Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

cer la médecine dans ses foyers, où il obtint, en 1809, la place de médecin titulaire de l'Hôtel-Dieu. Le séjour des Autrichiens à Lyon, en 1814, lui fournit de nombreuses occasions de prouver que les médecins français ne voient jamais d'ennemis lorsque l'humanité souffrante réclame leur secours. Un typhus très - actif exerçait ses ravages parmi les malades dont les hôpitaux de Lyon étaient encombrés; M. Montain brava la contagion, et ne cessa pas un seul instant de se dévouer pour le salut de tant de malheureux. Pendant qu'il exposait ainsi ses jours et que ses compatriotes le nommaient par reconnaissance chirurgien en chef de la garde nationale, il se trouvait impliqué dans une conspiration. On l'arrêta en janvier 1816, et c'est seulement après sept mois de détention qu'il obtint des juges: il fut déclaré coupable de non révélation d'un complot non exécuté ni suivi d'aucun commencement d'exécution, et condamné comme tel à 2000 francs d'amende et à cinq ans d'emprisonnement au château d'If, à Marseille. Des raisons de santé lui ayant fait préférer le séjour de Sainte-Pélagie, à Paris, il se rendait à sa destination sous l'escorte de deux gendarmes, au mois de juin 1817; mais son frère, qui le suivait, ayant trouvé le moyen de tromper la vigilance des gendarmes, il prit les ha bits et la place du prisonnier et fut écroué à Sainte-Pélagie, tandis que le vrai condamné arrivait à Bruxelles. Frédéric Montain a publié le Guide des bonnes mères, 1807, in - 12; 2° Traité de l'apoplexie, contenant l'énumération des

causés de cette maladie, 1811, io8°; ce dernier ouvrage a été composé en société avec son frère.

MONTAIN(GILBert-AlphonseCLAUDE), frère du précédent, né en 1781, s'est rendu non moins célèbre par ses talens comme chirurgien que par son dévouement fraternel. Il était chirurgien en chef de l'hospice de la Charité de Lyon, fonctions qu'il a reprises après une courte détention dans la prison de Sainte- Pélagie. Il est auteur des deux ouvrages suivans: 1°Dulait,considéré comme cause des maladies des femmes en couches, 1808, in-8°; 2° Traité de la cataracte et des moyens d'en opérer la guérison, 1812, in-8°.

MONTALEMBERT (MARC-RENÉ, MARQUIS DE), officier-général, membre de l'académie des sciences, etc., naquit à Angoulême le 16 juillet 1714. Sa famille, qui comptait déjà plusieurs militaires distingués, encouragea son penchant pour la carrière des ar

mes, et lui fit donner le genre d'éducation le plus convenable à un bon officier de génie. Il prit du service à l'âge de 18 ans, fit la campagne de 1736, où il se montra d'une manière honorable aux siéges de Kehl et de Philisbourg, et reçut en récompense le titre de capitaine des gardes du prince de Conti, qui protégeait sa famille. Les loisirs de la paix lui ayant permis de se livrer tout entier à son goût pour les sciences, il fit une étude particulière de l'art de fortifier les places, et se créa un système de fortification perpendiculaire. Il fournit plusieurs mémoires intéressans à l'académie des sciences, qui l'avait admis dans

