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daient des puits d'une excellente eau; ce fort fut attaqué le 9 nivose. Les Ottomans ne trou- AN 8. vaient alors aucun obstacle pour pénétrer jusqu'au Caire, tandis que la flotte anglaise, commandée par Sidney Smith bloquait les ports de l'Egypte.

Dans cette position, Kléber crut devoir entrer en négociation avec le général ottoman; il rendit lui-même compte de cet événement, dans une lettre adressée au directoire, datée de son camp de Salahieh, le 10 pluviose. Je crois devoir en rapporter les principaux articles.

CHAPITRE V.

Lettre du général Kléber, contenant un traité relatif à l'évacuation de l'Egypte par l'armée française.

« Je viens de signer le traité relatif à l'évaJE

cuation de l'Egypte; je vous en envoie la copie (1). Vous êtes informé des négociations

(1) Convention sur l'évacuation de l'Egypte, entre le général de division Desaix, et l'administrateur des finances Poussielgue, plénipotentiaire du général en chef Kléber; et Mustapha - Ruschild- Effendi - Testedar; et Mustapha-Rachil-Effendi - Rieuffeul - Knitab, plénipotentiaire du supréme visir.

L'armée française d'Égypte, voulant donner une

1850.

que le général Bonaparte avait commencées avec le grand visir, et que j'ai dû continuer.

preuve de son desir d'arrêter l'effusion du sang, et de voir cesser les malheureuses querelles survenues entre la république française et la sublime Porte, consent à évacuer l'Égypte, d'après les dispositions de la présente convention, espérant que cette concession pourra être un acheminement à la pacification générale de l'Europe. I. L'armée française se retirera, avec armes, bagages et effets, sur Alexandrie, Rosette et Aboukir, pour y être embarquée et transportée en France, tant sur ses bâtimens, que sur ceux qu'il sera nécessaire que la sublime Porte lui fournisse; et, pour que lesdits bâtimens puissent être plus promptement préparés, il est convenu qu'un mois après la ratification de la présente, il sera envoyé, au château d'Alexandrie, un commissaire avec cinquante personnes, de la part de la sublime Porte.

II. Il y aura un armistice de trois mois en Égypte à compter du jour de la signature de la présente convention; et cependant, dans le cas où la trève expirerait avant que lesdits bâtimens à fournir par la sublime Porte fussent prêts, ladite trève sera prolongée jusqu'à ce que l'embarquement puisse être complettement effectué. Bien entendu que, de part et d'autre, on emploiera tous les moyens possibles pour que la tranquillité des armées et des habitans, dont la trève est l'objet, ne soit pas troublée.

III. Le transport de l'armée française aura lieu d'après le réglement des commissaires nommés, à cet effet, par la sublime porte et par le général en chef Kléber; et si, lors de l'embarquement, il survenait quelque discussion entre lesdits commissaires, sur cet objet, il en sera nommé un par M. le commodore Sidney Smith,

Quoiqu'à cette époque je comptasse peu sur le succès de ces négociations, j'espérais cepen

qui décidera les différens, d'après les réglemens maritimes d'Angleterre.

IV. Les places de Gatich et de Salahieh seront évacuées par les troupes françaises, au plus tard, le dixième jour après la ratification de la présente convention. La ville de Mansoura sera évacuée le quinzième jour; Damiette et Balbeys seront évacuées le vingtième; Suez, sera évacuée six jours avant le Caire; les autres places, situées sur la rive orientale du Nil, seront évacuées le dixième jour. Le Delta sera évacué le quinzième jour après l'évacuation du Caire. La rive occcidentale du Nil et ses dépendances resteront entre les mains des Français jusqu'à l'évacuation du Caire; et cependant, comme elles doivent être occupées par l'armée française, jusqu'à ce que toutes les troupes soient descendues de la haute Égypte, ladite rive occidentale et ses dépendances pourront n'être évacuées qu'à l'expiration de la trève, s'il est impossible de les évacuer plutôt. Les places évacuées par l'armée seront remises à la sublime Porte, dans l'état où elles se trouvent actuellement.

