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bienveillance du ministre. Il produisit des lettres du général, d'où résultait évidemment que ce dernier, croyant à la corruptibilité des agents du pouvoir, s'attribuait sur M. Teste un ascendant indirect, et dont le principe résidait dans les promesses d'argent faites par Pellaprat. On sait que la France était alors agitée par un mouvement de réforme et de coalition de toutes les oppositions, qui cherchaient surtout des occasions d'ébranler et de flétrir l'autorité. Les révélations de M. Parmentier, portées à la tribune de la Chambre des députés, firent éclater, dans toutes les régions politiques, une explosion de soupçons et de plaintes auxquelles il parut impossible de résister. C'est dans de telles circonstances que la Chambre des pairs fut saisie de cette affaire, à raison de la qualité des personnages accusés, Teste, appelé comme témoin, ne se crut pas maître de son langage. Il recula d'abord devant une déclaration qui aurait démenti celui de Pellaprat et de Cubières, entendus l'un et l'autre avant lui, et le ministre se défendit d'avoir jamais tenté d'influer soit par des dons, soit par des promesses. Il entra dès lors dans un système de dénégations dont le succès parut d'abord facile, et aurait sauvé, s'il s'était soutenu, les accusés, luimême, et la considération générale des fonctionnaires publics. On trouve dans ses précédents et dans la franchise habituelle de son caractère de fortes raisons de penser que, s'il se plaça de la sorte en dehors de la vérité, ce fut principalement dans l'espoir de répondre au désir secret de ceux qui dirigeaient l'instruction de ce grand procès. Il ne supposa pas qu'on pût vouloir sérieusement frapper, dans la personne de deux anciens ministres du roi, ou même d'un seul d'entre eux, un pouvoir dont la base fléchissait déja visiblement sous l'effort des partis. Quand ses coaccusés se trouvèrent pressés par le ministère public entre

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l'imputation du délit d'escroquerie et celle du crime de corruption, il jugea probablement qu'il était trop tard pour revenir sur ses dénégations premières, qu'elles lui avaient fait perdre la possibilité de discuter la culpabilité du fait en lui-même, et qu'il fallait, une fois lancé, fournir jusqu'au bout cette triste et déplorable course dans le champ de la dissimulation. On peut aussi penser qu'il se jugeait lui-même, et que, sûr de n'avoir pas accepté le don de Pellaprat comme un salaire, il se croyait autorisé d'une part à répudier la houte du marché qui lai était imputé, de l'autre à ne pas assumer l'odieux de la violation d'un secret qui n'était pas le sien. Quoi qu'il en soit, ne s'étant ouvert à personne, pas même aux avocats qu'il avait pris pour conseils, il vit, après plusieurs jours de débats, celui de ses coaceusés qui s'y était dérobé par la fuite, Pellaprat, faire arriver tout à coup à ses juges la preuve du don fait en 1842 au ministre des travaux publics. Il crut dès lors impossible de transformer sa défense, et de permettre à ses conseils des plaidoiries qui auraient roulé sur l'inapplicabilité de tel ou tel article du code pénal. Rentré dans la prison de la cour des pairs, et cédant aux inspirations d'un profond désespoir, il se livra réellement aux tentatives de suicide que l'on a publiées. On insista cependant sur la continuation de sa présence aux débats du lendemain ; et il n'obțint la faculté de ne pas reparaître au banc des accusés qu'au moyen d'une lettre qu'il était à peine en état de rédiger, et par laquelle il reconnut l'impossibilité où il se trouvait de contredire l'accusation,»

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testament du 21 janvier 1614, lui légua une somme de trois cents livres, ce qui lui permit de continuer les études qu'il avait commencées à Paris. Il reçut la prêtrise la même année, et, après avoir soutenu la thèse de l'aulique, il fut chargé d'enseigner la philosophie. En 1618, il prononça l'oraison funèbre d'Étienne Carta, prieur du couvent des Dominicains de Lyon. Il répondit, en novembre 1626, de la thèse pro majore ordinaria, à laquelle présida Isaac Haber, docteur de Sorbonne, qui fut plus tard évêque de Tarbes; ily defendit la conclusion suivante: - Merito dixeris sacram scripturam eam esse, quæ partim Bibliis sacris, partim epistolis decreta« libus summorum Pontificum qua« tenus explicant sacram scriptu▪ram, partim sacris Conciliis • continetur. » Son opinion souleva contre lui l'Université, qui lui enjoignit par décret de se rétracter s'il ne voulait pas être privé de tous ses grades. Quoique, sur la demande des prélats assemblés à Paris, le roi, par édit de son conseil privé du 8 décembre de la même année, eût déclaré nul ce décret, et quoique le P. Testefort eût poursuivi les exercices de la Faculté pendant l'année suivante, de nouveaux troubles ayant été soulevés à ce sujet, il prit le parti de suspendre le cours de sa licence pour revenir dans sa ville natale. Le bonnet de docteur lui fut accordé au Chapitre de son ordre assemblé à Rome en 1629, et dèslors, il put enseigner publiquement la philosophie et la théologie. En 1623, ses écoliers firent imprimer à leurs frais un traité de philosophie qu'il avait composé en vers latins. Le P. Testefort se distingua aussi comme orateur de la chaire; il prêcha