son sein en 1747. Pendant la guerre de sept ans, où il fut employé, pour le compte de la France, dans les armées suédoise et russe, il cut de fréquentes occasions de faire une heureuse application du système perpendiculaire, notamment aux travaux de siége d'Hanovre et de Brunswick. Il fut depuis chargé de fortifier les îles d'Oleron et d'Aix, et il construisit dans cette dernière un fort en bois qui passa pour un ouvrage remarquable. Les événemens de la révolution ayant dérangé fortement ses affaires, il fut contraint, en 1790, de vendre en assignats une terre considérable qui composait à peu près toute sa fortune. Il avait déjà renoncé, en faveur de l'état, le 14 juillet 1789, à la pension qui lui avait été accordée pour la perte d'un œil, en sorte qu'il se trouva bientôt réduit à la situation la plus déplorable. Montalembert se montra d'abord partisan du nouvel ordre de choses; mais lorsqu'il vit l'anarchie remplacer le pouvoir absolu, il quitta la France. Après un court séjour en Angleterre, il revint à Paris, où il fut incarcéré pendant quelque temps comme noble et comme émigré. Il s'était séparé de sa femme, et il épousa, par suite de la loi sur le divorce, mademoiselle CADET, de la famille des célèbres pharmaciens de ce nom. M. de Montalembert mourut au mois de mars 1802, avec le grade de général de division : il était le doyen de l'armée et de l'académie. Ses nombreux ouvrages lui ont mérité la réputation d'écrivain distingué, et de tacticien habile. En 1793, la convention agréa, avec

mention honorable, l'hommage qu'il lui fit de l'Art défensif superieur à l'Art offensif, et lui fit accorder des encouragemens par le comité d'instruction publique. Il avait fait hommage de ses ouvrages au conseil des cinq-cents, au mois de février 1796; deux ans après, il présenta à la même assemblée un projet tendant à réduire des deux tiers le nombre des canonniers sur chaque vaisseau de guerre. Ce vétéran de la littérature militaire a publié un grand ouvrage sur la fortification perpendiculaire et sur l'art defensif, qui est le fruit de 20 ans de travaux assidus. Enfin, on lui doit encore trois volumes de correspondances officielles; un grand nombre de mémoires sur divers sujets; des comédies de sociétés, des chansons, des contes et autres poésies légères.

MONTALEMBERT (MTM CoMARRIEU, MARQUISE DE), épouse du précédent, femme recommandable par son esprit et son amabilité, partagea l'émigration de son mari; mais ils se séparèrent, et elle resta quelques années dans une situation voisine de la gêne. Elle revint en France après l'établissement du gouvernement consulaire, en 1799. Elle y a publié un roman agréable, intitulé Élise Dumesnil, Paris, 1800, 6 vol. in-12. Cet ouvrage eut un égal succès en France et en Angleterre.

MONTALEMBERT (GASPARINE-ROSALIE DE), fille du marquis et de sa seconde épouse, M" CADET. On se rappelle le procès que cette demoiselle perdit, contre M. le comte d'Artois, en 1817.

Il s'agissait d'une demande en rescision, pour cause de lésion d'outre-moitié, de la vente faite à ce prince, en 1774, des forges de Ruel, appartenant au marquis de Montalembert, qui avait déjà voulu revenir sur cette vente en 1784 sa fille ne fut pas plus heureuse en 1817.

térieur, grand-officier de la lêgion-d'honneur, grand'croix de l'ordre de la réunion, etc., naquit le 5 juillet 1766. Son père, maréchal-de-camp, le destina à la carrière de la magistrature, et lui acheta une charge de conseiller au parlement de Grenoble. M. de Montalivet remplit pendant la révolution les fonctions de maire de

MONTALEMBERT (LE COMTE LOUIS-FRANÇOIS-JOSEPH-BONAVEN- la ville de Valence, et s'y fit hono

TURE DE TRYON), de la famille du marquis de ce nom, est né le 18 octobre 1758, et fut tenu sur les fonts de baptême par le prince de Conti. Au sortir de l'école de La Flèche, où il avait été élevé, il fut nommé sous-lieutenant au régiment de la Marche cavalerie; bientôt élevé au grade de capitaine, à la suite du régiment de Conti, il échangea encore ce titre contre celui de chef d'escadron au régiment de chasseurs de Gévaudan, et ne le conserva que jusqu'en 1789. A cette époque, ayant donné sa démission au camp de Saint-Denis, il rentra dans la vie privée, et reparut quand le calme fut rétabli. Le département de la Vienne le nomma, au mois de juin 1809, membre du corpslégislatif. M. de Montalembert remplaça M. de Fontanes dans la présidence, le 15 février 1810. Il devint ensuite chambellan de l'empereur, et reçut la décoration de la légion-d'honneur. Après la première restauration en 1814, il fut nominé officier du même ordre, et devint membre de la chambre des députés, dont il a cessé depuis de faire partie.

