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cipaux pour otages, que vous m'enverrez pour les tenir à la citadelle du Kaire '. »

A Fugières : « J'espère qu'à l'heure qu'il est, vous aurez, de concert avec le général Dugua, soumis le village de Sonbat et exterminé ces coquins d'Arabes. »

De son côté, Murat en avait attaqué d'autres. Bonaparte lui écrivit : « Si ce sont ceux qui ont attaqué nos gens à Mansourah, mon intention est de les détruire. Faites-moi connaître les forces qui vous seraient nécessaires, et étudiez la position qu'ils occupent, afin de pouvoir les envelopper, les attaquer, et donner un exemple terrible au pays. J'imagine que si vous avez fait provisoirement la paix avec eux, vous aurez exigé des otages, des chevaux et des armes 3. Je vous répète que mon intention est de détruire ces Arabes; c'est le fléau des provinces de Mansourah, de Garbyeh, de Qélioubeh. Le général Dugua doit, de concert avec le général Fugières, avoir attaqué la partie de ces Arabes qui se trouve au village de Sonbat; envoyez reconnaître où se trouvent ceux que vous avez combattus ! Faites-moi connaître les forces dont vous aurez besoin et l'endroit d'où vous pourrez partir pour agir avec succès, en tuer une partie et prendre des otages pour s'assurer de leur fidélité 4. »

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Le 27 fructidor, à trois heures après-midi, les

Lettre du 20 fructidor.

Idem du 27.

3 Idem du 26.

▲ Idem du 28.

Arabes de Sonbat furent attaqués par un corps de troupes de la division Dugua, commandé par le général Verdier. Après un combat assez léger, le village fut forcé et brûlé; plus de 50 Arabes restèrent sur le champ de bataille; une grande partie se noya; on leur prit leurs chameaux et plus de 6,000 moutons.

Murat attaqua un autre corps d'Arabes près de Mit-Gamar, leur tua 40 hommes, prit une partie de leurs bestiaux et les força à évacuer le pays '. Malgré l'avantage qu'obtenaient les troupes dans toutes ces affaires partielles, les Arabes revenaient à la charge. Ils remplaçaient leurs bestiaux et leurs chameaux, rentraient dans leurs camps et dans les villages, attaquaient journellement les barques françaises sur le Nil, les pillaient, assassinaient les faibles escortes. C'est ce qui arriva à une barque transportant 4 canons à Damiette et 25 hommes à bord. Une autre barque partie de cette ville, portant 15 hommes, le 1". jour complémentaire, eut le même sort à Mit-elKouli. Les habitans de cinq villages environnans s'étaient réunis pour faire ce coup. Ils avaient trois ou quatre mauvaises pièces de canon, et avaient fait quelques retranchemens.

Dans la nuit du 29 au 30 fructidor, un corps considérable d'Arabes de Darne, du Charqyeh et du lac Menzaleh, commandé, à ce qu'on crut par Hassan-Thoubar, vint attaquer Damiette, défendu par une faible garnison. Elle prit les ar

'Ordre du jour de Bonaparte, du 1er. vendémiaire an vit.

mes, sortit, attaqua l'ennemi, le repoussa et le mit en déroute. Un nommé Joukr, convaincu de s'être mis à la tête des assiégeans avec un tambou rin, fut condamné à mort par un conseil de et exécuté.

guerre,

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Dugua envoya le général Damas avec un bataillon de la 75°. reconnaître le canal d'Achmoûn, et soumettre les villages qui refusaient obéis sance. Au village de Gémélieh, un parti d'Arabes réuni aux fellâh, attaqua les troupes. Les dispositions furent bientôt faites, les Arabes dispersés et deux villages brûlés.