l'Avent en 1641, dans l'église de son couvent; mais depuis ce temps il fat constamment malade, et mourut vers les premiers jours de juin 1643. C'est par erreur que le P. Echard à mis sa mort en septembre 1644, et qu'il ne lui a donné que 49 ans ; car, s'il fut ordonné prêtre en 1614, il devait avoir alors environ 23 ans. On a encore de lui un ouvrage mystique intitulé Les Roses du chapelet envoyées du Paradis, pour êtrejointes à nos fleurs de lis; Paris. 1621, in-8°, livre qui, grâce à son titre, est encore recherché par quelques bibliomanes. On conserve dans la bibliothèque de Lyon un autre ou vrage de sa composition, lequel est peut-être resté inédit, et qui a pour titre: La parfaite image d'un bon gouverneur, assise sur Monseigneur d'Halincourt (859 olim). Il y a beaucoup de citations dans ce panégyrique; les vers latins y sont aussi platement traduits que s'ils l'eussent été par l'abbé de Marolles. Parmi les imprimeurs lyonnais du 16° siècle, figure un Guillaume Testefort qui fut l'éditeur, et probablement un des auteurs du Recueil au vray de la Chevauchée de l'asne, faite en la ville de Lyon au mois de sept. 1566, réimprimé à Lyon en 1829 par les soins de MM. Duplessiz, Breghot du Lut, et l'auteur de cette notice. P. R. D. TETTI (SCIPION), littérateur du 16e siècle, que ses connaissances et son aimable caractère ne purent soustraire à un sort funeste, était né à Naples, on ignore en queile année. Après avoir longtemps voyagé dans diverses parties de l'Italie, pour découvrir les manuserits grecs et latins que pouvaient renfermer les bibliothèques, il vint fixer sa demeure à Rome, où, par sa

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douceur, son humanité et sa vaste érudition, il se fit un grand nombre d'amis. Parmi eux on comptait des noms illustres, tels qu'Annibal Caro, Antoine Augustin, Alexandre Piccolomini, Fulvio Orsini, Gentilio Delfini, Mari Casali, etc. Nous ne citons que les principaux, en y ajoutant Alde Manucce le jeune, qui, suivant Colomiès (voy. Colomesiana, vers la fin), a loué Tetti dans son traité de l'Orthographe (Orthographia ratio). Malheureusement les qualités qui faisaient généralement aimer le savant napolitain n'étaient pas accompagnées de la prudence et de la circonspection nécessaires en tout temps, mais surtout à l'époque où il vivait et dans la ville qu'il habitait. Une grande liberté de penser, jouinte à une extrême confiance qui le laissait sans inquiétude sur les suites des discours qu'une insouciante légèreté lui faisaient hasarder, voilà ce qui le perdit (1). I fut dénoncé, dit de Thou, quod male de numine sentiret. Ce qui n'était peut être qu'une opinion erronée touchant la divinité et n'entraînait pas la négation de son existence devint de l'athéisme aux yeux des juges d'un tribunal sévère, et le malheureux Tetti fut condamné aux galères comme athée. Quel âge avait-il lors de ce triste événement? Eut-il à subir sa peine le reste de ses jours? Quand mourut-il? Ce sont là des questions auxquelles nous ne pouvons répondre. Le célèbre historien, qui seul nous