MONTALIVET (LE COMTE JEANPIERRE BACHASSON DE), pair de France, ancien ministre de l'in

[ocr errors]

rer et aimer par son administration sage, éclairée et paternelle : c'est même de cette époque que date l'origine de sa fortune sous le consulat et sous l'empire. Il avait pendant sa magistrature municipale, accueilli avec une extrême bienveillance un jeune officier d'artillerie, dont le régiment était en garnison à Valence. Ce jeune officier, devenu général en chef, et après la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), premier consul, n'oublia point les témoignages d'affection qu'il avait reçus au commencement de sa carrière militaire; il voulut récompenser à la fois un digne magistrat, et augmenter le nombre des hommes de mérite dont il s'entourait: M. de Montalivet fut appelé à la préfecture du département de la Manche, et, en 1804, à celle de Saôneet-Loire. Dans la même année, il devint conseiller-d'état et commandant de la légion-d'honneur. Le 3 mai 1805, il fut créé comte de l'empire et nommé directeur-général des ponts-et-chaussés. Son mérite, pour briller, devait être placé sur un plus grand théâtre. Le 1 octobre 1810, M. de Montalivet reçut le portefeuille de l'intérieur, auparavant dans

2

les mains de M. Crétet. C'est quelque temps après qu'il posa la première pierre du magnifique bassin d'Anvers. M. de Montalivet embrassa bientôt d'un même coup-d'œil les différentes parties de son administration; leur donna l'activité que réclamait alors l'état brillant et prospère de la France, et fit, avec un zèle infatigable, tout ce qui pouvait concourir à l'utilité publique. Les sciences, les lettres et les arts reçurent de puissans encouragemens de sa sollicitude particulière, et l'on se rappelle encore ses rapports à la tribune du corps-législatif sur la splendeur où l'empire était parvenu. Au commencement de 1813, il présenta à la même tribune un nouveau tableau, mais bien différent des précédens: le territoire de l'empire était envahi en partie. Ainsi que les autres ministres, M. de Montalivet suivit à Blois, au mois de mars 1814, l'impératrice Marie-Louise, qui s'y était retirée. Après la première restauration, il revint à Paris, et y resta sans fonctions. Pendant les cent jours, en 1815, Napoléon nomma M. de Montalivet intendant-général de la couronne et membre de la chambre des pairs, qu'il venait de former. Au second retour du roi, il fut rendu à la retraite. Rappelé à la chambre des pairs par l'ordonnance royale de 1819, il mourut en 1823, emportant les regrets de tous ceux qui avaient été à même d'apprécier ses talens comme administrateur, et ses qualités estimables comme homme privé.

MONTANCLOS (MARIE-EMILIE MAYON, DAME DE), naquit à Aix,

département des Bouches-duRhône, en 1736. Elle épousa en premières noces François-René, baron de Princen, et en secondes Charlemagne Cuvelier - Grandin de Montanclos. Cette dame a cultivé la littérature avec succès, comme auteur dramatique et comme poète. Le caractère de son talent est généralement la douceur et la sensibilité. Ses vers sont faciles et gracieux, mais un peu négligés ; ils ornent la plupart des recueils périodiques, entre autres l'Almanach des Muses. Voici, d'après le Dictionnaire historique, littéraire et bibliographique des Françaises, par M Fortunée B. Briquet, la liste de ses ouvrages: 1° Journal des Dames, in-12. Cet ouvrage périodique, commencé par Campigneulles en 1759, fut interrompu en 1769, et repris en 1776 par Mme de Montanclos, qui le céda ensuite à M. Mercier. 2° Le Choix des fées par l'amour et l'hymen, à la naissance du dauphin, comédie en un acte, en prose, Paris, in-8°, 1781. Cette pièce, reçue par les comédiens français, ne fut pas représentée, par suite de circonstances particulières. 3° Le Dejeûner interrompu, comédie en 2 actes et en prose, Paris, 1783. 4° OEuvres diverses, en vers et en prose, 2 vol. in-12, Paris, 1791. 5 Robert le Bossu, opéra-comique (joué en l'an 7 sur le théâtre Montansier), musique de Mengozzi. Cet ouvrage est agréable; il respire la plus douce morale. 6° Les Habitans de Vaucluse, opéra-comique joué au même théâtre, dans la même année, et dont la musique, également de Mengozzi, a été applaudie; mais cette pièce

