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d'adresse et de présence d'esprit, soit en parlant les diverses langues, soit en portant les costumes des pays qu'il parcourait : il fut même obligé de se garantir de quelques partis anglais, qui le poursuivirent à plusieurs reprises. Une fois arrivé à Goa, il lui fut facile alors de se rendre à Delhy et à Pounah: c'était le but de son voyage. Lorsqu'il eut terminé, près de ces deux cours, les missions dont il était chargé, il retourna à Goa, où il se rembarqua pour Lisbonne, et rentra en France par l'Espagne, en 1779. Dès 1778, Louis XVI l'avait nommé colonel et chevalier de Saint-Louis. Il le fit repartir pour l'Inde en 1781, avec de nouveaux pouvoirs et de nouvelles instructions pour la cour des Marattes. Pendant sept ans qu'il résida près la cour de Pounah, il y fut comblé d'honneurs et de distinctions, et reçut du grand-mogol le diplôme de nabab. Il fut chargé, en 1788, de missions pour le soubab du Décan, et nommé bientôt après gouverneur de Chandernagor. C'est dans ce nouveau poste qu'il donna surtout des preuves de zèle et de désintéressement: aucun de ses prédécesseurs n'avait rendu compte du produit de l'oplum, il le fit connaître le premier au gouvernement français, qui en jouit encore aujourd'hui. Dans des momens difficiles où des ressources promptes étaient absolument nécessaires, il sut en trouver sous la seule garantie de son nom, et sauva ainsi plusieurs fois les établissemens français. Lorsque les principes de la révolution pénétrèrent dans les colonies, les ayant point approuvés, il fut

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mis en prison et embarqué. Lord Cornwallis, gouverneur de Calcutta, le fit délivrer et conduire dans cette ville. M. de Montigny revenant en France, fit naufrage sur la côte de l'est de l'Afrique, dans la baie de Saint-Sébastien. Il se rendit par terre au cap de Bonne - Espérance, où il trouva un vaisseau prêt à faire voile pour la Hollande. Enfin, il arriva à Paris en 1791. Il échappa aux orages de la révolution, et attendit. des temps plus tranquilles pour reprendre de l'activité. Elevé, en 1800, au grade de général de brigade, Montigny repartit en 1805, pour aller reprendre le gouvernement de Chandernagor. Mais nos établissemens dans cette partie de l'Inde nous ayant été enlevés par l'effet de la guerre avec l'Angleterre, il fut forcé de se replier sur les îles de France et de Bourbon, où il resta jusqu'à la prise de ces colonies, en 1810, époque à laquelle il revint dans sa patrie. Il parut oublié jusqu'en 1817, où il obtint le grade de lieutenant-général. Ses blessures l'avaient considérablement affaibli; il était privé de la vue et de l'usage de la main gauche, et ne survécut que deux ans à la récompense qu'il venait de recevoir de ses longs et importans services. Comme il avait perdu à plusieurs reprises ses livres, ses effets, ses cartes, etc., il n'a laissé que des fragmens manuscrits, au lieu d'une histoire complète qu'il se proposait de publier.

MONTILLA (DON MARIANO), Colonel américain indépendant, est né à Caraccas, vers 1787, d'une famille riche et distinguée. Il com

mença son éducation dans son pays et la termina en Espagne. Se destinant à l'état militaire, il entra dans les gardes-du-corps du roi; mais la mort de son père le détermina à retourner à Caraccas. Il s'y occupa de la culture de ses terres jusqu'au moment de la révolution, dont il se montra partisan. Il remplit d'abord une mission pour les Antilles, dont l'avait chargé le gouvernement de Venezuela, puis il passa à l'armée en qualité de colonel; mais lorsque les défaites du général Miranda eurent réduit à l'extrémité les affaires de la république, don Montilla se réfugia dans le nord de l'Amérique, et y attendit un moment plus favorable pour le succès de la liberté. Il n'eut pas plutôt appris le changement opéré par l'offensive que Bolivar avait reprise, qu'il abandonna sa retraite, et accourut à Caraccas pour combattre les troupes royales. Les vicissitudes de la guerre le forcèrent avec Bolivar à chercher un asile à Carthagène. Don Montilla obtint depuis le gouvernement militaire de cette place; il y était à peine installé qu'il fut assiégé par Morillo. Il y souffrit tous les maux qui accompagnent les siéges réguliers; la famine seule lui enleva 1,500 hommes. Les sentinelles mouraient à côté de leurs fusils, la détresse était à son comble, aucun espoir de secours ne restait aux assiégés; il fallait périr. Dans cette déplorable situation, et ne preetne nant conseil que de la nécessité, il résolut à tout prix de sauver les restes de son armée. Il avait de tites goëlettes; il s'y embarque au point du jour, rompt la ligne enne