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a fait connaître l'infortune de Tetti, ne dit que ce que nous avons rapporté (2). Il l'avait appris de Muret, qui demeurait à Rome, pendant le séjour qu'il y fit lui-même en 1574, et il ajoute seulement qu'alors on ne savait pas si Tetti était encore au nombre des vivants, et tunc an adhuc in vivis esset incertum erat (vid. Jac.Aug. Thuan., in vita sua, lib.I.). ̧ Sans l'affreuse circonstance qui arracha Tetti à ses études, nous aurions probablement de lui quelques ouvrages importants. Le seul qui ait été publié pendant sa vie est un petit traité intitulé: de Apollodoro, que Benedetto Egio, de Spolète, inséra en 1555 (3), avec beaucoup d'éloges de l'auteur, dans sa traduction latine d'Apollodore (voy. le Manuel de M. Brunet, dern. édit., I, 128). Baillet prétend que Tetti avait employé plusieurs années à le composer, quoiqu'il ne consiste guère qu'en deux feuilles; mais le public qui l'a trouvé bon, continue le même écrivain, n'a point cru que ni la petitesse du corps, ni la longueur du temps, ni même la disgrâce de l'auteur, dût lui en faire perdre l'estime et le goût. »(Jugem. des Sav., I, 214, édit. in-4°.) Tetti avait rédigé et il a laissé après lui un catalogue des manuscrits qu'il avait découverts dans les voyages dont nous avons parlé. Il en existait dans diverses bibliothèques, entre autres dans celle de Peiresc et des frères Pierre el Jacques Dupuy, fils de Claude, sous

le titre d'Index librorum nonnullorum tam Græcorum quam Latino

(2) Certains dictionnaires historiques, notamment celui qu'on a mal à propos attribué à M. Peignot, avancent faussement que de Thou a écrit la vie de Tetti.

(3) On lit 1550 à l'art. APOLLODORE, fils d'Asclepiade, dans cette Biogr., I, 312; mais c'est une faute d'impression.

d'autre mérite que celui des circonstances où ils parurent, savoir: 1. Essai moral sur l'homme dans son rapport avec Dieu, ou Discours polémiques sur l'athéisme (en vers). Paris, 1818. II. Contre l'obscuran

rum nondum éditorum. Le P. Labbe l'a fait imprimer dans sa Nova Bibliotheca manuscriptorum. Cet Index, par ordre alphabétique, ne contient que les noms des écrivains et les titres de leurs ouvrages, sans rien dire du caractère des uns, ni du métisme et le jésuitisme, fable. Paris, rité des autres. Cependant, comme le pense avec raison Ginguené, ces .notices si arides intéressaient alors ceux qui voulaient connaître les auteurs qui avaient traité des sujets déterminés, ou publier leurs œuvres. On a encore attribué, mais à tort, à Scipion Tetti une Bibliotheca scholastica latinė, gallicè, italicè, hispanicè, anglicè et græcè, imprimée à Londres, en 1618, in-8°. (Consultez le Dict. de Bayle, et l’Äist. littér. d'Italie, par Ginguené, t. VIII, p. 385 et suivantes.

B-L-U.

TÉTARD (JEAN), né à Long-Vic, en Bourgogne, le 15 novembre 1770, fit ses études au collége de Dijon. Comme on le destinait d'abord à l'état ecclésiastique, il acheva sa théologie dans l'année 1789, quand les événements politiques donnèrent une autre direction à ses idées. Il se livra alors à l'art de guérir et partit en 1795 pour l'armée du Rhin avec le brevet d'officier de santé; mais la faiblesse de l'organe visuel le mit dans la nécessité d'entrer dans une autre carrière, et, après avoir acquis les notions du notariat, il devint receveur des domaines. Enfin, ayant pris sa retraite au commencement de 1824, Tétard cultiva les belleslettres et l'astronomie. On lui doit la découverte de l'orientation de l'arc triomphal de l'Étoile, orientation que vient de confirmer celle des principaux monuments religieux de la capitale. Il mourut à Paris, le 26 juillet 1841. On a de lui plusieurs écrits peu considérables et qui n'ont guère

1826, in-8°. III. Discours en vers pour l'inauguration de la salle de spectacle de Dijon, ouverte le 4 novembre 1828, in-8°. IV. Les Loúps dans la bergerie, fable, 1829, in-8°. V. Au roi des Français Louis-Philippe ler et à la reine, 1830, in-8°. VI. Cent vers sur le discours de la couronne et sur les adresses des deux chambres, 1830, in-4°. VII. Lettre au roi des Français, 1831, in-8° de 2 pages VIII. Théorie solaire présentée à l'Institut, 17 mars 1832.IX. Système du monde, ou Théorie solaire par l'électricité. X. Un mot sur la pairie, 1831, in-8°. XI. La varsovienne française, 20 mars 1832. XII. Caractère indélébile et historique du jésuitisme et du doctrinisme. Paris, 1832, in-8°. XIII. Coup d'œil historique, roman, 1832, in-8° de 4 p. XIV. Procès politique des prévenus d'avril, 1834, in-8°. XV. L'Arc de triomphe de l'Étoile, consacré aux armées françaises, et commencé par Napoléon en 1806, achevé par Louis-Philippe en 1836, ode à la triple guerre civile, militaire, stoïque ou religieuse de Napoléon Bonaparte, présenté à l'Académie française, pour le concours de poésie de 1837. Paris, 1837, in-8°. XVI. Plan de l'orientation du monument de l'Étoile (en vers). Paris; 1839, in-8°.