ne vaut pas la précédente. 7" Le Fauteuil, comédie. 8° Les trois Sœurs dans leur ménage, ou la Suite de Robert le Bossu, vaudeville joué en l'an 8 au théâtre Montansier. 9' La bonne Maitresse, comédie en un acte et en prose, représentée en l'an 11, Paris, in-8°. 10° Eufin, un grand nombre de Poesies fugitives, insérées dans plusieurs recueils.

MONTANÉ (JEAN), avocat à Paris, adopta avec chaleur la cause de la révolution, et présidait, en 1793, le tribunal révolutionnaire de Paris. Accusé par Fouquier-Tinville du délit d'interpolation dans la minute de plusieurs jugemens, et entre autres dans celui de Charlotte Corday, il fut traduit, le 30 juillet, par-devant le même tribunal, qu'il présidait peu de temps auparavant. Il aurait vraisemblablement succombé; mais sa cause n'ayant été appelée qu'un an après la jour née du 9 thermidor an 2, il fut sauvé par la chute de son dénonciateur. Il rentra depuis ce moment dans l'obscurité.

[ocr errors]

MONTANI, de Crémone, poète aimable et gracieux; on doit à sa muse anacreontique un bouquet de vingt-quatre fleurs, décrites dans autant de petits poëmes ou chansons, sous le titre de Fiori, anzonette, Lodi, 1817. Ce petit recueil, dédié à M Albrizzi, est enrichi de notes, dont la partie botanique est du savant Sebastiano Stella. Il a encore donné un recueil de six autres chansons sur la Vénus italique de Canova, intitulée la Venere italica, canzonette, Lodi, 1817, et plusieurs autres poésies légères.

MONTANIER DE BELMONT (JEAN-ELÉONORE), évêque de SaintFlour, naquit à Seyssel, département de l'Ain, au mois de mars 1756. Il embrassa l'état ecclésiastique, et devint grand-vicaire de l'évêché de Nîmes. Il traversa sans en être atteint les orages de la révolution; fut nommé, en 1802, par le premier consul Bonaparte, à l'évêché de Saint-Flour, et décoré, quelque temps après, de la croix de la légion-d'honneur. M. de Belmont possédait toutes les qualités du véritable ministre de l'évangile. Il mourut généralement regretté, en 1809.

MONTANSIER - NEUVILLE (Me), ancienne directrice de spectacles. Après avoir administré pendant quelque temps le théâtre de Versailles, elle prit la direction de la petite salle depuis dite Montansier, au Palais-Royal. Dénoncée à la commune, en 1793, pour avoir colporté des emblèmes proscrits, elle fut incarcérée; mais elle échappa aux suites de cette accusation. Son théâtre, fermé provisoirement, prit quelque temps après le titre de Théâtre de la Montagne. Me Montansier avait fait construire à ses frais, dans la rue de Richelieu, la belle salle qu'occupait l'académie royale de musique, et que l'on démolit en ce moment par suite de l'assassinat de M. le duc de Berri (Voyez CHARLES-FERDINAND). Dans l'origine, le gouvernement s'était emparé, pour y établir l'Opéra, de la propriété de M. Montansier, à laquelle il alloua une indemnité de 300,000 francs, quoique les prétentions de la propriétaire fussent bien plus élevées. Après

« ZurückWeiter »