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mie, composée de nombreux vaisseaux fournis d'artillerie de gros calibre, et, malgré le feu le plus épouvantable, il parvient, à force d'audace, à s'ouvrir un passage à travers l'escadre espagnole. Il n'avait vaincu que les premières difficultés; il fallait arriver à la Jamaïque, et les fatigues étaient presque insurmontables; il y débarqua eufin un petit nombre d'hommes, épuisés par la faim et par les souffrances de toute espèce. Ils parurent aux yeux des insulaires, des objets propres à exciter également l'admiration et la pitié. Le colonel Montilla devait, après cet événement, prendre part à la guerre; des querelles particulières le privèrent de cel avantage; mais un gouvernement légal s'étant formé depuis dans sa patrie, il a été tiré de son inactivité, et a continué de rendre de nouveaux services à son pays.

MONTILLA (DON THOMAS), général indépendant, gouverneur de la Guyane américaine, etc., frère du précédent, est né à Caraccas, vers 1791; il fit ses études à l'université de cette ville, où il obtint de grands succès. La révolution ayant ensuite éclaté dans sa patrie, on le vit en embrasser la cause avec chaleur et la servir avec autant de talent que de bravoure. Il fut constamment attaché à l'armée de Bolivar. Chargé par ce chef d'une mission à Santa-Fé, il se trouvait dans cette ville lors-que le général Morillo, après s'être emparé de Carthagène, se disposait avec ses troupes à pénétrer dans l'intérieur du pays. Don Montilla se voyant bloqué de toutes parts, ne trouva d'autre moyen d'é

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chapper que d'entreprendre un voyage que personne jusqu'à lui n'avait osé hasarder: il s'agissait de se rendre de Santa - Fé à la Guyane, située au-delà du Brésil. Le chemin à parcourir était de plus de deux mille lieues. Don Montilla se mit aussitôt en route malgré des obstacles innombrables. Ni les déserts remplis de bêtes féroces, ni des contrées où régnaient des fièvres contagieuses, et qui étaient habitées par des Indiens antropophages, ni des fleuves fréquentés par des animaux venimeux, qu'il fallait passer à la nage, ni le manque d'alimens, quand on ne rencontrait pas sur la route de fruits sauvages qu'on pût cueillir, ou de gibier qu'on pût atteindre, rien ne ralentit son ardeur ni celle de ses compagnons. L'amour de la patrie fit braver les périls les plus imminens et les fatigues les plus inouïes à ce chef intrépide, qui vit enfin le terme de son voyage avec un très-petit nombre de ses compatriotes; la plupart de ceux qui l'avaient suivi ayant péri en route, et d'autres, qui craignaient les difficultés d'une aussi longue course, s'étant rendus au chef royaliste, qui les avait fait mettre à mort. En arrivant près de Caraccas, il apprit que Bolivar venait d'y débarquer pour s'en emparer. Ils étaient liés dès leur tendre jeunesse de l'amitié la plus étroite, et rien ne peut exprimer leur joie en se revoyant après des événemens si divers. Don Montilla a été élevé depuis au grade de général, et il remplit actuellement la place de gouverneur de la Guyane. Son patriotisme lui a mérité la confiance de ses conci

toyens, qui l'élurent représentant du congrès national qui s'est réuni en 1819.