Z.

TETZEN (JEAN de), alchimiste, vivait à la fin du XVe siècle. On manque de renseignements précis sur sa biographie; mais on voit qu'il était originaire de Teschen en Silésie. Il a laissé un petit poème intitulé: Pro

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cessus de lapide philosophorum, et composé de 141 stances et 423 vers la tins rimés. Il a de plus écrit un traité en prose, Ænigma de lapide, et signé le tout du nom de Johannes Ficinensis. Ces deux ouvrages ont paru à Hambourg, en 1679, réunis à des compositions d'Édouard Kelly, d'Antonin de Abutia et de quelques autres alchimistes. Le volume où étaient rassemblées ces savantes élucubrations eut un succès certain, puis qu'il fut réimprimé en 1691.

B-N-T.

TEULIER (PIERRE), général italien, né à Milan, en 1763, était avocat dans cette ville, en 1796, lorsque l'invasion de l'armée française y fit éclater une révolution. Teulier en embrassa la cause avec beaucoup d'ardeur, et il entra aussitôt dans la carrière des armes comme aide-decamp du général Serbelloni, qui com mandait les milices de la Lombardie. Ayant obtenu le titre d'adjudant-général, il fut chargé d'organiser la garde nationale de cette contrée, et parut bientôt à la tête de la première légion qui marcha contre les Autrichiens sur le Tagliamento'; puis fut chargé de créer un gouvernement à Vérone et à Vicence, ce qui ne l'empêcha pas de combattre encore avec beaucoup de courage et d'activité à Magnano, où il eut deux chevaux tués sous lui. L'armée française, à cette époque ⚫ (1799), avait essuyé de grands revers, et la défection de Lahoz, autre général italien, qui jusque-là avait été l'ami de Teulier (voy. LAHOZ, LXIX, 441), ajouta beaucoup au désespoir de celui-ci. Il déploya réellement une grande valeur contre ces nouveaux insurgés, et parvint par son exemple à contenir sa troupe; mais enfin, accablé par le nombre, il

tomba dans les mains de ses ennemis, qui l'entraînaient prisonnier en Romagne, lorsqu'il réussit à leur échapper et se sauva dans la ville de Péronne, qui était encore au pouvoir des Français. S'étant aussitôt rendu à Rome, il y devint chef d'état-major du général Grenier, qui se défendait dans le château SaintAnge, où il fut obligé de capituler. Teulier revint avec lui en France, et il alla rejoindre à Dijon le général Lecchi, qui y organisait la légion ita. lienne, laquelle bientôt rentra en Italie, sous les ordres du premier consul Bonaparte, et concourut à la victoire de Marengo. Placé à l'avant-garde, Teulier fut un des premiers qui entrèrent à Milan. ]] poursuivit ensuite les Autrichiens jusqu'à Trente, passa la rivière souș le feu d'une artillerie formidable, et mérita le grade de général de brigade. Nommé aussitôt après ministre de la guerre de la république cisalpine, il revint à Milan, et s'occupa d'organiser ce nouvel État, ce qui était une tâche difficile au milieu des factious et des prétentious qui surgissaient de toutes parts. La fermeté qu'il voulut y mettre lui attira un grand nombre d'ennemis. On le dénonça comme s'étant rendu coupable d'abus de pouvoir, et il fut destitué, même arrêté. Obligé de recourir à la plus haute puissance de l'époque, il s'adressa à Napoléon, qui mieux qu'aucun autre pouvait apprécier sa valeur. Dès le premier instant, il lui rendit tous ses grades et ne tarda même pas à le faire gé néral de division. Ce fut en cette qua lité que Teulier fit la guerre de Prusse, où il fut frappé d'un boulet au siége de Colberg, et mourut sur le champ de bataille, dans le mois de mai 1807. Napoléon le regretta

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