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vous preniez pour une marque de faiblesse ou dé découragement la véhémence avec laquelle je vous ai exposé nos besoins. Je vous l'ai déjà mandé, l'événement du 14 thermidor n'a produit chez les soldats qu'indignation et désir de vengeance. Quant à moi, il m'importe peu où je dois vivre, où je dois mourir, pourvu que je vive pour la gloire de nos armes et que je meure ainsi que j'ai vécu. Comptez donc sur moi dans tout concours de circonstances, ainsi que sur ceux à qui vous ordonnerez de m'obéir

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<«Voilà, dit-Napoléon en relisant ces nobles pa roles, comme pensait le brave Kléber. Il se laissa plus tard égarer par l'intrigue ; mais il avait le coeur français; il n'eût jamais pactisé avec l'émigration, ni répudié nos aigles". >>

Tandis que Kléber craignait un bombardement des Anglais, ils négociaient avec quelques-uns des principaux habitans d'Alexandrie, notamment le cheyk El-Messiri, pour se faire livrer le PortVieux. Il vint révéler au général ces propositions, et le projet échoua. Les Anglais en partie quittèrent le mouillage d'Abouqyr. Kléber demandait au général en chef, pour se faire bénir par les Musulmans, d'organiser la justice, de salarier l'aga et les membres du divan, de promettre le remboursement des 100,000 livres qu'on avait exigées à titre de contribution militaire, de renoncer aux impositions directes qui répugnaient

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beaucoup, et de s'en tenir aux impôts indirects auxquels on était façonné. Il conjurait le général en chef de lui envoyer 500,000 livres pour les dépenses. Il avait fait arrêter le négociant AbdelBachi qui avait été avec les Mamlouks.

Les marins échappés au désastre du 14 furent employés à compléter les équipages du reste de l'escadré, la 69. demi-brigade, l'artillerie et le génie; le reste fut réuni en un corps particulier sous le commandement du capitaine de frégate Martinet, pour être employé aux opérations nautiques; c'était, suivant Kléber, le seul moyen de ramener à la discipline des homines accoutumés à vivre dans le désordre et familiarisés avec tous les vices.

Si les circonstances l'exigeaient, ce corps pourrait être rendu à la marine, par laquelle ce général se plaignait de n'avoir été sécondé qu'avec infiniment de mollesse '.

Le général en chef écrivit au cheyk El-Messiri :

« Le général Kléber me rend compte de votre conduite, et j'en suis satisfait. Vous savez l'estime particulière que j'ai conçue pour vous au premier moment que je vous ai connu. J'espère que le moment ne tardera pas où je pourrai réunir tous les hommes sages et instruits du pays, et établir un régime uniforme, fondé sur les principes de l'Alcoran, qui sont les seuls vrais, et qui peuvent seuls faire le bonheur des hommes. Comptez en tout temps sur mon estime et mon appui . »

'Lettre de Kléber à Bonaparte, du 4 fructidor. 2 Lettre du 11.

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« Je connaissais votre défense de Toulon, écri

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vit Kléber à Bonaparte; elle eût été pour moi un bel exemple. Je laisse pourtant au général Dommartin le soin de vous faire observer ques lement Alexandrie pourrait être à l'abri d'insulte avec 6 pièces de 4 et 2 mortiers Fab thorod Kléber pensa que l'ordre du général en chef, sur la démolition de la maison de l'assassin du canonnier, produirait un mauvais effet, et ne l'exé cuta pas.

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-Les réquisitions de denrées, bonnes dans le Delta où les vivres étaient en grande abondance, ne lui paraissaient propres qu'à jeter l'alarme et Fépouvante dans une ville où tout devait arriver du dehors par la confiance et l'appât du gain.

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Il demandait à Bonaparte la permission de se conduire un peu d'après les circonstances et les localités. -Il désespérait de pouvoir lever l'emprunt de 300,000 francs que le général en chef lui avait mandé de faire

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Bonaparte approuva l'arrestation du négociant Abdel-Bachi; ordonna à Kléber de confisquer en général les biens de tous les habitans qui se trouvaient avec les Mamlouks, et en particulier d'un des factotum de Mourad-Bey, et qui était alors auprès de lui.·* ....

Il traita de plate bêtise les lettres que les An

Lettre du 9 fructidor. *Lettre du 5. len

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glais avaient fait porter au cheyk El-Messiri ajoutantro Cependant, j'aurais assez aimé que vous éussiez fait couper le cou aureis de la djerme» (en lo quist ene z ob nioe of nitra i

Ilannonça un réglement prochain, sur le trai tement des membres du divan, [etlá solde de l'aga et de la compagnie des janissaires.

Il recommanda de bien ménager les armes dont on avait un grand besoin, comptant peu sur l'arrivée du second convoi.

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Henvoyait 100,000 francs à l'ordonnateur Leroy 50,000 devaient partir le lendemain.« Nous ne sommes pas ici, mandait-il, comme vous pour riez l'imaginer, au milieu des trésors, et jusqu'à la perception nous éprouverons toujours une certaine pénurien»q al otro anoff & Faceb

Il espérait donc que les choses pourraient mar cher avec les fonds qu'il expédiait et avec le prof duit de toutes les ressources locales qu'il avait indiquées ou crées; que le général Kléber cesserait de vendre du riz qu'on aurait tant de peine à rem‐ placer Alexandrie, où lao prudence voulait qu'on en eût pour toute l'armée pendant un añ ou deux. ¡Que si le citoyen Delille était encore à Alexandrie, Kléber aurait fait mettre la main dessus et surtout prendre sa vaisselle. « Je suis ajoutait-il, ici dans l'embarras de trouver de l'argent et dans un bois de fripons. Quant à l'administration de la justice, c'est une affaire très-embrouillée chez les Musulmans; il faut encore attendre que nous soyons un peu plus mêlés avec

eux. Laissez faire au divan à peu près ce qu'il

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La somme de 100,000 francs mise à la disposition de l'ordonnateur Leroy, arriva dans un mo¬ ment où il n'y avait pas un sou dans la caisse du payeur, où la solde et tous les services étaient suspendus, où plusieurs députations de tribus d'Arabes allaient venir pour traiter d'une pacification générale, dans la province de Bahyreh, et où Kléber trouvait très-impolitique de parler d'emprunt ou de réquisition. Il mit donc cette somme à la disposition du payeur et promit à l'ordonnateur de la lui remplacer lorque l'emprunt serait levé, ou que le général en chef aurait fait passer d'autres fonds.

L'émir Ibrahim, chef des insurgés de Damanhour, négocia la pacification de son pays avec le général Kléber. Il fut convenu que les tribus fourniraient des otages.

C

Les Anglais envoyèrent un parlementaire pour une chose assez frivole. Leurs vaisseaux s'approchèrent à portée du canon, et furent salués par les batteries. Onze canots, protégés par deux avisos, se présentèrent devant la digue d'Abouqyr, comme s'ils avaient voulu tenter une descente, la marche de 150 hommes et, quelques coups de canon suffirent pour leur faire reprendre le large.

Les artistes et savans qui étaient à Alexandrie partirent en caravane pour le Kaire. Norry, géographe; Quesnot, astronome, et Pouzlier, anti

Lettre du 11 fructidor (28 août).

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