MONTJOIE (FÉLIX-CRHISTOPHEGALART DE), ancien avocat et littérateur, naquit à Aix, département des Bouches-du-Rhône, d'une famille noble. Le Journal de la librairie, de 1816, indique une Notice sur Montjoie, d'après laquelle ses véritables noms seraient CHARLES-FÉLIX-LOUIS-VENTRE DE LA TOULOUBRE. Reçu avocat dans sa ville natale, et fixé ensuite à Paris, Montjoie parut d'abord vouloir suivre exclusivement la carrière du barreau; mais la société de quelques gens de lettres et une plus grande intimité avec les Royou et les Geoffroy, le déterminèrent à cultiver la littérature polémique. Il concourut, en 1790, à la rédaction de l'Année littéraire, et plus tard à la feuille politique, l'Ami duroi, dont la publication cessa d'avoir lieu après les événemens du 10 août 1792. Quelques écrits où il prit avec courage la défense de Louis XVI, le forcèrent à se cacher; mais après la révolution du 9

thermidor an 2 (27 juillet 1594), il reparut et manifesta, dans des journaux et dans quelques brochures, des opinions qui le firent proscrire en 1797. Condamné à la déportation, il parvint à s'y soustraire et se retira en Suisse. A la suite de la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), il revint à Paris. Cette fois il s'abstint de combattre les opinions du temps,et trouva la tranquillité en se livrant àlacomposition d'ouvrages et, dans les journaux, à la rédaction d'articles purement littéraires. Le gouvernement royal, après la seconde

restauration, le récompensa de ses anciens efforts en faveur de la cause monarchique. Il fut pensionné par le roi et nommé l'un des conservateurs de la bibliothèque Mazari ne; il mourut le 4 avril 1816. Montjoie a publié les ouvrages suivans: 1 Divertissement national, composé pour célébrer la naissance du dauphin, 1781, in-8°; 2° Lettre sur le magnétisme animal, 1784, in-8°; 3 Des principes de la monarchie française, 1789, 2 vol. in-8°. C'est une espèce d'histoire de l'ancien droit public français; l'auteur y montre des principes libéraux qu'il cessa bientôt de professer. 4° L'Ami du roi, des Français, de l'ordre, et surtout de la vẻrité, écrit dans lequel Montjoie prétend tracer la marche ou l'histoire de la révolution et de l'assemblée nationale, 1791, 2 part., in4. Ce travail est regardé comme le complément du Journal de l'abbé Royou. 5 Réponse aux rẻflexions de M. Necker, sur le procès de Louis XIV, 1792, in-8°; 6 Avis à la convention, sur le procès de Louis XVI, 1792, in8. Dans cet écrit, Montjoie s'efforce de démontrer que cette assemblée n'a pas le droit d'examiner les actes du gouvernement de ce prince, et qu'il ne peut pas en être responsable. 7° Almanach des honnétes gens, Paris, 1792-1793, 2 vol. in-18; Almanach des gens de bien, Paris, 1795-1797, 3 vol., recueil de pièces et d'anecdotes politiques et littéraires. 8" Histoire de la conjuration de Robespierre, 1794, in-8°, ouvrage dont on a donné une traduction en anglais. 9 Histoire de la Conjuration de Orléans, 1796, 3 vol. in-8.

C'est de tous les ouvrages de l'auteur le plus inexact et le plus incomplet. 10 Eloge historique de Louis XVI, Neuchâtel, 1797, in8; 11° Eloge historique de MarieAntoinette, reine de France, 1797, in-8°. Cette pièce, qui parut en 1814 sous le titre d'Histoire de Marie-Antoinette (2 vol. in-8°), eut les honneurs de la traduction en Angleterre et en Hollande. L'inexactitude des faits dans l'édition de 184, donna lieu à une vive discussion entre l'auteur et M. Bertrand de Molleville. 12° Histoire de la révolution de France, depuis la présentation au parlement de l'impôt territorial, jusqu'à la conversion des états-généruux en assemblée nationale, 1797, 2 vol. in-8°; 13° Histoire de quatre Espagnols, 1801, 4 vol. in-12; réimprimée pour la troisième fois en 1805, 6 vol. in-12; 14° Inès de Léon, ou Histoire d'un manuscrit trouvé sur le mont Pausilippe, 1802, 5 vol. in-12: ces deux romans sont médiocres pour le plan, la marche et le style. 15° Eloge historique de Bochart de Saron, 1800, in-8°; 16° les Bourbons, ou Précis historique sur les aieux du roi et sur sa majesté, etc., 1815, in-8°, avec 20 portraits.

