinsbruck; ce qui devait forcer le corps d'armée du Tyrol de se replier par le Puster-Thal dans la Carinthie.

Si le baron de Kray portait ses principales forces dans le Tyrol et le pays de Salzbourg, pour conserver ses communications avec l'armée d'Italie, il s'exposait à la perte de ses magasins dans Passaw et dans Lintz, les deux rives du Danube restaient en proie aux excursions des Français jusqu'aux portes de

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