Hassan-Thoubar osa écrire au général Dugua; il se plaignit de ce qu'on lui témoignait peu de confiance; dit que si on l'avait consulté sur l'expédi tion du général Damas, on n'aurait point à se reprocher la perte de deux villages qui n'étaient coupables d'aucune hostilité; que c'étaient de faux rapports ou une erreur bien malheureuse qui avaient pu décider à commettre de semblables excès; que si on l'avait averti, il aurait marché lui-même avec tous le pays contre les Arabes qui avaient attaqué Damiette', et qu'eux seuls étaient coupables; que tous les villages de son canton étaient prêts à payer les impôts et les contributions; mais qu'ils ne voulaient pas recevoir des troupes françaises, dont ils craignaient les dévas

tations.

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Cette crainte n'était pas tout-à-fait dénuée de fondement; car Bonaparte avait mandé à Dugua? « On se plaint du pillage de vos troupes à Mansourah; c'est le seul point de l'armée sur lequel

GUERRE D'Égypte, TOME I.

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j'aye en ce moment des plaintes; on se plaint même des vexations que commettent plusieurs officiers d'état-major 1. >>

Le 30, le village de Choarah, situé à une portée de canon de Damiette, se révolta; les Arabes s'y réunirent et en firent leur quartier-général. Les premier et deuxième jours complémentaires, ils recurent beaucoup de renforts par le lac de Menzaleh, La garnison de Damiette fut aussi renforcée par un bataillon de la 25°. Le général Vial se décida le quatrième jour complémentaire, à la pointe du jour, à attaquer Choarah. Le général Andréossy prit le commandement de la flotille, et vint débarquer au-delà du village. L'ennemi, au nombre de 10,000 hommes, était sur une seule ligne occupant tout l'espace depuis le lac de Menzaleh jusqu'au Nil. Le général Vial envoya une compagnie de grenadiers de la 25° pour attaquer la droite des ennemis, et leur couper la retraite par le lac Menzaleh; dans le temps qu'il les attaquait de front, au pas de charge, ils furent culbutés dans l'inondation du Nil et dans le lac. Le village de Choarah fut emporté et livré aux flammes. Il y eut plus de 1500 hommes tués ou noyés. On leur prit deux belles pièces de canon de quatre, en bronze, et trois drapeaux. Les Français n'eurent qu'un homme tué et quatre blessés.

L'intention de Bonaparte était qu'on mît enfin tout en usage pour s'assurer des deux provinces

Lettre du 20 fructidor...

de Mansourah et de Damiette; il paraissait croire que, pour y parvenir, on n'avait encore rien fait. Telles furent, en conséquence, les instructions et les ordres qu'il donna à Dugua. Se rendre à Damiette, demander des otages dans tous les villages qui s'étaient mal conduits, tenir sur le lac Menzaleh des djermes armées avec des pièces de trois et de cinq, y faire même entrer une chaloupe canonnière, si elle pouvait y naviguer; s'emparer de toutes les îles du lac, y prendre des otages, s'en rendre entièrement maître, se mettre en correspondance avec le général Lagrange qui commandait à Salhieh; ne point se disséminer; faire une proclamation aux gens du pays, leur représenter qu'ils étaient dupes des propos insensés d'Ibrahim-Bey, qui les exposait à être massacrés, tandis qu'il restait tranquille à Gaza; tâchér d'avoir les chefs dans ses mains en feignant de ne pas les connaître; désarmer le plus possible, surtout les villages situés près de la mer et qui pouvaient avoir une influence sur l'embouchure du Nil; s'ils disaient qu'on les exposait aux incursions des Arabes, ne point les écouter, tous ces gens-là étant d'intelligence; faire partir sur-le-champ deux fortes colonnes, l'une pour occuper la ville de Menzaleh, soit par terre, soit par le canal; l'autre pour accompagner le général Andréossy. << Dussiez-vous, ajoutait Bonaparte, faire marcher toute votre division, il faut que ce général arrive à Péluse. Il faut des exemples sévères, le désarmement, des otages et des têtes coupées. Réunissez la quantité de bateaux nécessaire pour vous por

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