MONTJOIE-DE-VANFRAYE (N., COMTE DE), député aux étatsgénéraux en 1789, par la noblesse des bailliages de Béfort et d'Huningue, se fit peu remarquer dans cette assemblée, et après la session il disparut entièrement de la scène politique. Les événemens postérieurs le déterminèrent à quitter sa patrie et à aller habiter la Suisse, où, en mars 1797, il fut signalé à l'ambassadeur du direc

toire-exécutif de France, M. Barthelemy (aujourd'hui marquis et membre de la chambre des pairs), comme dirigeant chez des personnes influentes de la ville de Bâle, des réunions secrètes d'émigrés, et entretenant à Paris des correspondances avec les amis du gouvernement monarchique; l'envoyé français obtint des magis trats l'ordre qui éloignait M. Montjoie-de-Vanfraye du territoire helvétique. Depuis lors il a été entièrement perdu de vue.

administration lui permirent de rendre d'importans services dans le poste que l'intendant de Soissons lui avait confié, et dans lequel plus tard il fut confirmé. Montlinot mourut à Paris en 1801. Les ouvrages qu'il a publiés ont paru pour la plupart sous le voile de l'anonyme; ce sont : 1o Fréjugés légitimes contre ceux du sieur Chaumeix, in-12, 1759 : c'est une espèce de réponse à un ouvrage de ce dernier. Cet ouvrage, attribué à Diderot, et par suite de cette méprise inséré dans l'édition de ses œuvres, de 1775, fut publié de nouveau en 1760, sous le titre de Justification de plusieurs articles de l'Encyclopédie, ou Préjugés légitimes, etc. 2o Etrennes aux bibliographes, ou Notice abrẻgée des livres les plus rares, in-24, 1760; 3° Esprit de Lamothe-Levayer, in-12, 1763; 4° Histoire de la ville de Lille depuis sa fondation jusqu'en 1434,1a vol., 1764. Cet ouvrage fut attaqué en 1765, avec tant de violence, par un moine nommé Wartel, prévôt de Hertzberghe, dans une brochure intitulée Observations sur l'histoire de Lille, que Montlinotn'osa point mettre au jour le 2 vol., déjà sous presse, et qu'il se vit dans la nécessité de résigner son canonicat. 5° Discours qui a remporté le prix proposé en 1779, par la so

MONTLINOT (CHARLES-ANTOINE-LECLERC DE), ecclésiastique, médecin et libraire, naquit à Crépy, département de l'Oise, vers 1752. D'heureuses dispositions pour l'étude lui firent embrasser successivement l'état ecclésiastique et celui de médecin. Il était chanoine de l'église collégiale de Saint-Pierre de Lille lorsque, par suite de discussions littéraires à l'occasion de l'Histoire de la ville de Lille, dont il sera question plus bas, il fut en butte à des inimitiés qui le forcèrent non-seule. ment à quitter Lille, en 1765, mais encore à résigner son bénéfice. Il vint à Paris et se fit libraire. Les haines qui le poursuivaient ne lui permirent pas d'exercer longtemps en paix cette profession. Une lettre - de - cachet, délivrée sur la demande du commandant de la Flandre française, l'exila à Sois-ciété d'agriculture de Soissons, sur sons. Là, il trouva dans l'intendant de la province un protecteur qui lui confia la direction du dépôt de mendicité de sa juridiction. Montlinot adopta avec franchise, mais sans exagération, les principes du nouvel ordre de choses. Son expérience et ses lumières en

les moyens de détruire la mendicits et d'occuper utilement les pauvres, Lille, 1780; 6° Etat actuel du dépôt de mendicité de Soissons, précéde d'un Essai sur la mendicité, in4°, 1789. Cette seconde partie parut séparément, in-8°. Déjà l'auteur avait publié plusieurs comp

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