V. La ville du Caire sera évacuée dans le délai de quarante jours, si cela est possible; et, au plus tard, dans quarante-cinq jours, à compter du jour de la ratification de la présente.

VI. Il est expressément convenu que la sublime Porte apportera tous ses soins pour que les troupes françaises des diverses places de la rive occidentale du Nil, qui se replieront, avec armes et bagages, vers leur quartiergénéral, ne soient, pendant leur route, inquiétées ni molestées dans leurs personnes, biens et honneur, soit de la part des habitans de l'Égypte, soit par les troupes de l'armée impériale ottomane.

AN 8.

dant qu'elles ralentiraient assez la marche et

1800. les préparatifs de guerre du visir, pour vous

VII. En conséquence de l'article ci-dessus, et pour prévenir toutes discussions et hostilités, il sera pris des mesures pour qué les troupes turques soient toujours suffisamment éloignées des troupes françaises.

VIII. Aussitôt après la ratification de la présente convention, tous les Turcs et autres nations, sans distinction, sujets de la sublime Porte, détenus en France ou en Egypte, et réciproquement tous les Français, détenus dans toutes les villes et échelles de l'empire ottoman, ainsi que toutes les personnes, de quelque nation que ce soit, attachées aux légations et consulat français, seront également mis en liberté. La restitution des biens et des propriétés des sujets de part et d'autre, ou le remboursement de leur valeur aux propriétaires, com mencera immédiatement après l'évacuation de l'Égypte, et sera réglée, à Constantinople, par des commissaires nommés respectivement pour cet objet.

X. Aucun hábitant de l'Égypte, de quelque religion qu'il soit, ne sera inquiété, ni dans sa personne, ni dans ses biens, pour les liaisons qu'il pourra avoir eues avec les Français, pendant leur occupation de l'Égypte.

XI. Il sera délivré à l'armée française, tant de la part de la sublime Porte, que des cours ses alliées, c'està-dire, celles de Russie et de la Grande-Bretagne, les passeports, sauf-conduits et convois nécessaires pour assurer son retour en France.

XII. Lorsque l'armée française d'Égypte sera embarquée, la sublime Porte, ainsi que ses alliés, promettent que, jusqu'à son retour sur le continent de la France, elle ne sera nullement inquiétée; comme de son côté, le général en chef Kleber et l'armée française, en Égypte, promettent de ne commettre, pendant ledit

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donner le tems de m'envoyer des secours en hommes et en armes, ou au moins des ordres AN 8.

tems, aucune hostilité, ni contre les flottes, ni contre les pays de la sublime Porte et de ses alliés, et que les bâtimens qui transporteront ladite armée, ne s'arrêteront à aucune côte qu'à celle de France, à moins de nécessité absolue,

XIII. En conséquence de la trève de trois mois stipulée ci-dessus avec l'armée française pour l'évacuation de l'Égypte, les parties contractantes conviennent que, si, dans l'intervalle de ladite trève, quelques bâtimens de France, à l'insu des commandans des flottes alliées, entraient dans le port d'Alexandrie, ils en partiraient après avoir pris de l'eau et les vivres nécessaires, et retourneraient en France, munis de passeports des Cours alliées; et, dans le cas où quelques-uns desdits bâtimens auraient besoin de réparations, ceux-là seuls pourraient rester jusqu'à ce que lesdites réparations fussent achevées, et partiraient aussitôt après pour la France, comme les précédens, par le premier vent favorable.

XIV. Le général Kleber pourra envoyer sur-le-champ, en France, un aviso auquel il sera donné les saufs-conduits nécessaires, pour que ledit aviso puisse prévenir le gouvernement français de l'évacuation de l'Égypte,

XV. Étant connu que l'armée française a besoin de subsistances journalières pendant les trois mois dans lesquels elle doit évacuer l'Égypte, et pour trois autres mois, à compter du jour où elle sera embarquée, il est convenu qu'il lui sera fourni les quantités nécessaires de blé, viande, riz, orge, paille, suivant l'état présentement remis par les plénipotentiaires français, tant pour le séjour que pour le voyage. Celles desdites quantités que l'armée aura retirées de ses magasins. après. la

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